2 LÉZARDS CROCODILIENS
perfection et de développement dans tout ce qui
tient h la vie de rapports. Nous avons cependant cru
devoir procéder d'abord à l'étude de leur histoire,
parce que ce sont des espèces dont le corps acquiert
de très-grandes dimensions , ce qui rend leurs organes
beaucoup plus faciles à anatomiser, et que leur
structure pourra ainsi nous servir de type ou de sujet
de comparaison, quand il faudra apprécier les diverses
modifications que les mêmes parties auront
éprouvées dans les autres races. Cette famille forme
d'ailleurs une sorte de transition naturelle à l'ordre
des Cbéloniens , dont les derniers genres semblent
nous avoir initiés d'avance avec les détails de la conformation
générale que nécessitaient une vie aquatique
et une grande analogie dans les habitudes et
les moeurs, qui se retrouveront en eli'et chez les
Sauriens, réunis ici sous le nom d 'AspioioTES, c'est-àdire
écussonnés.
Nous savons déjà que les Crocodiles doivent être
rapportés à l'ordre des Lézards, puisque leur corps,
sans carapace, est terminé par une queue très-allongée,
qu'il est supporté par quatre pattes, dont les
doigts sont garnis d'ongles ; puisque leurs mâchoires
ont les branches soudées et dentées ; qu'ils ont des
paupières, un tympan , un sternum et des côtes, et
que leurs petits, en sortant d'un oeuf à coque dure et
calcaire, sont semblables à leurs parens et ne subissent
pas de métamorphoses.
En outre, cette famille présente beaucoup de particularités
propres à la faire distinguer de toutes celles
qui réunissent les autres Reptiles sauriens , et que
nous allons indiquer d'abord, comme présentant des
caractères naturels ; nous les dévelo])perons ensuite,
o u SAURIENS ASPIDIOTES. 3
en entrant dans des détails qui feront mieux sentir
toute leur importance par la comparaison qui en sera
établie avec les autres groupes du même ordre.
1°. Tous ont les tégumens de la tête immédiatement
appliqués sur les os ; c'est une sorte de peau
coriace qui n'est pas protégée par des écailles , mais
dont l'épiderme est épais , divisé par des impressions
linéaires en compartimens simulant des plaques écailleuses
qu'on retrouve sur le crâne de la plupart des
autres Sauriens ; cette peau est lisse, mais elle suit
toutes les saillies et les anfractuosités de la surface
de la tête , dont le crâne et le museau sont toujours
déprimés.
2" Leur langue, qui ne peut sortir de la bouche,
n'est apparente que lorsque l'animal écarte les mâchoires
; elle est plate,, large , charnue, non échancrée
à la pointe, fixée par tout son pourtour dans l'espace
compris entre les branches de la mâchoire inférieure ;
celles-ci sont plus longues que le crâne, qui se prolonge
cependant en arrière pour servir à leur articulation.
3" Les dents sont nombreuses, grosses, toujours
inégales en longueur, coniques , creuses à la base,
disposées en rang simple, implantées dans l'épaisseur
des bords des os maxillaires supérieurs et inférieurs,
et dans les cavités particulières de véritables alvéoles.
4" Les narines ont leurs orifices extérieurs rapprochés
entre eux ; placées près de l'extrémité antérieure
et supérieure du museau, elles sont munies de vaU
vules mobiles ; leurs cavités forment deux longs canaux
parallèles qui s'ouvrent, non dans la cavité de
la bouche, mais dans l'arrière-gorge.
5° Les oreilles externes sont recouvertes ou cachées