G rottes fê-
pulcralcs.
Bains & endroits
de pJai-
fance.
Pharillon, Sz fur la Langue de terre, qui forme le vieux Port, il y a un autre
petit Chateau, pour la fureté du même Port de ce côte-là ; & en front une partie de
la nouvelle Ville fe joint à la vieille. C e f t de ce point d’où nous partons, pour aller
examiner des reftes d’antiquités, qui coniiftenc en Grottes fépulcrales, en Temples
fouterreins, en petits Ports, ou Bains, &c.
L e s Grottes fépulcrales commencent, dès l’endroit, où les ruïnes de la vieille
Ville finiiïênt; & elles fuivent à une grande diftance le long du bord de la mer.
Elles font toutes creufées dans le roc : quelquefois les unes fur les autres : quelquefois
l’uue à côté de l'autre, felon que la fituation du terrein l’a permis. I^’avaricc,
ou l’efpérance d’y trouver quelque chofe, les a fait toutes ouvrir. J e n’en ai
pas v u une ièule de fermée; & je n’ai abiblumcnt rien rencontré en dedans. On
juge aifémenc, par leur fonu e, & par leur grand nombre, de l’ufage, auquel on
les avoit deftinées. On peut dire, qu’en général elles n’ont, que la largeur qu’il
faut pour contenir deux corps morts, l’im à côté de l’autre. L eu r longueur v a ,
tant foit peu au-delà de celle d’un Homme; & elles ont plus ou moins de hauteur,
felon la difpofition de la roche. L a plus grande partie a été ouverte avec violenc
e; & ce qui en refte d’entier n’eft orné, ni de fculpture ni de peinture.
C ’eft-là un champ trop ftérile, pour s’y arrêter davantage. Il vaut mieux
jetter les yeux fur ces petits enfoncemens du rivage , dont on fe fervit, pour y
pratiquer des retraites agréables, où l’on fe diverciiToit, en prenant le frais, & d'où
fans être v u , que quand on le vouloit bien, on voyoit tout ce qui fe paiToit dans
le Port. Quelques rochers, qui s’y avancent, fournilToient une charmante ficua-
tion; & des Grottes naturelles, qu’ils formoicnt, donnoiem lieu d’y pratiquer, à
l’aide du cifeau, de véritables endroits de plaifance. On y trouve en effet des ap-
pavcemens entiers faits de cette façon; & des bancs, ménagés dans le roc, offrent
des places, où l’on eft à fee; &: où on peut fe baigner dans l’eau de la m e r, qui
occupe tout le fond de la grotte. En dehors, on avoit de petits ports, par lesquels
on abordoit, avec des batteaux, qui y étoient à l’abri de toutes fortes de
vents. Si on vouloit jouïr de la vue du Porc, on trouvoit facilement fur le ro c ,
au dehors de la Grotte, une place à couvert des rayons du Soleil. Toutes ces
agréables retraites, qui font en grand nombre, n’ont d’ailleurs aucun autre ornement.
Les endroits, où le cifeau a paffé, font unis; & le refte a la figure natu-
l'elie du roc.
A trente,
A trente, ou quarante pas du bord de la mer, & à l’oppofice de la pointe de
la presqu’isie, qui ferme le Port, on trouve un Monument fouterrein, auquel on
donne communément le nom de Temple. On n’y encre que par une petite ouverture,
fur la pente de la terre élevée, qui borde le Port de ce côté-là. Nous y encrâmes
munis de flambeaux, & nous fûmes obligés de marcher courbés dans une
allée fort baffe, qui, au bouc d’une vingtaine de pas, nous introduifit dans une fale
affez large & quarrée. L e haut eft un plafond uni comme les quatre côtés & le
bas eft rempli de fable, ainfi que des ordures des Chauve-Souris, & des autres An imaux,
qui y ont leur retraite.
Ce n’cft pas-là proprement ce qu’on nomme le Temple. On n’a qu’à paffer
une autre allée, & on rencontre quelque chofc de plus beau. On trouve un Souterrein
de figure ronde, donc le haut eft taillé en forme de voûte. Il a quatre portes,
l’une à l’oppofice de l’autre. Chacune d’elles eft ornée d’un architrave, d'une
corniche, & d’un fronton furmoncé d’un croiffant. Une de ces portes fert d’entrée:
les autres fonnent chacune une eipéce de niche, bien plus bafiè que le fouterrein,
& qui ne contient qu’une caiffe, épargnée fur le roc, en creufaiît, & fuffifain-
menc grande pour renfermer un corps mort.
Cette defcription, ainfi que le Plan, & la Coupe du Souterrein, mettent le
Lecteur en état de juger, que ce qu’on donne, dans le Pays, pour un T em p le , doit
avoir été le tombeau de quelque Grand-Seigneur, ou peut-être même d’un Roi. Du
refte, comme il n’y a , ni Infcription, ni Sculpture, qui failè connoître à quoi cet
édifice a fervi, je laiffe à un chacun à décider fur l’ufage, auquel il étoit deftiné. J ’avertirai
feulement, que la galerie, qui continué au-delà de ce prétendu T em p le , fem-
ble annoncer, qu’il y a plus loin d’autres Edifices de cette nature. L ’opinion commune
veut aulfi qu’il y a it, dans le voifinage, d’autres femblables Souterreins ; mais ils
ne font point connus: aparemment parce que l'encrée en eft fi bien fermée, quelle
demeure interdite; ou parce qu’après les avoir ouverts, on les a tellement négligés,
que le trou s’eft bouché par le fable; & il en arrivera, felon les apparences, autant à
celui, dont je viens de parler, puisque l’encrée devient, de jour en jour, plus petite, &
l’allée plus baffe. Je me félicite cependant d’en avoir vu affez, pour en donner une
jufte id é e , & pour en conferver la mémoire.
Plan & Coupe
d'un S n ii-
tcrrcin.
P l a n c h e
XIII.
En montant au deffus du mcinc rocher, on rencontre de grands fofîes, donc Fofles, donc
on ne fçait, ni la dcftination, ni le tems, où ils ont été creufés.
pendiculairement de la furface en bas, & peuvent avoir 40. pieds de profondeur fur
Ils font taillés per- d cflmtbe,'’
‘l o m . I . E 50. de