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1 6 6 LÉ Z A R D S CAMÉLÉONIENS
Les muscles ou les puissances actives du mouvement
sont très peu développés dans la région du tronc.
Ils le sont si peu entre les côtes , qu'ils resseniblent à
des membranes ; il est même probable que l'acte de la
respiration ne s'opère pas par leur intermède , mais
par un autre mécanisme. Ceux de la téte et surtout
de la queue offrent des faisceaux bien plus distincts.
Ce sont principalement les muscles destinés à mouvoir
les pattes qui ont acquis plus de développemens. On
retrouve en effet, avec des dimensions très variées,
ceux qui meuvent les bras sur l'épaule , l'avant-bras et
les faisceaux des doigts qui constituent la patte antérieure.
Il en est à peu près de même de ceux du
membre postérieur; au reste ce sont des détails qui
seraient déplacés ici. Ils ont été expliqués dans les ouvrages
d'anatomie comparée, en particulier dans ceux
de Meckel et de Cuvier.
2° Des organes destinés aux sensations.
Les diverses parties du cerveau et de la moelle épinière
n'ont, à ce qu'il paraît, offert aucune différence
notable aux anatomistes cjui ont dirigé leurs recherches
sur cet organe dans les Caméléons (i). On a pu
croire que la mobilité, particulièrement indépendante
et isolée de chacun des globes oculaires, aurait pu entraîner
une modification dans l'entrecroisement des
nerfs optiques ; mais déjà Perrault et Vallisnieri
avaient constaté leur decussation ; ils l'avaient indiquée
dans les figures qu'ils ont données de cette ana-
(i) SERRES. Anatomie comparée du cerveau, tome 2 , pl. 5 , fig.
I l lI , l i a , i i3 .
o u SAURIENS CHÉLOPODES. 16 7
tomie, et ce fait a été vérifié depuis; de sorte que celte
circonstance physiologique, véritablement très singulière
, attend une autre explication. On a remarqué
seulement que ces mêmes couches optiques sont bien
évidemment situées en arrière et non au-dessous, ni
même en dedans des hémisphères. Vrolik même , dans
l'ouvrage que nous citerons à la fin de cet article, a
observé que les nerfs optiques se traversent, comme
le muscle perforant passe dans le tendon du sublime ;
mais, dans une lettre queSoemmering écrivait en i8p6,
a août, à notre confrère et ami M. le baron Larrey,
et qu'il a bien voulu nous communiquer, cette même
observation est déjà consignée, et nous l'avons aussi
retrouvée dans d'autres recherches anatomiques.
La peau. Les tégumens des Caméléoniens offrent,
comme nous l'avons déjà di t , une disposition de structure
toute particulière^ et comme il s'opère dans le
tissu de leur peau un phénomène de coloration fort
singulier, nous croyons devoir insister diivantage sur
les détails de cette organisation. La peau ne semble
pas adhérer aux muscles, excepté dans la région du
crâne, du dos, de l'extrémité libre de la queue, et dans
les portions des membres qui forment les pattes. Partout
ailleurs elle semble laisser des vides ou des espaces
libres, dans lesquels l'air des poumons peut pénétrer
pour soulever cette peau, comme on sait depuis
long-temps que cela a lieu dans les Batraciens Anoures,
chez lesquels tout le corps est renfermé dans une sorte
de sac extensible, qui peut être gonflé comme une
outre. Cet isolement partiel est facultatif dans l'animal
: cependant, comme il dépend de l'absence du tissu
cellulaire, il devient très facile de dépouiller un Caméléon,
et de voir évidemment alors comment le
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