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5 o 6 LÉZARDS VARANIENS
des ossemens les plus importans , tels que la tête
trouvée en 1780 , et conservée aujourd'hui dans notre
Musée national, il établit de la manière la plus positive
que cette téte fixe irrévocablement cet animal entre
les Monitors et les Iguanes; mais , ajoute-t-il, quelle
énorme taille ! Aucune des espèces des deux genres
précédens n'a peut-être pas la téte longue de plus de
cinq pouces, tandis que la sienne approchait de quatre
pieds. La léte, et surtout les dents et les mâchoires
étant données , tout le reste est bien près de l'être, au
moins pour ce qui regarde les caractères essentiels.
Les vertèbres du col, du tronc, de la queue, sont venus
corroborer sa première opinion , et lui ont permis
de reconnaître que l'aninial devait être aquatique,
et nageur à la manière des Crocodiles , en faisant agir
la queue de droite à gauche, et non de haut en bas
comme les Cétacés. Cependant l'os en chevron des
vertèbres delà queue est soudé avec le corps de la ver'^
tèbre, et c'est un caractère de ces os dans les Poissons.
Le nombre total des vertèbres paraît avoir été de cent
trente-trois. Quelques Monitors en ont oilert cent
quarante-sept, et le plus grand nombre qu'on ait
trouvé dans les Crocodiles a été de soixante huit.
Cuvier a fait la remarque que la queue de cet animal,
d'après la forme des vertèbres qui la forment , devait
très vraisemblablement être cylindrique à la base, et
élargie dans le sens vertical, en même temps qu'elle
était aplatie sur les côtés, et plus encore que celle des
Crocodiles , ressemblant à une véritable rame. Cuvier
termine son résumé en disant qu'il reste constant que
le grand animal de Maestricht a dû former un genre
intermédiaire entre la tribu des Sauriens sans dents au
palais, qui sont nos Varaniens, et celle qui comprend
o u SAURIENS PI.ATYNOTES FOSSILES. 5o 7
les espèces à dents palatines ou plutôt ptérygoïdiennes,
tels que les Iguanes, qui diffèrent beaucoup d'ailleurs
de la famille des Crocodiliens.
3° Du Geosaurus, grand reptile fossile des environs
de Manheim, nommé par Soemmering Lacerta
gigantea et Halilimnosaurus , par Ritgen.
Les débris de ce Saurien ont été recueillis dans une
mine de fer en grains , dans un banc plus marneux ^
dans le canton de Meulenhardt. Ils ont été décrits
en 1816, dans les mémoires de l'Académie de Munich,
par Soemmering (i), avec des figures dont Cuvier (2)
a donné des copies réduites. D'après l'examen détaillé
auquel il s'est livré, il se croit autorisé à considérer
cet animal comme devant appartenir à un nouveau
genre de l'ordre des Sauriens ; mais aucune des parties
n'étant entière, on ne peut donner les dimensions
précises du corps de cet animal. La configuration de
la tête et celle des dents le rapprochent des Monitors ;
il y a dans l'orbite des lames osseuses qui appartenaient
à la paupière supérieure, ou à celles qu'on retrouve
dans la sclérotique de ces mêmes Monitors, et
qui n'existent pas dans les Crocodiles. Celle des vertèbres
qu'on a pu observer, ainsi que les pubis et les
fémurs, se rapprochent cependant un peu des os qui
leur correspondent dans les Crocodiles. Cuvier présume
que l'individu auquel les os ont appartenu pouvait
être long de 11 a i3 pieds environ.
(i)Denscli, de Academ. za Miiuchen , torn, 6, pag. 87, fig. i
à 10,
(a) Tom. 5, a* partie, pag. 338, pl. 21, fi^. 2 à 8.