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5 o 4 liEZAKDS VARANIENS
évidemment de poissons. D'après les dessins et les
gravures des quatre échantillons principaux , notre
célèbre géologue a pu reconstruire ou se faire l'idée
d'un individu complet, en rattachant au tronc les
parties séparées dans chaque morceau. Avec la tête,
la pat t e antérieure et presque toute la queue, fournies
par la gravure de Spener (i), la patte postérieure et
une grande partie du tronc données par Link (2) ; les
côtes , la queue , les deux membres postérieurs bien
complets et plusieurs parties de ceux de devant, figurés
par Swedenborg (3); enfin par le bassin que
Cuvier (4) a fait reproduire , ainsi que la patte postérieure,
la première d'après un dessin de M. Wachsmann.
La tète a seule suffi dans la détermination du
genre de ce Saurien, parce que la mâchoire supérieure,
en particulier, n'est garnie que de onze dents,
dont la série s'arrête sous l'angle antérieur des orbites,
ce qui est un des caractères du genre Tupinambi s ; et,
comme l'a dit Cuvier, ce premier trait une fois saisi,
tous les autres le confirment. Cinq doigts très inégaux
en longueur aux pattes de derrière, dont le quatrième
est le plus long. Or, ce nombi-e et cette proportion
des doigts ne conviennent nullement aux Crocodiles.
Cinq autres doigts presque égaux aux pattes de devant,
et dans le dernier des genres que nous venons de nommer,
le petit doigt est sensiblement moindre et plus
court en proportion.
(1) SPENER, Miscellanea Berolinensia , , tom. i, pag. 92,
fig. 24 et 25.
(2) LINK (Henry) , Acta eruditorum, 1718, pag. 188, pl. 2.
(3) SWEDENBORG , Principia rerum naluralium , pag. 168, pl. a,
1734, in-fol.
(4) CUVIER, Ossemeiis fossiles, torn. 5, u® partie, pl. 9,
fig. I et a.
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OU SAURIENS 1'LAT\N0ÏES FOSSILES. 5O3
La longueur totale du squelette paraît avoir été de
trois pieds. Une des plus notables différences avec
les squelettes des Tupinambis ou Varans se voit dans
les apophyses épineuses des vertèbres du dos, qui
sont beaucoup plus élevées , et c:ans la longueur relative
des os de la jambe à proportion de la cuisse et
du pied.
2° Du grand Saurien fossile de Maestricht, auquel
M. Conyheare a donné le nom de Mosasaurus.
C ' é t a i t , à ce qu'il paraî t , une sorte de Lézard monstrueux
pour la taille, qui atteignait celle des grands
Crocodiles. Il différait des Varans parce qu'il avait
des dents fixées aux os ptérygoïdiens comme les iguanes.
Il a été d'abord recueilli dans les carrières creusées
au pied des collines calcaires de la vallée de la
Meuse près de Maestricht. Sa découverte a donné lieu
à beaucoup de controverses. On a regardé ces débris
fossiles comme provenant d'un Cétacé, d'un Crocodile
, d'un Poisson ou d'un grand Serpent , et enfin
pour un Saurien de quelque genre particulier. Cette
dernière opinion a été d'abord émise par Adrien
Camper (i), confirmée ensuite et mieux établie par
Cuvier , dans l'article que nous analysons.
Après l'exposition des diverses manières dont les
auteurs, qui l'ont précédé avaient cherché à reconnaître
les analogies indiquées ci-dessus, notre savant
naturaliste ayant fait dessiner et graver la plupart
(ij Jourual de Physique, vendémiaire an ix, Lettre àG. Cuyier.