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LÉZARDS CROCODILIENS
une même cavité, à peu près comme chez les mammifères.
La cavité abdominale est en effet partagée
en deux régions par une cloison en partie membraneuse
et garnie de fibres charnues ; celles-ci s'insèrent
sur les pubis, passent sous les côtes abdominales cartilagineuses,
et l'aponévrose très mince en laquelle elles
semblent se réduire, se fixe sur le foie au-dessus de
ses deux lobes, passe sous le péricarde fibreux, qu'elles
constituent en partie, et viennent enfin se terminer
dans la concavité des dernières côtes thoraciques : ainsi
c'est un véritable diaphragme dont la région supérieure
termine la cavité thoracique, les poumons sont sur les
côtés à droite et à gauche , le coeur ou son péricarde en
avant et en bas ; en arrière sont la trachée, l'oesophage
et les principaux vaisseaux artériels et veineux.
Le coeur [i) est renfermé dans un péricarde fibreux
extérieurement et très lâche, muni intérieurement
d'une membrane séreuse qui paraît secréter beaucoup
de liquide ; la pointe du coeur est en bas et souvent
adhérente à la portion diaphragmatique de la tunique
fibreuse ; en haut ou en avant du côté de la tête , où il
est beaucoup plus volumineux , il reçoit ou fournit les
gros vaisseaux qui le fixent dans cette partie. I ly a deux
oreillettes et deux ventricules ; le ventricule droit a ses
parois plus minces, sa cavité est plus grande. On voit
à l'entrée de l'oreillette qui s'y abouche deux valvules,
disposées de manière à s'opposer à la rétrogradation du
sang ; deux artères en proviennent : l'une est destinée
aux poumons, l'autre aux viscères abdominaux. Le ventricule
gauche reçoit le sang de l'oreillette correspon-
( i ) Premiers mémoires de l'Académie des sciences de Paris,
tome !ii , part. 2, page 271,
o u SAURIENS ASPIDIOTES. 29
dante dans laquelle, vu son étendue considérable, une
plus grande quantité de sang est admise et reste en
réserve par sa surabondance relative à la capacité du
ventricule, le sang qui y est admis provient des veines
pulmonaires ; parvenu dans le ventricule gauche, il en
est chassé pour pénétrer dans l'aorte droite, dans la
sous-clavière droite et la carotide. Lorsque la respiration
s'exerce librement, le sang circule de manière que la
totalité du liquide veineux est forcé d'aller se distribuer
dans les poumons pour y subir les modifications qui le
rendent artériel ; mais si la respiration est suspendue ,
comme lorsque l'animal est plongé dans l'eau ou engourdi
par l'effet d'une trop forte chaleur, alors il s'établit
une communication entre l'aorte gauche ou splanchnique
et le ventricule gauche, au moyen de valvules
qui s'abaissent par le défaut de résistance, déterminée
par la moindre quantité du fluide qui ne remplit plus
ses parois ( i).
Les poumons reçoivent les bronches, divisions d'une
large trachée; ils sont très vésiculeuxavec des cellules de
différentes grandeurs, cependant elles communiquent
toutes ensemble ; ils ne se prolongent pas beaucoup
dans l'abdomen, au-devant du foie. Quand ces organes
sont gonflés par l'air, ils représentent deux sacs coniques
qui peuvent contenir beaucoup de gaz^, ce qui explique,
dans quelques cas, la lenteur de leurs inspirations, et
surtout la force et le prolongement de leur voix qui se
forme dans une sorte de larynx composé de cartilages mobiles
qui constituent une véritable glotte et qui sont au
nombre de cinq pièces, dont une impaire est une plaque
( i ) Voyez Anatomie comparée de Cuvier, tome v, pl. xtv,
fig. ï, a et 3 , et tome iv, page 231.