II y en a deux autres fur le bord du fleuve, vis-à-vis de la troifiéme de ces
Isles. Celui qui eft à l’Occident fe nomme
ESSOFF;
E t celui qui eft à l’Orient s’appelle
MENJELKARAG.
Du même côcé font deux autres Villages; fçavoir:
HVODDI
Situé vis-à-vis la pointe Septentrionale de la cinquième Isle, &
GUBBEBAAD,
Vis-à-vis la {êptiêrae I s l e qui a à l’oppofite
RIGGA,
Village fur la rive Occidentale du Nil.
11 s’éleva, pendant la nuit un petit vent, qui engagea nos Matelots à fauter
dans l’eau, & à dégraver la barque. Nous n’avançâmes pourtant que fort peu.
MECREDI 20. Novembre.
N o u s eûmes tout ce jour-là un grand calme, & un courant très fo rt; ce qu’on pou-
voie attribuer aux Isles qui recréciiïènc un peu le lit du Nil dans cet endroit. Nous
ne pûmes avancer qu’à l’aide de la corde, avec laquelle on tira la barque, entre les
Isles à la droite & les Villages d’EfToff, de Hvoddi & de Gubbebaad à la gauche.
A trois quarts de lieuë au deiTus de Geziret-ella-zale, on rencontre une file de
trois autres Isles, les deux premières fort petites, & la troifiéme de trois quarts de
lieuë de longueur, nommée Eutfeeg, & dont je parlerai plus bas.
Vis-à-vis la prémiére dc ces petites Isles, il y a deux Villages peu confidérables:
l’un nommé
SALCHIE:
Nous l’avions à notre gauche:
L ’autre, appellé
UDWAB,
Etoit à notre droite. Nous eûmes beaucoup de peine pour arriver jusque-là.
Vis-à-vis la pointe fepccntrionale de l’Isle d’Eucfeeg, qui a un Village, accompagné
d’une Mofquée, nous apperçumes à notre droite, mais à demi-lieuë dans le i
terres, le Village de
SOFT,
Situé au N o rd -E ft de
MEDUUN,
Villa g e , auflî dans les terres, & à une bonne lieuë de la rive Occidentale du
Nil. C ’eft entre ces deux endroits, mais un peu plus près du dernier que du prémier,
que fe trouve la plus Méridionale de toutes les Pyramides de Dagjour, & même,
à ce que je crois, dc toute l’Egypte. J ’en ai déjà parlé dans mon prémier Volume;
Sc j’y ai dit pourquoi les Gens du Pays l’appellent la fa u f e Pyramide. . J ’ajouterai
feulement ici, que quoiqu’elle ne foie conftruite que de briques, cuites au foleil,
elle ne laiiTe pourtant pas d’être d’une très-belle taille. Elle s’eft fi bien confervée,
depuis tant de Siècles, qu’on n’y remarque presque aucun dégât. Elle doit principalement
ià belle apparence à fa fituation fur une Colline quarrée, donc les quatre
faces adoucies fe joignent fi exaÊlement au pied de la Pyramide, qu e , de loin, elles
paroiflènt ne faire qu’un même corps. Du refte, on peut confulter les différences
vuës que j’en ai levées en deux feuilles , auifi bien que les deffeins de fes environs.
Comme le grand calme, qui regnoic, ne nous permettoic pas d’avancer plus
loin, nous attachâmes notre Barque, près d’une grande plaine couverte de bled de
Turquie , qui commençoic à meurir.
Nous vîmes, ce jour-là, quantité de chameaux d’eau ; mais ils ne nous approchèrent
pas affez, pour que nous pulfions les cirer. L e foir, nous fumes entourés
dc ces Chauve-fouris, qui cherchent leur nourriture fur le Nil.
Durant la nuit, nous fîmes bonne garde. De quatre heures en quatre heures,
nous tirions un coup dc fu fil, pour faire connoître, qu’on ne pouvoit pas nous
furprendre, & nous continuâmes cette méthode tout le refte de ia route.
JEUDI, 2 1 . Novembre.
L e calme & le courant continuèrent tout ce jour-là ; ce qui nous obligea encore de
de nous arrêter. Plus de cent Barques, qui, venoient de la Haute-Egypte , paflè-
rent devant nous à la file, & defccndoienc à la faveur du courant, pour fe rendre au
Cayre. Elles étoient toutes encrêmement chargées.
Planches LXVI.
&LXVII.
Gg 2 Le