I 2 LEZARDS CROCODIHEKS
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§ 1 1 . OR G A N I S A T I O N DES CR O C
O D I L I E N S .
II n'est pas de familles parmi les Sauriens, nous
pourrions même dire parmi les Reptiles, qui atteignent
de plus grandes dimensions, ou qui acquièrent
un poids plus considérable, et surtout qui développent
une plus grande puissance de mouvemens que
celle des Crocodiliens. Après les Chéloniens, il n'en
est peut-être pas qui soient mieux protégés par les
plaques souvent osseuses qui recouvrent leur dos et
les parties les plus vulnérables de leur corps. D'ailleurs
l'étude de leur organisation , dont nous allons indiquer
les particularités les plus remarquables , nous
offrira beaucoup de points intéressans à connaître ;
et comme leur anatomie a été mieux étudiée,-qu'elle
est plus focile à décrire, en raison du volume des parties,
elle servira de type ou de point de comparaison
pour les organes de même nature, que nous aurons à
faire connaître dans les autres familles de Sauriens.
Nous suivrons dans cet examen le même ordre que
celui que nous avons adopté pour la famille des Chéloniens.
Nous ne donnerons pas une description complète
de l'anatomie; nous n'indiquerons parmi les
particularités de l'organisation que celles qui peuvent
être utiles pour la géologie ou pour la physiologie.
1° Des organes du mouvement.
Nous commencerons par les organes du mouvement,
qui ont été, au moins pour les os, étudiés d'une manière
spéciale par beaucoup de naturalistes , par
Meckel, et surtout par Cuvier, qui en a consigné les
o u SA D R I E N S ASPIDIOTES.
résultats dans son grand ouvrage sur les ossemens fossiles,
d'où nous les extrairons en grande partie, car
il est inutile de refaire ces descriptions. Seulement
nous ne nous attacherons qu'aux résultats les plus importans
obtenus par cette curieuse investigation (i).
Nous commencerons par l'examen de la colonne
vertébrale (l'échiné).
L'échine des Crocodiles est composée d'un nombre
de vertèbres à peu près constant, et qui reste tel
dans tous les individus de la même espèce, à toutes les
périodes de leur existence. Chez tous, à l'exception
de la région caudale, dont les pièces osseuses paraissent
en rapport avec les anneaux transversaux que
forment les écailles de la queue comme autant de verticilles,
et qui varient un peu, on compte sept vertèbres
au cou , douze au dos, cinq aux lombes et deux
seulement entre les os du bassin. Le nombre total des
os de l'échine, non compris la tête , est de soixante
à soixante-six ou huit en totalité. Toutes les vertèbres,
à l'exception de l'atlas , ont la troncature antérieure
du corps marquée d'une concavité pour recevoir
la convexité ou l'espèce de condyle de la région
postérieure, analogue en cela au mode d'articulation
du condyle occipital unique , avec la cavité formée
par les trois pièces antérieures et latérales de l'axis.
Parmi les vertèbres du cou, qui sont toutes remarquables
par la non réunion des pièces qui les com-
(1) PLUMIER a laissé une description des os qui composent le
squeletle du Crocodile dans ses manuscrits, et SCHKEIDER la publiée
en extrait dans un journal de Leipsick , p. 455 et suivantes , et
planche iv. On trouve ces mêmes extraits dans le second fascicule
de son Histoire liuéraire et naturelle des Ampl.ibies, en i8oi,
P- 72 et suivantes jusqu'à 83.
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