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LXXXIII.
1 3 6 Voyage d’Egypte
L ’autre, donc elle eft plus éloignée, & qui eft fur la rive Occidentale, fe nomme:
NETSCHASCHIELLAVA.
En fuite, après avoir paiïe
SCHACH TAMISCH,
Village ficué pareillement fur la rive Occidentale, nous amarrâmes la Barque
à un quart de lieuë du Village de
SALLAEM,
Situé encore du même côté.
Nous vîmes ce jour-là le prémier Crocodille. Il écoic étendu fur un banc de
fable, que l’abailTemenc des eaux du Nil avoit mis audeffus du niveau du Fleuve.
Quand il vit notre barque approcher, il s’élança & fe précipita lourdement dans i’cau.
Nous jugeâmes qu’il étoit de dix pieds de longueur.
JEUDI, 28. N o v em b r e .
A .U défaut de vent, nous fîmes tirer le matin notre Barque par nos Matelots. C ’étoic
un rude travail pour ces pauvres miférables ; car il faifoit grand froid, & ils n’écoicnc
guère vêtus. II faloit pourtant s’y réfoudre, afin dc fe mettre en état de doubler
le coude que le Nil fait encre
BENÜUP ELL HAMAN,
V illage , qui nous rcfta à la gauche, &
SALLAEM ELL ODDER,
Autre Village, que nous laiiîâmcs à ia droite.
L e coude que le Nil fait en cet endroit eft fi rude, que de Sallaem ell Odder
jusqu’à la pointe de Siuuc, c’cft-à-dire dans un efpace de plus de trois lieuës, notre
route fe dirigeoic du Nord -à l’Orient. A moitié chemin nous rencontrâmes deux Villages,
l’un à notre droite, nommé
MANGABAR,
L ’autre à la gauche, appellé :
ELL EKRAT.
II y a , encre ces deux Villages, une Isle de trois quarts de lieuë de longueur.
Quelque attention que l’on eût, il ne fut pas poffible d’empêcher notre barque
d'échouer à diverfes reprifes vis-à-vis de cette Isle; mais comme nous avions un beau
tems, nous la dégageâmes fans beaucoup de difficulté.
L ’aprèsde
Nubie. 137
L ’après-midi, nous doublâmes la pointe de
SIUUT.
Cette Ville fait la figure d’une autre Capitale. Elle a un Cafchef, & quelques
Mofquées ; & c’eft le fiége d’un Evêque Cofte. C ’eft ici le rendez-vous de ceux qui
veulent être de la Caravane, qui part de Siuut pour Sennar. Nous nous y arrêtâmes
autant de tems qu’il en faloit pour deifiner la vuë de cette Ville, & fes Grottes antiques.
Ces Grottes nommées préfencement Sababinath, font pratiquées dans la
Montagne appellee TJchebat ell Kofferi. On monte pendant deux heures, avant
que d’arriver a la première porte, où le chemin de la Montagne conduit. On entre,
par cette porte, dans un grand falon, foucenu de quatre piliers exagones, ménagés
dans le roc même. Les placfonds font ornés de peintures, que l’on diftingué encore
fort bien aujourdhui; Sr l’or qu’on y a employé brille de tous côtés. L e pavé eft
couvert de fable & dc pierres; & c’eft tout ce qu’on peut remarquer dans ce Salon.
On apperçoit à la vérité çà Sr là des ouvertures, qui conduifent à d’autres apparce-
mens; mais comme elles font remplies de décombres, Sr que les paiïàges en font auifi
embarrafTcs , perfonne ne veut s’y hazarder. Il y a feulement au defius un appartement,
auquel on peut arriver par dehors avec beaucoup de peine. Il n’eft pas fi
grand que le premier ; Sc il n’a point de piliers ; mais il eft peint comme l’autre. A
chaque côté dc ce fécond Salon, on apperçoit un tombeau de la même pierre que la
montagne avec laquelle ils font corps, L ’un eft ouvert, & l’autre fermé; mais
presque enfévcli dans le fable. Cc falon fupérieur communique aufiî à d’autres ap-
parcemens; mais la communication n’en çft pas libre; Sç on trouve le§ mêmes empÇ’
chemens que dans le Salon intérieur,
L ’endroit de la Montagne, où l’on voit fept ouvertures, fur une même ligne,
fe nomme les fcpt Chambres, Il y a panni les T u r c s , Sc parmi les Ai'abes une
ancienne Tradition, qui v eu t, que ces Chambres ayent été habitées par fept Vierges.
Quoiqu’il en foit, il n’y a point de doute quç ces Grottes ne foient aufiî magnifiques
que celles donc j’ai parlé; Sr il eft fâcheux qu’aucun Voyageur n’y foit encore entré,
J’avois une envie extrême d’y monter, poqr confidérer les chofes de près; mais le
chemin étoit trop long pour le faire à pied; Sr il ne me fut pas poffible de trouver
une monture, Il falut m’en tenir à la defcription, qu’une perfonne de notre Compagnie
me donna. Elle y avoit été l'année precedence; Sr je n’ai fait jusqu’ici, que
répéter cc que je tcnois d’elle.
Il y avoit autrefois, à Siuut, un Califch, appelle Eli Maafrata. I! alloit
jusqu’à Scnabo; mais il eft prcfentement tout comblé,
Tom. IL M m Un
P l a n c h e
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