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L e matin, nous gagnâmes deux Endroits, fitués fur les bords du Nil : l’un à la
droite, l'autre à la gauche. Celui qui eft à l’Occident fe nomme:
UM ELL GUSUER;
L ’autre s’appelle;
ELL KGÜSUER.
C ’eft un Couvent de Coftes.
Dans cc Quartier, les Montagnes, qui régnent 'à rOrient du Nil, s’approchent
encore fi près de l’eau, qu’on a de la peine â paifer à cheval au bord du Fleuve. Ces
Montagnes font, dans cet endroit, Icmées dc Grottes: les unes grandes, les autres
petites. Elles fervoient toutes dc retraite aux Ouvriers, qui travailloient autrefois
dans ces Carrières, d’où ils tiroicnt des pierres, pour les Edifices qu’on vouloit élever.
A u deifus S E U -K g u f r e r s'élèvent les Montagnes d’
ABUFFODE,
Qui ne font proprement que des rochers très-hauts & très-efearpés, & qui
s’étendent le long du Nil. Nous les eûmes tout le long du jour -à notre gauche.
On ne fçauroit trouver nulle part des montagnes, qui donnent des preuves plus
évidentes du Déluge; car on y remarque, depuis le foinmet jusqu’au pied, les impref-
P l a i i c h e fi™ y ® f“ “ “ tombant, J ’en ai levé une vue , qui fe trouve parmi
LXXXJ. mes defleins.
Il y a, en différens endroits de ces Rochers, des Echos fi diftinfts, qu’ils ne
perdent pas une iêule fyllabe. On y trouve au bord du fleuve une infinité de Grottes,
où ont demeuré de SS. An-achorétes, & occupées aujourdhui par une forte d’Arabes,
qui font fur le N il le Métier de Pirates. Ils ont un Schech; mais ils ne lui obeïf-
fent qu’autant qu’il leur plaît. Ils ne s’embarraffcnc guère plus du Gouvernement
T u r c , qui les pourfuit fouvent, pour punir leurs brigandages ; mais ils fçavent fe mettre
à l’abri, en fe retirant dans les Montagnes. Nous vîmes une douzaine de leurs
Barques attachées dans une petite anfe, que le N il forme au pied des Rochers.
A onze heures du matin, nous pail-âmes devant le Village de
SCHUGERIA,
Situé fur la rive Occidentale; & une heure après, nous arrivâmes devant
MONFALUUT,
Ville fituée du même côté, & à quelque diftance du Fleuve. C’cft une efpécc
de
de Cap'tale; fes Mofquées lui donnent une belle apparence, & elle eft le fiége d’an
Evêque Cofre. J ’en pris une v u e , que l’on voit panni mes defièins.
L e Pays des environs eft très-fertile. On y trouve toutes forces de fruits, &
en abondance, jusqu’aux pommes.
L e s Bâtimens, qui remontent le Nil, p a yent u n e Douane à Monfaluut. T ou t
Voyageur, qui n’eft conduit que par la curiofité, fera fort bien de ne pas permettre
qu’on charge fur ià barque aucune forte de marchandifes. Cela expofé a quantité
d’avanies & d'incommodités. Nous en fîmes l’eprcuvc ici, & dans d'autres endroits.
A foppofice de cette Ville il y a , au bord Oriental du N il, un Couvent Cofte,
abfolument inacceffible. Ceux qui veulent y entrer font obligés de s’y faire élever
dans un panier, par le moyen d’une poulie; ce qui a fait donner au Monaftére le
nom dc C o u v e n t de U P o u lie .
Auprès des Montagnes voifines demeure un Bedouin, nommé Haffcr .^buaffi.
11 a le fecrec de s’y maintenir fans l’aveu du Gouvernement du Cayre. 11 y feme &
plante ; il léve même la dîxine fur les récoltés que font fes Sujets. Toutes les fois
que le Senfchiak fe rend à Monfakiuc, on fait courir le bruit, qu’il a été réfolu de lui
faire la guerre; mais l’affaire s’accommode toujours par le moyen de quelques bourfes,
ou d’autres préfens qu’il fait.
Vers le foir nous, gagnâmes une L ie , ficuée encre deux Villages: fun à
l’Orient, nommé ELL- M A A B D A .
L ’autre à l’Occident, appellé
TAVA.
I.C paffage eft très-dangereux dans cet endroit; & nous y trouvâmes cffeflive-
menc une Barque échouée & coulée à fond.
Environ â niic licué plus loin, on rencontre une autre M e , où le palTage eft
encore plus périlleux. Son nom eft :
GIESIRET VULADBAGGÍD.
Cette fcconde Isle, qui a demi-lieuc de longueur, eft auffi fituée entre deux
Villages: l’un, do:it elle eft fort près, s’appelle
ELL MAHAMADIE.
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PLlXaXnXchIIc.
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