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On remarque, du côté de i'Oacft, au dedans dc cet appartement, & précife-
mcnt au milieu, une Table quarrée, toute nuë, fans aucune Infcription. Je préfu-
mai qu’il pouvoir y avoir deifous une Urne ou une Momie; & je fus fort tenté de
faire lever cette T ab le ; mais la fuperftition du Peuple, & celle du Gouvernement
même, ne le permettent pas. Un Voyageur doit fe trouver heureux, s’il peut avoir
la liberté de contempler tranquillement ces anciens Edifices. 11 ne faut pas qu’il aille
plus loin. Je n’oublierai jamais, que quand nous vînmes mouiller devant Eilùaen,
la Populace accouroic en foule, pour v o ir, difoic-elle, les Sorciers expérimentés dans
la Magie noire.
L a longueur de ce bâtiment intérieur eft d’environ go. pieds Danois, & fa largeur
de 20. pieds, ü n ne doit pas s’attendre à des mefures plus préciiês. En mefu-
rant exactement, on donnerait trop dans la vuë des gens ; & on s’cxpoferoic à être
privé entièrement de la liberté de voir les Antiquités.
On peut remarquer, par le deiTein, que tout cet Edifice eft couvert de tlicro-
glyphes ; & ils femblent être de la plus ancienne forte.
Il y a tout auprès une efpcce de piédeftal, fait de grands blocs d’une pierre
blanche, chargés d’Infcripcions Grecques ; mais le tems ne me permit pas d’en faire
des copies.
En quittant Tlsle d’EII-Sag, j ’allai faire un tour aux environs, du côté de TOucft,
pour y voir les ruïnes de Tancicnne Syene, dont Scrabon, Pline & d’autres Auteurs,
Grecs & La tins, ont fait mention. A dire le vrai néanmoins, la plupart de ces ruï-
P ! a n c h c ^cs ne paroiffent pas de grande conféquence. Je n’ai pas laifle d’en lever une vu ë ; &
pour TécTaircir d’autant plu s , je remarquerai ic i, que Ton ne voit fous lit. a . , que
des ruïnes modernes ; que fous/;V. A. eft repréfentée une muraille antique, bâtie dc
grandes pierres quarrées, &: qui autrefois fervoic à foutcnir les terres de Tlsle. L i t . i.
montre Tendroic où étoit l’ancienne V ille; & il en refte encore quelques vcftiges, qui
s’élèvent au deifus de la terre. Je les ai marques fous ht. c. (1. e. Pour le refte, il
eft cciiemenc couvert de terre, qu’il n’y a que les décombres, qui percent en quelques
endroits, qui puiffcni faire juger qu’il y a eu autrefois dc magnifiques bâtimens.
On découvre en effet çà & là, qiioiqu’affcs confiifément, dans des endroits où
la terre s’eft écoulée, quelques Colonnades, accompagnées de tables chargées d’ancieii-
ncs Infcriptions Grecques. Ces cables font de granit; mais les blocs, qu’on a employés
pour
CXXIX.
pour les bâtimens, font d’une pierre blanchâtre, qui rciremble à la pierre de Brème,
quoiquclle foit plus dure. L it . e. marque la route, qui conduit, par eau, à la prémiére
Cataracte. Elle eft remplie de petites Isles, ou dc rochers de granit, donc les
deux bords du N il font auffi couverts. Sous lit. h . on apperçoit une Mofquée à demi-
ruïnée; & lit. g. fait voir une vieille Citadelle, derrière laquelle fe trouve une petite
Baie, qui, du côcé du Midi, a pour foucien une digue naturelle de grandes pierres de
granit, fur lesquelles Tart a gravé différens Hiéroglyphes.
L a CX X X . Planche repréfence Tcndroit le plus remarquable. 6 n y remarque
fous lit. a. la pierre angulaire, qui, outre quelques Hiéroglyphes, a vers le bas
une niche quarrée, avec une efpèce dc colonne au milieu, marquée lit. b. Le s mefures,
qui font taillées dans les pierres de cette niche, me firent conjcflurer, que tout
cela pouvoit anciennement être deftiné à fervir de Mokkias, pour connoître Taccroif.
fement & la diminution des eaux du Nil.
Sur ce rocher, il y a , lit. e., des ru'ines confidérables; mais ce font des
ruïnes d’Edifices modernes.
J ’ai deffiné, ions lit. f . l’ancien foutien dc la Baie, ou la digue, donc j’ai fait
mention dans la planche précédente; & fur une des pierres de granit, qui fervent de
fondement, il y a, lit. g . deux Hiéroglyphes, les feuls que j’aye apperçu, de ce
côté-là, fur les pierres de cette efpèce.
Un Valet, que TAga m’avoit donné pour m’accompagner, me fit dire, que ce
que je voyois étoit peu de chofc, en comparaifon de ce qu’il y avoit de Tautre côté du
Fleuve; & que ii j’y voulois paffer, j’y crouverois toute une Ville ancienne. ” 11 y a,
”dic-il, des peintures, des infcriptions & des Momies.” Cet avis me furprit extrêmement.
Je ne pouvois m’imaginer quelles Antiquités 11 remarquables on pouvoit trouver
dans ccc endroit. Mais il écoit trop tard alors pour y paifer; & je me propofai
d’employer le lendemain à en' faire la vilîce.
SAMEDI, 2 1 . Décembre.
N o u s avions fait faire une bonne provifion de pain, que nous n’eûmes pourtant pas
fans peine. Il falut achetter le bled, éc le donner en différens endroits dc la V ille ,
pour le faire moudre à ia main. Nous avions déjà trouvé la même difficulté dans
d’autres endroits; mais plus nous avancions, plus elle devenoic grande; & nous la fen-
tîincs encore davantage, à mefure que nous remontâmes plus haut. Rien n’étoic fi
Tom . U . D d d difficile