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 174  LÉZAIIDS CAMÉLKONIF.NS  
 niécanisme  complet  de  son  allongement  et  de  sa  rétraction. 
   
 Mais,  avant  de  faire  connaître  cette  structure,  il  
 est  bon  de présenter  (juelc|ues idées  générales  sur  cette  
 particularité  de  l'organisation  des  Caméléoniens.  
 Il  faut  savoir  d'abord  que  ces Sauriens  possèdent  au  
 plus  haut  degré  la  faculté  de  faire  instantanément  
 sortir  de  la bouche  un  tubercule  charnu  et  visqueux,  
 disposé en cône renversé ou en entonnoir,  porté  sur  une  
 sorte  de  boyau  que  l'animal  peut  laûcer  subitement,  
 sans  bruit,  sans  mouvement  apparent  dans  le  reste  
 du  corps,  pour  l'appliquer  sur  les  insectes  qui  s'y  collent  
 et  s'y  engluent  et  que,  par  un  procédé  inverse,  
 il  fait  rentrer  subitement  dans  la  gorge  tout  cet  appareil  
 pour  avaler  la  proie  saisie  ,  à peu  près  de la  même  
 manière  que  le font  les Grenouilles  dans  le même  but,  
 mais  par  un  tout  autre  mécanisme,  leur  langue  étant  
 attachée  en  sens  inverse.  
 Il  est  facile  de  concevoir  et  d'expliquer  une  partie  
 de  ces mouvemens  par  la  structure  de cette  langue  dans  
 les  Caméléoniens,  parce  que  les  os  et  les  muscles  en  
 ont  été  parfaitement  décrits,  et  qu'il  est  aisé  de  les  
 isoler  par  la  dissection.  Cependant,  à  l'aide  de  cette  
 anatomie  ,  on  reconnaît  que  les  mouvemens  qu'ils  
 doivent  opérer  sont  loin de suffire à  la production  de cet  
 allon gement  excessif  et  tel  que  l'animal,  sans  user  ici  
 d'aucune  exagération,  peut  lancer hors  de  la  bouche  ,  
 pair  une  sorte  d'exj)uition,  un  tuyau  charnu,  qui  est  
 à  peu  près  de  la  longueur  totale  de  son  tronc  ,  et  qu'il  
 peut la  faire  rentrer  dans  la gorge  ou la  retirer  à  l'intérieur, 
   avec  la  même  vitesse,  sans  c[u'on  aperçoive  
 aucun mouvement  apparent  dans le  reste  de  son  corps.  
 Il  existe  ainsi  des  langues  vermiformes  et  protracou  
 SAUniENS  CinOLOl'ODES.  
 tiles  dans  les  fourmiliers  ,  parmi  les  mammifères  et  
 chez  les  oiseaux  dans  les  Pics  : le  mécanisme  en  a  été  
 exijliqué  et  facilement  conçu  ,  quand  on  a  étudié  la  
 structure  du  corps  et  des  prolongemens  particuliers  
 en  forme  de cornes  de  leur  os  hyoïde  ou  lingual,  surtout  
 par  la  disposition,  l'étendue  et  le  nombre  considérable  
 des  faisceaux  charnus  qui  s'y  insèrent  et  les  
 recouvrent.  Mais  ici,  outre  cet  appareil  correspondant  
 ,  dont  nous  allons  tout  à  l'heure  essayer  de  donner  
 une  idée,  il  existe  dans  la  partie  moyenne  de  là  
 langue  une  sorte  de  tuyau  charnu,  creux  ou  vide  à  
 l'intérieur,  tapissé  d'une  membrane  muqueuse,  dans  
 lequel  le  stylet  osseux,  qui Wr e s p o n d  à  l'os  lingual,  
 ne  peut  pénétrer  qu'en  partie,  tant  il  est  court,  et  
 dans  l'épaisseur  duquel  aucun  des  muscles  des  mâchoires  
 ne  peut  réellement  s'insérer,  de  sorte  que  près  
 de  la  moitié  de  la  longueur  totale  de  cette  langue,  
 lorsqu'elle  est  étendue  autant  cjue possible,  doit  étie  
 dirigée  en avant  par  un  mécanisme  tout  particulier,  et  
 sur  lequel  nous  ne pouvons  jusqu'ici  former  que  quelc[ 
 ues  conjectures.  
 Nous  avons  eu  peu  d'occasions  d'étudier  Cetie  lan.  
 gue  dans  l'état  frais  :  malheureusement  même  nous  
 n'avons  pas vu  l'animal  la  mettre  naturellement  en  action. 
   Kous  ne  l'avons  disséquée  que  d'après  des  pièces  
 retirees  sur  elles-mêmes  par  l'effet  de  l'alcool,  et  la  
 description qu  end donnée  Perrault,  et  par  suite Vallisnieri, 
 nous  a  réellement  satisfaits;  cependant  la  difficulté  
 que  nous  venons  d'indiquer  est  restée  sans  explication  
 ,  elle  demande  de  nouvelles  recherches  de  la  
 part  des  observateurs  anatomistes,  qui pourront  expliquer  
 cette  érectilité  du  tissu  de  la  partie  moyenne  ou  
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