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Ces Mémoires étoient compofés d’obfervations écrites
fur des feuilles détachées, dont la plùpart concernoit la
Baflè-Egypte, & d’un Journal fuivi <Sc circonftancié du
■Voyage de l’Auteur, depuis le i7.de Novembre 1737. qu’il
s’embarqua au Caire pour penetrer dans la Haute-Egypte,
jusques à fon retour le 21- de Février 1738.
Mais ce qui rehauflbit extrêmement le prix de fes Cahiers,
étoit un ample recueil deDeflèins & d ’Efquiifes faits
fur les lieux mêmes, auxquels fe trouvoient jointes les explications
& les rémarques necefl'aires. Partout l’Auteur
avoit pris des dimenfîons, deflînédesvùes & levé des plans.
Nous l’avons dit Deiïïnateur exad. De plus, fes connoif-
fances dans l’d’Architedure l’avoientmis à portée de répré-
fenter au jufte ces fuperbes Monumens de l’Egypte, & enfin
l’étude qui! avoit faite des Mathématiques, lui avoit fourni
les moyens dedrelfer avecfuccés, & fur des obfervations
de la derniere exaditude, la grande Carte du Nil que nous
avons de lui. Elle occupe vint neuf Planches & nous
ofons avancer, qu’elle liupaflè toutes celles qui en ont paru
jusqu’ici.
De retour dans fon Pays, tous ces fécours le mirent
en état de rendre au Roi un compte exad & circonftancié
des recherches qu’il avoit faites dans fon Voyage, & d’entrer
dans les plus grands détails pour éclaircir les points,
qu’M croyoit lesplus dignes d’intéreflèr ce Prince. SesDef
feins fur-tout lui donnèrent les moyens de mettre fous les
yeux du R oi les objets les plus remarquables, cSccomme ils
lui remirent en la mémoire jusqu’aux moindres circonftantes
P R E F A C E .
ces, les défcriptions, qu’il y ajouta, tranfportèrent presque
fur les lieux.
S. M. lui en témoigna fa faüsfadion dans les termes
les plus gracieux & voulut qu’il mit incontinent en ordre
la relation de fon voyage, afin qu’elle put être publiée pour
l’inftrudion des Curieux & des Gens de lettres.
Mr. N orden ne tarda pas à fe mettre en dévoir d’exécuter
un ordre qui lui faifoit tant d’honneur. Il avoit établi
avec Ml', le Baron de Stofch dépuis leur feparation en
1737. un commerce de lettres, dont les Antiquités d’Egypte
fiifoient l’unique fujet. On ne fera pas fâché d’en trouver
à la fin dé cette Préface un échantillon tiré du prémier
Tome des Nouvelles Literaires de Florence. Outre cette
correfpondance, qu’il continuoit d’entrétenir, il confulta
encore plufieurs Perfonnes intelligentes de fon Pays & fit
tous fes efforts pour rendre l’Ouvrage, qu’il avoit en main,
intércflànt & inftruaif
Il revit d’abord & retoucha les Deifeins. Enfuite il fe
mit à arranger & à traduire de Danois en François fes obfervations
fur la Baflè-Egypte & les Remarques qu’il avoit
faites pour l’éclairciflèment des Dellèins relatifs à cette Contrée,
(St à en compofer une Relation dans les formes, qui
renvoyoit aiixDeflèins & refitifioit les Relations connûes.
Les fondions attachées à fon état & l’aiïïduité avec laquelle
il s’y livroit, durent naturellement retarder les progrès
de l’Ouvrage.
A peine avoit il mis en ordre fa defcription d’Alexan-
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