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I 8 LÉZARDS ËROCODItlERS
férence par rapport à ce qu'on observe dans la plupart
des autres Sauriens, qui ont la queue conique et arrondie.
Les muscles des membres , tant antérieurs que postérieurs
, sont à peu près semblables à ceux des autres
Reptiles du même ordre. On trouve d'ailleurs de très
bonnes descriptions de ces parties dans les ouvrages
d'anatomie comparée ( i ).
2° Des organes de la sensibilité.
Nous n'ajouterons rien à ce que nous avons dit sur la
disposition des parties de l'encéphale et des nerfs qui
en proviennent, car elles n'offrent rien de propre aux
Grocodiliens, nous indiquerons seulement les particularités
que présentent leurs organes des sens en les
étudiant à peu près dans le même ordre que nous
avons suivi jusqu'à présent.
La peau des Crocodilens est en général coriace,
épaisse et si résistante, que les auteurs anciens, en
parlant de sa superficie, ne la disent pas écailleuse ,
kTTtÎMTo;, mais tpoAiiwToç, ou couverte d'une écorce.
Son tissu est épais et serré, protégé par des écussons
très durs, entremêlés de petites et de pliis grandes
plaques. Sous le ventre, ces plaques sont plus minces ,
tétragones, d'une teinte généralement moins foncée
et presque blanchâtre. Duverney a distingué, avec
raison , trois sortes parmi ces plaques tuberculeuses,
(i) Voyez les indications que nous en avons données à la page 66i
du volume qui précède, et en particulier MECKEL , Anatomie comparée
, trad, française, tome v, page 275 ; et CAKOS , Traité élémentaire
d'Anatomie comparée , trad, par JOBRDAN , tome i , page SSg.
0 0 SAURIENS ASPIDIOTES. ig
celles qui sont arrondies , inégales , réparties irrégulièrement
sur les flancs, sur le cou et sur les membres
; les écussons à crêtes saillantes , disposés par séries
longitudinales, devenant le plus souvent osseuses
par l'effet de l'âge et les lames carrées, disposées par
zones transversales sous la mâchoire , le cou, le ventre
et la queue. Dans la région du crâne et de la face, la
peau est intimement collée aux os, et elle n'offre aucune
trace d'écailles. Quoique la couleur des Crocodiles
soit en général brune ou obscure, elle est quelquefois
verte^ surtout sur le dos. La tête et les ffancs
niêlés de verdâtre ou d'une teinte verte , avec des
taches noirâtres ; le dessous des pattes et le ventre
sont d'un gris jaunâtre. Mais ces nuances varient suivant
l'âge, le sexe et les différentes eaux dans lesquelles
séjournent les diverses espèces.
Il y a sous la mâchoire , dans des sillons longitudinaux
ou dans des plis semblables à des scissures , des
pores, le pl us souvent au nombre de deux, qui sont
la terminaison d'un canal flexueux, dilatable , par
lequel suinte une sorte de graisse ou d'humeur onctueuse,
grasse, provenant d'une glande qui la sécrète.
Cette humeur porte une forte odeur de musc qui
adhère très long-temps à tous les corps qui en sont infectés
par un simple contact. On retrouve d'autres
pores excréteurs semblables près du cloaque. Outre
ces pores , chez beaucoup d'espèces les écailles ou tubercules
ronds et carrés offrent aussi de petits trous
constans dans leur situation.
Les pattes ne sont réellement point aptes à donner
la perception de la nature des objets tangibles. Nous
avons déjà dit qu'elles étaient très courtes, bornées
par conséquent à des déplacemens peu étendus, et
3.
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