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Voyez
la Carte
(lu N il, PXlaCnIcVh.e
A la di'oite, nous pailames devant deux Villages:
NESLET ASSCHERIF,
& SAU-ADNE.
Ces deux Villages font peu confidérables. Enfuite nous gagnâmes
BARDIS,
V ille, qui a une jolie apparence. Elle eft ornée d’une Mofquée; & elle a,
au Midi un Califch, qui avance beaucoup dans, les terres, & va à Barasbura, à Ell-
T u ra et, & à Ell-Kebira, &c.
Nous eûmes encore à notre droite :
E L L -M A G A S C H ,
BELLIENE,
BENNIER-AKAEP,
SCHECH BEREECK,
SCHENJNE,
& SAMHUU'D.
Ce font autant de Villages, dont le dernier eft à près d’une lieuë du bord du
Nil. Bellicnc, a été ci-devant une V ille, qui faifoit quelque figure, & qui avoit une
Mofquée ; mais elle eft aujourd’hui entièrement ruinée.
De l’autre coté du Fleuve, presque vis-à-vis de Samhuud, nous vîmes
ELL-BELLABIISCH,
Simple Village, un peu au deifus duquel on rencontre l’Isle
GIESIRET-ABDELKADIR:
Elle peut avoir deux lieuës de longueur, & gît Nord & Sud. On y remarque
un Village, à l’oppofite duquel, il y en a un autre nommé
NERARNISCH;
Il eft fitué fur la rive Orientale du Nil.
Vis-à-vis la pointe méridionale de Giefiret-Abdeîkadir fontdeux autres Villages:
BAGANES,
& BENIBERSA.
L e prémier eft fitué fur la rive Occidentale du Fleuve : le fécond fur la rive
Orientale.
Après
I
(L a 2
!!
Après avoir pailc, avec beaucoup de difficulté, Beniberià, à caufe des bancs
de fable, qui étoient fort hauts, dans cette faifon, nous vîmes à notre gauche
ELL-UMBIIR,
Village accompagné d’une Mofquée ; & en pourfuivant notre route, nous ap-
perçûines quatre autres Villages; fçavoir:
SCHECHMEBADIR
& ELL-GOUASA,
Situés encore à l’Orient du Fleuve; &
ALKILLUUG,
& SAUAGGEL,
T ou s deux à l’Occident. Un peu plus haut, & du même côté, eft le Village
appellé
SAGH ELL BAGJURA.
Entre cc Village & celui de Sauaggel, il y a un Cal.fch, nommé Maharakka,
& tout auprès dc Sagh ell Bagjura, on rencontre la Ville même de
BAGJURA.
Cette Ville, fituée à une petite Diftance du bord du Nil eft aflez grande ; à quoi
contribue le voifinage du Califch de Maharakka; & elle a une Mofquée. Nos Gens
nous rejoignirent à Bagjura, & nous apportèrent du bois; ce qui nous fit bien du
plaifir, parce que nous en avions difetce. Dans le tems que nous étions à Bagjura,
quinze Janifiàires allèrent à notre Barque, & y demandèrent pafiàge. L e Rcvs le
leur refufa néanmoins, leur alléguant, que par l’accord qu’il avoit fait avec des Francs,
qui l’avoicnt louée, il ne lui étoit pas permis d’y admettre perfonne, fans leur confen-
tcment. Les Janiffaires fe mocquèrent de cette reponfe, dirent qu’ils alloient cherciier
leurs hardes ; & que fi on leur refufoit l’encrée dans la Barque, iis y cntreroient de force.
Le Keys m'en avertit dès que nous fûmes arrivés, & nous lui fîmes aufii-tôt prendre
le large. Par-là nous nous garantîmes, fans doute, d’une très-mauvaife compagnie;
& peut-être évitâmes-nous quelques funcftes accidens.
V EN DRED I, 6. D é c em b r e .
N o u s allâmes à la voile pendant toute la nuit, & nous pafiâmes d’abord l’IsIe de
GIESIRET NEJAGHEYE.
Cette Isle, où il y a un Village, peut avoir crois quarts de lieuë de longueur.
Elle eft fituée vis-à-vis d’
ATTARIFF,
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Voyez
la Carte
du N il,
P l a n c h e XCV.
Vil