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X IV .
Fig. a. b. c.
P l a n c h e
X V .
Fig. 1 .2 .
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X V .
Fig. 3 -
P l a n c h e
XVI.
Fig. I.
P l a n c h e
XVI.
Fig. 2.
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XV I.
Fig. 3-
liberté de vacquer aux affaires les plus néceflâires. J e n’ai point été témoin ocu^
laire des faits, que je viens de^irapporter; mais comme j’arrivai à Aléxandrie immé-
diatement après le départ de ces Trou pe s , la mémoire des excès, qu’elles y avoient
commis, étoit encore fi récence, qu’il n’écoit pas poffible de douter des récits, ni
des plaintes qu’un chacun en faifoit.
Cette digreffion, que j’ai cru néceffaire, m’a empêché de parler des Saïques,
& des V ergu es , fortes de Vaiffeaux T u r c s , qu’on voit cous les jours dans le Porc
d’Aléxandrie. L e s prémiers, comme les plus grands, vont à Damiéte & dans divers
autres Ports du L e vant; & les Vergues font ordinairement employées à aller
à Rofette. Ces vaiffeaux apportent de Damiéte & de Rofette les Marchandifes de
l’Europe, dépofées dans ces deux Villes; & ils y portent les marchandifes du C ayre ,
qu'on a deffein de faire paffer en Europe.
Il ne me refte plus après cela qu’à dire, que durant le féjour de trois fe-
maines que je fis à Aléxandrie, j’allai, par manière de promenade, voir quelques
endroits, qui n’en font éloignés qu’à quelques lieuës. J e v is , encre autres, dans
ces courfes;
L e Chateau de B O K K I E R , ficué fur une pointe, qui avance un peu dans
la mer, entre la Ville d’Aléxandrie & la Bouche Occidentale du N il;
L a Ville & le Chateau de R O S E T T E , qu’on trouve à la droite, en entrant
par cette même Bouche du Fleuve;
Le Village de D E R U T H , au bord du N i l , au Midi de Rofette & à l’Orient
d’Aléxandrie;
La Mosquée de S C H E C K -G H A D D E R , au bord du Nil, à la gauche,
en y encrant;
La Mosquée de C A R U L L O -M E R E S E L .
Une autre Mosquée, à quatre lieuës au Midi de Rofette.
J ’ai levé les vues de cous ces endroits fur les lieux mêmes, où je me fuis cran-
iporté exprès; & je les donne tels, que j’ai pu les voir.
11 n’eft
Il n’eft t
^ de Nubie. 39.
,s befoin d’avertir, que ces Endroits font fituées dans le D E L T A ,
ou dans fon voifinage, ni de rechercher pourquoi la partie de la Baffe-Egypce, ren-
fennée encre la Méditerranée & les deux Bras du N i l , qui commencent à fe former-
au Ca y re , a èu le nom de D e l ia . T o u s c eu x , qui ont lu les defcriptions de ce
Pays, ou qui ont jetté l’oeil fur les Cartes, qu’on en a données, fe font aifémenc ap-
perçus, que l’origine de ce nom eft venue de la reffemblance, qu’a ce Terrain, avec^
la figure triangulaire de la Lettre Grecque A,
On ne fera pas furpris, fi je ne parle point de divers autres endroits. J e
les paffe fous filence, parce que je n’y ai point été. Rien ne me faifoit efpérer d’y
trouver des chofes dignes d’attention. Outre cela il faloit me hâter, pour pouvoir
pénétrer dans la Haute-Egypte; ce qui étoit le but principal de mon V o y a g e , &
l’objet de ma curiofité.
Cependant, avant que de quitter Aléxandrie, je vais m’acquitter de la pro-
meffe, que j’ai faite ci-deffus de donner la manière, dont un Voyageur doit fe conduire
en Egypte. J ’avertirai néanmoins, que ce que j’écris n’eft point pour ceux,
qui y vont dans le defièin d’y faire négoce, ou d’y chercher fortune. Ces Per-
fonnes-là feront placées auprès de quelque Marchand, qui aura foin de leur apprendre
bientôt tout ce donc on a befoin pour faire fon chemin. Mon intention
eft uniquement d’inftruire ceux , qu i, comme mo i, vont en E g yp te , pour fatisfaire
leur curiofité, & pour y faire des recherches utiles à la République des Lettres.
Je commence donc par dire, que je me fuis apperçu, qu e , dans l’E g ypte ,
encore plus qu’ailleurs, on a befoin d’un bon Banquier. Il fuffit, dans un autre
Pays, qu’un Banquier fourniffe de l’argent; mais, en E g yp te , il faut outre cela
qu’il ferve d’H ôce, & eu quelque façon de Protefteur. On s’imagine affez, que,
dans un tel Pays, il n’y a point d’.Auberges capables de recevoir ce qu’on appelle
un Hoiinête-homme. Il eft donc néceffaire, que le Banquier, fourniffe les befoins
de la v ie , ou chez lu i, ou chez quelqu’un de fes Amis. Si le Banquier eft
d’une Nation, qui ait un Confuí, ce Miniftre fe charge ordinairement de la pro-
teftion, dont on a befoin; & s’il eft J u if & raifonnable, il ne manquera pas de
crédit pour garentir le Voyageur de toute infulce.
Si après s’ètrc pourvu d’un bon Banquier, qui e ft, à mon av is, la choie la
plus néceffaire, on veut avancer d-ans le Pays, & fatisfaire fa curiofité, je confeille
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