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178 LEZARDS CAMELEOMENS
tubercule ; 1° une poi'Lion moyenne qui, dans l'état
frais, s'allonge considérablement, et ressemble à un
intestin vidé ; c'est en effet une sorte de tuyau à parois
membraneuses ; 3° enfin il y a une base charnue qui
enveloppe la partie moyenne de l'os liyoïde ou l'os lingual
et ses cornes ou appendices, qui sont au nombre
de deux de chaque côté.
Nous allons examiner successivement ces trois portions
de la langue.
Le tubercule ou l'extrémité libre s'évase en entonnoir
, de sorte que la partie moyenne ou centrale est
plus enfoncée, et les bords semblent être échancrés
sur les côtés. La partie supérieure de ce bord en entonnoir
se porte en arrière, elle diminue de largeur ,
de manière à représenter une langue dont la base serait
en avant, et la pointe vers le gosier. Le bord inférieur
est lisse en dessous, et recouvert de la membrane
muqueuse de la bouche ; mais en dessous , depuis la
portion la plus avancée en pointe, elle s'enfonce dans
une sorte de pavillon, et on distingue à sa surface
des papilles, disposées par lignes saillantes, sinueuses
, entre lesquelles on voit des sillons qui se prolongent
ainsi jusqu'au fond de l'entonnoir. Toute cette
portion tuberculeuse Semble former le corps de la
langue. Mais cette langue bizarre jouit de la faculté
de s'élargir à son extrémité, et de s'écarter de manière
à former un évasement à .deux lèvres, qui ont la
faculté de se rapprocher et de saisir les insectes en même
temps qu'elles les engluent, ou les couvrent d'une
bave visqueuse qui les colle et gêne leurs mouvemens,
en même temps qu'elle rend leur surface plus apte à
être avalée, ou à glisser par l'oesophage pour arriver
à l'estomac.
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ou SAURIENS CHÎXOJ'ODES. ly g
La seconde partie est le tube charnu, qui sert de
gahie au prolongement singulier de l'hyoïde , lequel
représente une sorte de stylet pointu. A l'extérieur
ce tuyau est lisse : dans l'état de repos, il est plissé
transversalement en un si grand nombre de fois, qu'il
forme à peine en totalité une longueur égale à celle
du tubercule ; mais il peut se gonfler et s'étendre de
manière à occuper six fois le même espace qu'il remplissait
d'abord. Son tissa est en même temps vasculaire
et musculeux ; mais à l'intérieur ce canal paraît
revêtu d'une sorte de membrane qui permet son
glissement sur l'hyoïde.
La troisième portion de la langue correspond à l'appareil
hyoïdien. A^us en parlerons avec plus de détails
en traitant des organes de la nutrition, page 184.
Les muscles de toutes ces parties ont été parfaitement
décrits dans quelques-uns des ouvrages que
nous venons d'indiquer. Ils l'avaient été également
par Cuvier, lorsqu'il a traité de la langue dans le troisième
volume de son Anatomie comparée.
Kous trouvons dans cette langue, qui est un instrument
de préhension des alimens, plutôt qu'un organe
du goût, une grande analogie d'usage avec celle
de la plupart des Batraciens Anoures, le pipa excepté.
C'est un instrument visqueux qui est lancé
hors de la bouche, et qui ramène la proie pour la
livrer aux organes de la déglutition.
Nous verrons par la suite, en traitant des poumons
et de la vessie aérienne située sous le cou , qui communique
avec l'air de la glotte, que cet organe n'est
peut-être pas étranger à la projection de la langue
que l'animallance, comme avec une sarbacane à parois
flexibles et allongeables, et qu'il ramène à lui avec
12.