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N o u s continuâmes i la voile, pouflSs par un très-bon vent dc N o rd ; & le tems
étoit fort agréable. Dans la matinée, nous paflàtncs devant trots Villages, fitués
fur le bord occidental du Nil. L e s deux prémiers étoient
TAGHEL, & AMUDEN,
Us font attenans l'un à l'autre. L e troiiiême s’appelle
EBNE - GtlAZIIM.
Nous nous trouvâmes à Midi près de
MENIE.
On compte, que cet endroit eft la moitié du chemin depuis le Cayre jusqu’a
Girge. On devroit dire à peu près à la moitié; car Girge eft à cent lieuës du Cayre;
& Menie en eft feulement à quarante fept lieuës ; de force qu’il s’en faut de trois lieues,
qu’elle ne foie à ia moitié du chemin. Les bâtimens, qui defcendent le N il, pour
aller au Cayre, font obligés d’aborder à Menie, & d’y payer quelques droits. La
place paroît alTez confidérable. On y voit plus d’une Mofquée; & j’y obfervai,
encre autres quantité de Colonnes de granité.
On découvre, è l'oppoiite de Menie, fur le bord Oriental du Nil,
SANUADA,
Village, dont le nom (ignilic Cbajie. On y voit divers moulins à Sucre,
A demi-licué au deffiis de Menie, & à l’occident du Fleuv e, nous rencontrâmes
BENEMHAMMED;
Compofé de trois Villages, fitués â un quart de lieuè les uns des autres.
Nous gagnâmes enfuite
ELL MOTTAGHARA, ou METAGHERA.
On appelle de la forte une étendue dc terre, qui comprend fix Villages; trois
i la droite, & trois â la gauche du N il, avec une Isle de même nom, fituée près da
bord Occidental du Fleuve. J ’cn levai la vue : auffi bien que celle de la Forêt dc
P l a n c h e -palmiers, qui a trois lieuës de longueur, & s’étend le long de la rive Orientale, entre
LXXVII.
Ell Mottaghara & Saiiuada.
Après avoir pafÎé Mottaghara, nous rencontrâmes
BENNEHASSEIN.
C’eft
i i de Nubie. 131
C ’eft le nom de cinq Villages, fitués fur la rive Orientale du N i l , & qui font
fort près les uns des autres. Une portion des terres qui font de l’autre côté du Fleuve,
dépend de ces Villages, donc le prémier, outre le nom général de BennehalTein,
porte encore celui de
GIRGARES.
Les Montagnes de ce Quartier font célébrés par les Grottes des SS. Anachoré-
ccs, qui y ont fait autrefois leur demeure,
une vuë.
Voyez
Auifi n’ai-je pas manqué d’en prendre Planche
LXXVIII.
T o u t de fuite nous pafiâmes les Villages de
SEGALE,
KIRKAR,
MESCHiEL DABES,
SAKIEOMUSA,
GARANDUUL,
& RODDA.
T ou s fitués au bord Occidental du N i l , à l’exception dc Garanduul, qui peut
être à trois quarts de lieuë dans les terres.
Un peu au deffus de Rodda, il y a un Califch, appellé Bagher-Juff
Dc l’autre côcé du F leu v e , s’élève avec fa Mofquée la Ville de
SCHECH ABAOE,
Autrefois cAncinoé, Capitale de la Baffe-Thébaïde. On y apperçoit diverfes
Antiquités, où l’on n’a pas employé de ces pierres énormes, dont les Edifices des anciens
Egyptiens font compoles; mais des pierres d’une grandeur médiocre, & à peu
près telles que celles donc on a fait ufage pour bâtir les Arcs de triomphe à Rome.
On remarque principalement, parmi fes ruïnes, crois grandes Portes, dont la prémiére
eft ornée dc Colonnes dc l’ordre Corinthien, cannelées : les deux autres, qui
répondent à la première, ont beaucoup moins d’ornemens. Ces ruines de l’ancienne
Antinoé font au pied des Montagnes, & voifines du Nil. L e s murailles des maifons
avoient été conftruites de briques, qui fc trouvent encore aujourdhui auffi rouges, que
fi on ne faifoit que de les fabriquer. I! y a grande apparence, que le Village de
R üdda, dont j’ai parlé un peu plus haut, étoit le Mokkias d’Antinoé.
làc l’autre côcé du Fleuve on découvre, environ à demi lieuë dans les terres,
& à un quart dc lieuë du Califch, le Couvent Cofte de
St. MICHEL.
K k 2 Un
Voyez
la Carte
du N it,
P lanche
LXXIX,
11,
!■