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pas de profiter. Ses talens reconnus lui valurent la diftin-
Êlion d etre aflbcié à l’Acadeinie de Deil'ein à Florence.
Ce fut en cette Ville qu’il reçut du feu Roi l’an 1737.
un Ordre de paflër en Egypte; époque de fa vie, fur laquelle
nous nous étendrons plus au long dans la partie de
cette Préface, où nous rendrons compte de l’Ouvrage,
que nous donnons au Public, & des circonftances, qui l’ont
fait naître. Il fuffira de dire ici, que Mr. N ord en revint
d’Egypte en 1738. après y avoir pallè près d’un an, qu’il débarqua
à Livourne, ayant en route pris terre à Meflîne, &
qu’après avoir fait un tour à Venife, où il ne s’arrêta que
peu de tems, il retourna par terre dans fa Patrie, pour y
faire le rapport du fuccès de fes Voyages.
Pendant fon abfence le Roi l’avoit avancé d’un grade.
Lorsque Mr. le Comte de Danneliciold-Samfoe, qui étoit à
la tête des affaires de la Marine, le préfenta à S. M. Elle
le nomma Capitaine-Lieutenant, & peu de tems après il fut
fait Capitaine des Vaifl'eaux du Roi, cSc nomméMembre de
laCommiffion établie pour la Conftru£tion des Vaiffeaux.
A peine avoit il pris poffeifion de ce nouvel emploi
que la Guerre s’alluma entre l’Angleterre & l’Efpagne.
Dans cette conjonaure Mr. le Comte de Dannefidold-
Samfoe, toujours occupé de la gloire & du bien de l’Etat,
propofa au Roi de permettre à divers Officiers de fa Marine
d’aller fervir en qualité de Volontaires dans les Flottes
des Puiffances belligérantes, pendant que la Patrie jouïiToit
des douceurs de la Paix. Il affocia, avec l’agiement de
S. M., Mr. N orden à fon Neveu le Comte Ulric Adolphe
de
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de Dannefidold-Samfoe, alors Capitaine des Vaiffeaux,
pour faire enl'emble quelques campagnes fur les Efcadres
Angloifes. Nous regrettons encore ce jeune Seigneur,
que la mort nous a ravi à la fleur de fon âge, dans le tems,
t]ue déjà parvenu au grade de Contre-Amiral, (*) il alloit
remplir glorieufcment les hautes elperances qu’on avoit
conçues de lui.
Le Comte de Dannefidold & Mr. Norden partirent
avec Mr. de Roemeling & arrivèrent à Londres en Février
I 740- Mr. N orden y fut d’autant plus favorablement
reçu partout, que fa réputation de Voyageur inftruit &
éclairé l’y avoit dévancé. Diverlès Perfonnes des plus di-
ftinguées de la Cour & le Prince de Galles lui même, qui
voulut voir les Dellèins de fon Ouvrage llir l’Egypte, lui
témoignèrent autant de bonté que les Gens fle lettres lui
marquèrent d’eftime dans un Pais, où le mérité & les con-
noiffances font des titres fuperieurs.
L’été fuivant, nos trois Compatriotes allèrent s’embarquer
fur la Flotte, commandée par le Chevalier Jean
Norris. Ils eurent à le louer des politefl'es que leur firent
les Amiraux & de l'accueil gracieux du Duc de Cumber-
land, qui s’étoit rendu à bord de l’Amiral dans le defl'ein
de faire la campagne comme Volontaire. Tout le monde
fait que l’expedition projettée n'eut pas lieu.
La Flotte étant rentrée dans les Ports d’Angleterre,
le Comte de Danneffiiold, Mr. de Roemeling & Mr. Norden
én partirent de nouveau au mois d’Oétobre 1740- fous
les Ordres du Chevalier Chaloner Ogle, qui devoit fe ren-
b 2 dre
(*) Schout-by-nachc.