’’ccoit jadis placé au Temple de Cciàr. I.es Hiéroglyphes de deux cotés concigus (*)
” ibnt d’une grande beauté; mais les autres ( ” ) ont beaucoup foutferc du vent & de
’’i’hmnidifé: c’efV pourquoi je les ai répréieiités tels qu’ils fe trouvent. Vous verres
’’tout cela un jour & jugercs, (i Mr. Maillet a été capable de donner une jufte idée de
’’ces beaux Monumens. L e mal eft, qu’il fait de même à l’égard du refte, donc i! ne
’’m’eft pas permis pour le préfent de vous faire un ample détail. Je vous commiini-
’’querai un jour les remarques que j’ai faites & que je vais faire à ce fujet.” Comme
Mr. le Baron de S. avoit, en reponfe à cette Lettre, communiqué à Mr. le Capitaine N.
diverfes obfervations déduites de l’Hiftoire ancienne, qu’il poiièdc en merveille, pour
les confronter, s’il ferole poffible, avec les Monumens de la Haute-Egypte, vers laquelle
Mr. N . s’achéminoic, celui-ci après cc V o y a g e, étant parti du L e vant, pour
retourner en Dannemarc, Sz arrivé à Véniib, écrivit à Mr. le Baron de S. la Lettre fui-
vance en date du 20. de Septembre 1738- » J e vous ai écrit diverfes fois pendant mou
„féjour en Egypte; mais n’ayant reçu aucune reponfe, je n’ai pas voulu vous diftraire
„de vos occupations par une correipondcnce peu incereiTàncc & que l’éioignement rcn-
„doic fi irrégulière. A prefent, que je me trouve ici, je ne veux pas me priver du
,,j '.tifir de iâtisfaire à mon dévoir par la préiênce Sc de vous afiürer, que les lumières,
„que vous in’avés données, m’ont été d’un grand fécours dans la vilite des Antiquités
„precieufes de ce fameux Royaume. J ’en ai obfervé une grande quantité & j’cii ai
„pareillement delfine & inefuré la plus grande partie; le tout pourtant avec beaucoup
„de fatigue Sc grand peril, à caufe que, pour dire le vrai, les Pays que l’on rencontre
„au de-Ià du Caïre, font presqu’impracicables aux Voyageurs. Nous y avons pour-
5,tant pénétré aulfi avant qu’un peut naviger en barque fur le N i ! , & comme cela fuc-
„cède jusques à la féconde cataracte, & tant qu’il y a quelque Antiquité à v oir, cela
5,m’a fourni un affés grand efpace pour léver avec toute l’exactitude polfible une carte
„géographique, dépuis le Grand-Caïre jusqu’à Derry. J e pourrai peut-être travailler
„un jour à en mettre enfemble toutes les pièces & à faire ainfi un Ouvrage, qui dans
„mon opinion n’a pas paru jusqu’à préfent. J ’ai rencontré diveriès choies, donc parle
„Scrabon, & encr’aucres les deux grands Colofiès mentionnés dans fes Ecrits, donc les
„Deifeins fe trouvent auprès de moi, aulfi bien que divers autres: & j’ai pareillement
„ v û un refte de la Statue de Memnon, autant que je puis conjefturer. L e Palais de
„Memnon eft tout entier, & orné d’Hiéroglyphes ligniticacifs d’une grande beauté, où
„les couleurs iucruftées fe confcrvenc auifi bien, que fi elles eufiènt été appliquées d’hier.
„ J ’aurois fouhaicé de vous montrer tout ce petit recueil de plus de deux cent Dellèins,
„en paifanc auprès de vous. Mais ma permilfion de faire le Voyage d’E gypte & l’ordre
„de retourner en mon Pays, Sc de voir en pafiànc Véniiè, m'étant parvenus en même
„tems, je n’ai pas ofé me détourner de mon chemin, & je pars la iémaine prochaine
„pour continuer mon voyage jusques à Copenhague, fans m’arrecer en route.” Les
deux autres Lettres, qui font liées aux précédentes, paroicronc dans une autre Nouvelle.
Num.
(•) Des cotés de l'O ucft & du N ord de l’O bclisque de Cléopatre. Voyés dans le Rc VoIûme
les Planches VII. & Vllt.
(“ ) Ceux des côtés de l’O rient & du Midi. Voyés au m ême Volum e la Planche IX.
)o( mm
Num. 31.
Coutimiation de ¡a correfpondence de Mr. le Capitai
mention dans le Numéro 30. col.
Florence le 29. de Juillet 1740.
• N. avec Mr. le Baron de S. dont i l eft fa it
M Ar r.. le Baron de S. en reponfe à la dernière Lettre que Mr. le Capitaine N . lui avoit
écrite d eV cn ifc , lui envoya une notice des Auteurs qui ont fait la Defcription de
l’E gypte, lui confeilla de faire graver fes Deifeins, & lui demanda enfin, s’il avoit ob-
icrvé le fameux Temple de Céfar, dont parle Philon le Juif, & où celui-là faifoit fa demeure.
L a relation de ce grand Temple fe trouve dans le L ivre de Philon iùr la L e gation
à Cajus, & commence par ces mots : 7«^' tciStov éç-i Tifteva? oi«v tb AsyBftsvev
SîPkVibv, ÉTripaTiîplaKaïo-apflsviiùç: où l’Hiftorieii Ic décrit de la manière lapins précife &
ia plus exaite, & en parle comme d’un des plus furprenans éditice.s, qui fe ibit vû dans
l’Antiquité. Mr. le Capitaine N. répliqua ainfi à tous ces points le 25. d’Ocl. 1 7 3 8 -
à fon pafîàge par Hambourg, où il reçut la Lettre de Mr. le Baron de S. „Par l’hon-
„neur de la votre du 27. paifé, qui m’a été rendue le 25. du courant à mon arrivée en
„cette V ille , j'ai fend un grand plaifir de me voir toujours dans vos bonnes graces, &
„je vous fais bien de remercieinens des informations que vous m’avés fournies fur les
„Auteurs qui ont écrit de l’E gypte. Quant au confeil, que vous me donnés, de faire
„graver mes Deifeins, la chofc refte encore indécife, parce qu’outre que j’ignore fi
„S .M . qui m’a fait voyager, comme vous iàvcs bien, trouvera bon de le permettre,
„je ne voudrois pas non plus m’expofer avant que d’être certain, fi mon travail eft nou-
„v eau , ou li la même tâche a déjà été fournie par d’autres. J ’aurois pû apprendre à
„quoi m’cu tenir à cet é gard, me trouvant avec vous & vous montrant mes Deifeins;
„mais je n’ai pas pû avoir cet avantage. Mr.Zanecti à Vénife, votre Ami, les a vûs;
„mais comme il les a extrêmement loués, je ne fais ce que j’cn dois croire: fi vous vou-
„ lié s , vous lui en pourries demander des nouvelles, Sc de cette façon je faurois peut-
„être en quelque manière ce que i’cn pourrois augurer. L e grand Temple, dont parle
„Philon, a été iicué encre le Petit Pharillon Sc la Nouvelle V ille , à la main gauche en
„entrant dans le grand Port d’Aléxandrie. Aujourd’hui il n’y a que deux fculs Obé-
„lisqucs, dont l’un eft encore débouc en fon ancienne place, mais l’autre eft rompu Sc
„presqu’enfcvcli dans les nïïnes. Outre celui-là, je n’ai pas trouve d’autres Colonnes
„fur pied, mais bien une grande quantité en pièces, donc quelques unes font dans l’eau
„& les autres fe trouvent employées aux Tou rs du mur antique, élevé par les Sarazins
„pour fervir d’enceinte à la Ville. Les Colonnes de la Foire, donc vous parlés, n’ont
„point de connexion avec cc Temple: il s’envoie une dcmi-douzsine dans la rûe de
„Rofccte. On s’en eft fervi pour faire une Galerie, iiir laquelle les maifons repofcnc,
„& où l’on peut fe promener à couvert, comme à Padouë ou dans la Place de Sc. Marc
„à Vénife. J ’ai deifiné les Obélisques & j’ai pris la vûe Sc le plan de tout cela.” A r rivé
enfin à Copenhague, Mr. le Capitaine N . écrivit encore à Mr. le Baron de S. une
longue Lettre datée du 19. d’Avril 1739. donc nous donnons un Extrait. ’’J ’éfpere
’’d’avoir rAuccur Ecnifois dont vous me parlés” (c’cft Mr. .\lexandre Gordon, que Mr.
le Baron de S. lui avoit propofé pour l’illuftracion des Peintures antiques) ’’mais comme
„ il ne traite que des Peintures, qui fe trouvent iur les Cercueils des Momies, il ne me
„fervira pas beaucoup à expliquer les Peintures merveillcuics que j’ai vûes fur une infi-
„nicc d’anciens édifices, ou à en donner du moins l’idcc. Imaginés vous dans c’écendûe
„d ’une lieue d’Italie des Palais à Colonnes de 32. pieds de France en circonférence, réve-
Í 2 „tus