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2 6 8 LÉZARDS GECKOÏIENS
cloués par consécjuent du sens du goût, puisque leur
langue est molle, papilleuse, mobile et très charnue
(i).
Les oreilles sont apparentes dans les Geckotiens
par deux conduits auditifs, ayant tantôt la forme de
fentes, tantôt de trous ovales ou circulaires, dont les
Lords sont souvent arrondis et quelquefois dentelés ;
ils peuvent, dit-on, se rapprocher. Wagler énonce
qu'elles peuvent se fermer chez les Ptyodactyles et les
Sphériodactyles. Le tympan en est enfoncé. La cavité
auditive communique évidemment avec l'arrièregorge,
et Y air peut s y introduire comme dans tous
les animaux à poumons toujours doués d'un organe
répétiteur des sons qui lui sont transmis. Au reste^
nous iivons acquis la preuve que ces animaux perçoivent
les plus petits bruits, et qu'ils ont l'ouïe très fine.
Les jeux des Geckotiens sont énormes , relativement
à leur taille ; aussi les orbites creusées diins les
os de la face sont-elles très vastes, de sorte cj^ue la
saillie du globe de l'oeil se voit, même dans l'intérieur
de la bouche , comme chez quelques poissons. La convexité
de la cornée paraît d'autant plus que ces animaux
ne paraissent pas avoir de paupières, car celle
qui existe réellement est unique, circulaire et adhérente
au globe de l'oeil par un repli intérieur. D'ailleurs
, les tégumens passent réellement au devant du
globe de l'oeil, et on peut , en les dépouillant, enlever
la totalité de la lame antérieure de la cornée comme
chez les serpens et les poissons. C'est probablement en
(I) Cuviei- a fait connaître et figurer l'os lingual ou hyoïde d'un
Gecko dans la a® p a r t i e du 5« volume de ses Ossemens fossiles,
pag. 281, pl. 17, lig. 3.
OU SAUr.TENS ASCALABOTES. 26 9
raison de cette disposition que ces yeux ne paraissent
pas humides , car l'humeur des larmes s'épanche très
probablement entre les lames de cette cornée transparente
pour arriver dans les narines, comme M. Jules
Cloquet l'a fait connaître chez les Ophidiens. Une autre
circonstance , qui tient aussi à l'absence apparente des
paupières, c'est que l'iris de ces animaux présente
une pupille dont l'ouverture est quelquefois arrondie ,
mais le plus souvent elle oiï're une fente linéaire, et
dont les bords sont frangés, de manière que l'animal
peut diminuer à volonté l'ouverture par laquelle
la lumière et les images qu'elle produit parviennent
sur la rétine. On dit que ces animaux sont nocturnes
, ou qu'ils voient pendant la nuit^ cela se conçoit,
car alors ils laissent une plus large entrée à la
lumière ; mais il n'en est pas moins vrai qu'ils voient
parfaitement pendant la plus vive action de la lumière,
au plein soleil. Au reste les chats, qui ont dans l'oeil
une conformation analogue, ne sont pas seulement
nocturnes ou nyctalopes ; on sait qu'ils y voient parfaitement
dans le jour. Cependant cette particularité
de la conformation de la pupille les rapproche des
Crocodiles et des Tritons, avec lesquels les Geckotiens
ont quelque analogie, sous ce rapport comme
sous plusieurs autres.
3° Des organes de la nutrition.
Les Geckotiens sont tous zoophages ; ils se nourrissent
d'insectes et d'autres petits animaux qu'ils avalent
le plus ordinairement sans les diviser ; aussi leur oesophage
est-il d'un diamètre égal à celui que présente
l'écartement des mc^choires, qui, comme nous l'avons