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26) LÉZARDS GEGKOïlENS
plus foncée. 11 suinte, dit-on, pav ces ouvertures, une
humeur grasse. Wagler a fait faire l'analyse chimique
par M. le professeur Vogel, de cette humeur extraite
d'un Iguane, celui-ci n'y a trouvé aucune trace d'acide
urique,mais bien de la stéarine unie à d'autres ma tières
azotées. La présence ou l'absence de ces pores ne coïncide
nullement avec les caractères génériques , de sorte
que dans un même genre on observe des espèces qui
en oil'rent, et d'autres chez lesquelles, tantôt les'individus
mâles, tantôt ceux des deux sexes, en sont totalement
privés.
La forme de la queue varie beaucoup : en général
elle ne dépasse guère la longueur du tronc. Chez les
espèces qui l'ont conique, et elles sont en plus grand
nombre , on ne voit pas d'une manière évidente qu'elle
en peut être l'utilité, à moins qu'elle ne serve à contrebalancer
le poids de la région antérieure. Souvent on
observe des étranglemens ou anneaux verticillés, dont
le nombre varie ; et, comme nous l'avons dit, les parties
s'en détachent facilement; et, après cette rupture
, il se reproduit un prolongement plus ou moins
diiForme ou bizarre, qui a été la cause que quelques
individus, ainsi mutilés, ont été regardés comme appartenant
à des espèces qui ont même reçu des noms
triviaux d'après cette difformité. Certaines espèces ont
la queue aplatie, garnie de membranes latérales, simples
ou frangées.
Ce sont surtout les pattes ou les doigts qui doivent
être examinés ici ; non réellement cjue ces appendices
soient destinés h exercer un toucher actif, mais parce
que leur disposition singulière et leur usage est véritablement
tout-à-fait particulier, soit dans la station,
soit dans la progression. Wagler dans ses observations
ou SAUlUERS ASCALAliOXES. ;i65
sur les Platyglosses a présenté des réflexions curieuses
sur ce sujet ; nous en profiterons, mais nous exposerons
ce que nous avons observé nous-mêmes. Nous avons
déjà dit que les pattes proprement dites étaient trèscourtes,
comparativement à celles des autres Sauriens;
que leurs doigts étaient à peu près égaux en longueur,
de manière que, quand ils étaient étalés ou écartés, ils
formaient cinq rayons presque égaux , décrivant plus
de la moitié d'un cercle, qui restait ouvert en arrière.
Ce que ces doigts offrent de particulier dans le plus
grand nombre des espèces, c'est que le dessous , ou la
face palmaire ou plantaire en est excessivement dilatée,
élargie, et garnie de lamelles placées en recouvrement
d'une manière régulière, mais variable, dans les espèces.
Enfin, que les ongles, qui manquent quelquefois
à tous les doigts , sont le plus souvent
acérés, crochus , et plus ou moins rétractiles , constituant
des sortes de griffes, dont les pointes restent
constamment aiguës. Quelquefois ces doigts sont réunis
entre eux à leur base et comme à demi palmés. Dans
quelques espèces même, que Cuvier a nommées des
Ptyodactyles et des Sphériodactyles, l'extrémité de ces
doigts s'épate, s'élargit considérablement en forme
d'éventail ou demi-disque, àpeu près comme dans les
Rainettes.
On sait c|ue plusieurs insectes, tels que les mâles de
quekjuesDityques, desCrabrons etautres, ontlestarses
antérieurs dilatés pour s'accrocher sur les élytreslisses^,
ou sur le corselet des femelles ; que la plupart des Orthoptères,
comme les Gryllons ; beaucoup de Diptères
ont tous les articles des pattes ainsi disposés pour s'accrocher
et se maintenir suspendus et en repos sur les
corps les plus polis, et s'y maintenir en sens inverse de
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