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bre i\ l’égard du Portail, & bâti de grands blocs de pierres blanches, de la hauteur d’un
homme. On en voit encore les reftes, qui s’élèvent au delTus de la terre. L a partie
fupérieure eft couverte d’une fimple corniche. Vis-à-vis du portail, il y a une ouverture
afièz large, qui a de chaque côté un morceau de muraille, ornée de Hiéroglyphes.
Ce quarré n’aboutit pas proprement au portail ; mais aux murailles de l’an-
cienne V ille, dont on voit encore quelques reftes au Nord du Portail. L a face de ce
quarré eft marquée lit . a . , afin de la diftinguer d’une antre muraille, qui eft plus
près du portai! dc vingt pas, & fait une autre réparation. Elle eft fans corniche; & le
morceau de muraille, qui fe trouve près de fon ouverture, eft auffi rempli de Hiéroglyphes,
& en eft féparé, comme on le voit au deficin.
En avançant encore nne douzaine de pas on arrive à deux Colonnes, compofées
de diverfes grandes pierres. Elles n’ont point de Hiéroglyphes; mais leurs chapiteaux
canellés font incruftés de couleurs, & font le plus joli effet du monde, quoiqu’ils
n’ayent pas l’avantage d’etre faits fur les regies d’aucun ordre d’Architeclure.
Quand on a pafiè ces colonnes, on a à furmonter quantité de grands blocs de
pierres, qui encombrent le pafKige dn Portail. Ils font tous remplis de Hiéroglyphes;
Si j’y obfervai, entre autres quatre frifes, d’une pierre grifâcre, avec des vignettes en
bas relief. Elles étoient par terre , parmi les autres ruïnes ; & elles me frappèrent
d’autant plus que je m’appcrccvois que c’étoic un ouvrage des Romains, orné, au
milieu, de têtes dc Diane & dc Bacchus; & du refte couvert de feuillages de vigne &
de chêne. Je n’apperçus rien de femblable, ni au près, ni au loin; & je ne vis point
de bâtimens, où ces Frifes auroicnt pu fervir. T o u t le refte étoit d’une Archicefture
Egyptienne, ou Arabesque; la dernière, comme on içaic, faite de bouë & de crachat;
car c’eft ainfi que les Arabes conftruifenc aujourd’hui.
L ’Architrave du portail a deux frifes Tune fur Taurre. Il eft uni, & forme une
ouverture afièz grande. Mais le frontispice eft fort délabré. J ’y reconnus pourtant
des aîles de Dragon, telles qu’on en voit à quantité d’autres Edifices ; & j’y remarquai
aulfi les reftes de cette forte de Cartouche, ou ornement fi familier aux Egyptiens.
T o u t cela eft en bas relief, & incrufté de couleurs.
A u defius de cette ouverture, il y a un petit cordon ; & tout au cour de la porte
un bord large rempli de Hiéroglyphes. A Tégard du dedans de la porte, il eft
couvert de grands blocs de pierre, qui forment un platfonds uni, & orné pareillement
de Hiéroglyphes.
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Je ne dois pas oublier 1a grande pierre, qui eft étendue fur l’Architrave.
Nous n’en connoifibns pas l’ufage ; mais elle eft toute couverte de Hiéroglyphes parfaitement
beaux.
Lorsqu’on a traverfé cette porte, on en rencontre une autre faite dc la même
manière. Cellc-ci mène à une troifiéme; & peut-être y cn-a-c-il une quatrième; mais
c’eft ce qui n’eft pas aifé à vérifier: à peine la fcconde laifiè-c-elie une encrée libre; &
la troiiiême eft tellement remplie de décombres, & fous terre ; qu’il faut que la curioficé
fe borne-là.
Nous nous en retournâmes donc pour contempler les bâtimens, qui font à la
droite du Portail. Rien n’eft plus magnifique; mais malheureufement ils font inacces-
fibles, à caufe des ruïnes & des décombres qui bouchent les paffages.
Enfin nous pafiâmes, en nous en retournant, par divers petits Villages, iàns y
rencontrer perfonne qui nous infukât. On fe contcntoit de nous donner le bon jour.
Mais quand nous arrivâmes an bord du N il, nous n’y trouvâmes plus notre Barque.
11 ne faut pas demander fi cela nous fâcha. Cependant comme il n’y avoit point de
vent ce jour-là, nous jugeâmes qu’elle ne pouvoit pas être fort loin. Nous continuâmes
donc à marcher au bord d uN il; & au bout d'une demi-heure nous la découvrîmes.
L e Reys vint alors à notre rencontre, la joie peinte fur le viiâge. II nous félicita
de notre heureux retour; &: nous dit que quoiqu’il eût navigé plus de vingt ans
fur le N il, il n’auroit jamais oie mettre pied à terre dans cet endroit: tant les Habi-
tans avoient ia réputation d’être mauvais. Ce qui eft certain, c’eft que toute la grande
Ville dcMedinetHabu n’a été ruïnée qu’à caufe de leur opiniâtreté & de leur rébellion.
Ces Gcns-là occupent aujourd’hui les Grottes, qui fe trouvent en grand nombre
dans les Montagnes des environs. Ils n’obéificnt à perfonne. Ils font logés fi haut,
qu’ils découvrent de loin li quelqu’un vient pour les attaquer. A lo r s, s’ils fe croient
affez forts, ils defcendent dans la plaine, pour difputer le terrein: fi non, ils fe tiennent
à couvert dans leurs grottes, ou bien ils fe retirent plus avant dans les Montagnes,
où on n’auroit pas beau jeu à les fuivre.
Notre Reys voulut s’excufer fur la néceffité où il s’étoit trouvé de changer de
place; mais fon excufe fût reçue pour ce quelle valoit; car nous fendons bien, que
la peur dont il ne pouvait fe défaire, Tavoit porté à cette démarche.
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