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d'autant mieux qu'elle est le plus souvent surmontée
d'une crête formée par une ou deux séries d'écaillés
aplaties ; aussi le Varan aquatique s'en sert-il comme
d'une véritable rame destinée , par des ondulations rapides
et répétées , à faciliter ses mouvements à la surface
de l'eau. Là son tronc, rendu plus léger à l'aide
de l'air dont les poumons se sont remplis, reste émergé,
et semble être dirigé comme par cet immense gouvernail,
qui remplit en même temps Toffice d'un
aviron.
Quant au mode de progression sur la terre, quoique
les membres des Varaniens soient bien développés,
que leurs pattes soient profondément divisées en
doigts allongés et armés d'ongles crochus ^ il ne paraît
pas, d'après ce qu'en ont rapporté les voyageurs qui
ont observé ces Reptiles vivans, qu'ils s'en servent
pour grimper sur les arbres ou sur les rochers. La
plupart habitent les plaines désertes ou les rivages,
ils courent avec vitesse ; mais leur allure est toujours
sinueuse, et se rapproche de celle des serpens, à
cause de leur longue queue, qui, en s'appuyant sur
le terrain à droite et à gauche , pousse le corps en
avant^ et peut, dans quelques cas, faciliter leurs
sauts ou leur projection sur la proie qu'ils poursuivent,
quand ils en sont assez rapprochés.
Aucun de leurs organes des sens ne paraît d'ailleurs
plus développé que les autres. Cependant, après les
Crocodiles, ce sont les Sauriens dont les fosses nasales
présentent le plus d'étendue en longueur. Nous
avons déjà dit que le mode de leur respiration et la
position élevée des orifices extérieurs des narines ne
semblaient pas devoir les faire jouir du sens de l'odorat
d'une manière plus parfaite. Plusieurs espèces vont.
o u SAURIENS I'LA.TyN0TES.
dit-on, pendant la nuit pourvoir à leur nourriture, en
se livrant à la recherche des insectes nocturnes, cependant
leur oeil ne présente pas de disposition particulière
propre à leur donner ainsi la facidté de voir dans
l'obscurité, car il a peu de volume, et la pupille nous
a paru arrondie dans toutes les espèces que nous
avons examinées.
Comme tous les Sauriens , les Varans se nourrissent
de matières animales et surtout de gros insectes, tels
que les blattes, les sauterelles, les grillons , les scarabées
; les grandes espèces attaquent aussi les animaux
vertébrés. Les voyageurs rapportent qu'ils l'echerchent
les oeufs des oiseaux aquatiques et des
Crocodiles; que souvent on a trouvé dans leur estomac
des Caméléons, de petites Tortues, des Poissons.
M. Leschenault de Latour nous a laissé à cet
égard des notes intéressantes , dans lesquelles il raconte
que ces Varans se réunissent sur les bords des
rivières et des lacs, pour attaquer les animaux quadrupèdes
qui viennent s'y désaltérer, qu'il les a vus
attaquer un jeune cerf lorsqu'il cherchait à traverser
une rivière à la nage, afin de l'y faire noyer. Il dit
même avoir trouvé l'os de la cuisse d'un mouton dans
l'estomac d'un individu qu'il disséquait.
Distribution géographique. A l'exception de l'Europe,
on a observé des espèces de Varaniens dans
toutes les autres parties du monde. Il est cependant
notable que l'Amérique n'en possède qu'une seule, la
même qui a servi à établir le genre Héloderme par
Wiegmann, en 182g; car VHeloderma horrida provient
du Mexique. Les autres Varaniens ou mieux les
Varans, proprement dits , semblent avoir été répartis
dans les régions suivantes quatre en As ie, trois en
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