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,,ms de pierres fablonnenfcs taillées en qïiarré & tout couverts tant en dédans qu’au
„dehors de quantité de Peintures, qui répréfencenc le culte des Dieux du Pays, les ncs
„ & les coutumes des Habitans, leur manière de faire la guerre & de naviger, avec des
„dévifes d’amour entremêlées. Imaginés vous encore que c’eft une manière de pcin-
„dre tout à fait ditFerence de celle qui fe pratique aujourd’hui: de forte qu’il faut que
„je Vous en communique une légère idée. Une Peinture de 8o- pieds de hauteur, &
„de largeur à proportion, eft partagée en deux rangs de Figures gigantesques en bas
„relief ¿¿couvertes de très-belles couleurs, qui font appliquées félon que le requiert
„ l ’habillement où ia carnation de la Figure. Mais ce qu’il y a de plus merveilleux,
„ c ’eft que l’azur, le jaune, le vert & les autres couleurs, qui y font employées, fe
„vovent auiii bien confervées, que ft elles avoient été appliquées d’hier, & tiennent (i
„fortement à la pierre, que jamais je n’cn ai pû oter la moindre parcelle. Le ip ace
„qui fe trouve encre ces Figures coloftàles eft plein d’une infinité d’autres Peintures &
„d’Hicroglyphes, donc une grande partie préiênce un fens facile à chacun, & les autres,
„qu i font du goût de ceux qui iê voyenc fur les Obélisques, & qui fans doute contien-
„nent l’Hiftoire & la Defcription de ce qui fe voit dans la Peinture, font enfévélis dans
„ l’oubli. Grand changement que le tems a produit! Ce qui dévoit expliquer la Pem-
„tu re, n’eft plus connu que par la Peinture même. L e dedans des Temples &,des
„Palais ne contient pas a la vérité des répréfentacions d’une grandeur ii dcmcfurce,
„mais tout eft rempli de la même manière. Vous me démanderés fi le DeiTein eft bon
„ & de bon goût? Oui, Monfieur, tout eft travaillé avec bien plus d’exafticude que ces
„Idoles de Granit que nous avons vûes au Capicole. L a raifon en eft tout fimple : c’eft
„que la matière de ces Idoles eft trop dure, au lieu que celle des Figures, que j’ai vûes
„dépuis peu, eft plus craicable. Vous voudrés favoir encore, fi j’ai pris copie de quel-
„cune d’cntr’elles. AiTurement : j’ai une petite ébauche qui rcpréiêntc une partie d’une
„Grotte fépulcrale, qui eft tout hiftorique. ( ') Mais pourquoi rien de plus, me dires
„vous. Mais, Monlieur, perfonne n’eft tenu à l’im polfible: j’ai été obligé de borner
„mon ambition à traiter iêulemenc en general cette magnificence de l’Antiquité. Si
„ j ’avôis voulu encrer dans un examen détaillé des beautés particulières, je n’aurois pû
„en venir à bout. 11 eft v rai, que j’ai eu bien fouvent une forte tentation de l'cn-
„creprendre; mais, en reflechiliànc lûr mon DeiTein, il m’arrivoic toûjours de ne rien
„conclure, & les momens étoient fi précieux dans cette Contrée, que j’écois contraint
„de me retirer tout enchanté. Je ne finirois point, fi je voulois me mettre en devoir
„de vous communiquer exactement ce que j'ai vû dans cette fource de toutes les Scicn-
,,ces. Qu’on ne inc parle plus de Rome, que la Grèce fe taife, fi elle ne veut être
„convaincûe qu’elle n’a jamais rien fu que par le moyen de l’Egypte. Quelle venerable
„Archicefture ! Quelle magnificence ! Quelle Mécanique! Quelle Nation enfin, qui a eu
„le courage d’entreprendre des Ouvrages fi furprenans! Us furpailênt en vérité l’idée,
„q u ’on s’en peut former, &: j’y trouve feulement à redire, qu’en m’exprimant fans la
„moindre exaggeration à leur fujet, on aura toûjours peine à me croire.” Ce Gentilhomme
Danois d’un eiprit fi cultivé, Auteur des précédentes Lettres, fe trouve à préfent
en qualité de volontaire dans l’Efcadrc de Mr. l’Amiral Haddock
à Port-Mahon. (*‘)
(*) Voyés le II, Volum e p. i8 d. Planche CXXV.
(•*) C étoit dans la Flotte de l’Amiral N orris que Mr. N orden fe trouvoit alors, comm e on l'a
dit dans la Préface, en rendant com pte des particularités de fa Vie.
T A B L E
TABLE DES PLANCHES.
PREMIER TOME.
• E r o n t i ip i c s -
• Portrait de l’Auteur.
I. C a r te particulière de la Vieille & de la N o u v e lle Alexandrie.
II. C a r te & Pian du P o r t n e u f d’Aléxandrie.
III. V u e de la V ille d’Aléxandrie, & du P o r t neuf, depuis le grand Ph a r
illo n , jusqu’è la T o u r à poudre.
IV . V u e du petit Pharillon, ou F an a l, au vieux P o r t d’Aléxandrie.
V . V u e de la Ville & du P o n t n eu f d’Aléxandric, depuis la T o u r à pou -
dre jusqu’au Mcidan.
V I . V u e de la Vieille Alexandrie.
VII. O b é lisq u e , dit de C le o p a tre , à Aléxandrie, vû du c ô té d’O u e ll.
VIII. Ob é lisqu e , dit de C le o p a t r e , à Aléxandrie, v û du c ô té du N o rd .
IX. Faces de l’Obélisque de C leo p a tre , du cô té de l’O r ien t, & du Midi.
X. P lan & C o u p e d’un R e fe rv o ir , dans la Vieille Aléxandrie, près de
l’Eglife de S» Catherine.
XI. E ta t préfent du F on demen t de la C o lo n n e de P om p é e , defTinéc du
cô té de l’O u c f t , aftn de v o ir les deux Pierres cou ve rte s de
Hiéroglyphes.
XIT. C o lo n n e , dite de P om p é e , à Aléxandrie,
XIII. Plan & C o u p e d’un T em p le fouterrein, à N e g ro p o lc , au cô té du
v ieu x P o r t d’Alexandrie.
X IV . L e Ch a te au de B o k ie r , avec fon Po r t.
X V . V u e de la Ville de R o fe t t e , & du Village de D e ru tll.
XV I. Scheck Ghadder, à la gauche, fur le b ord du Nil, quand o n entre;
& Ca ru llo de M erefel, avec la M o fq u ée à quatre lieues de
Ro fe tte .
XVII. V u e du V ieu x & du Grand C a ir e , en deux feuilles.
XVIII. Cé rémonie pratiquée à l’oc ca fion du C o u p em e n t de la D ig u e ,
pou r faire entrer le N il au Grand Caire.
XIX. Plan & C o u p e du Puits de Jofeph, au Grand Caire.
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