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pClaXnLcVh.e
Voyez
P l a n c h e CXLVII.
Fig. 2.
E l à mie licuÊ & demie plus liSut, UMBARAKAEB.
Ces deux Villages font fur la Rive occidentale du N il; & e’eft uu peu plus haut
que fon rencontre les confins de l’E gypte & de la Nubie. On pent voir dans la
Carte du N il, que la Nubie commence aux Villages de
ELL KALABSCHE
& de
TESTA.
L e prémier eft à l'Orient du N il. & le fécond à l’Occident. Ils font peu de
chofe par eux-mêmes. Il y a cependant auprès de T e lia quelques reftes de bâtimens
anciens, que je pris foin de deifiner. Ils font ainfi que ceux , dont j'ai parlé en dernier
lieu, bâtis de pierres blanches, parfaitement bien jointes les unes avec les autres.
Les Colonnes y fubfiftent encore en dedans; mais celles qui étoient au dehors, fc trou-
venc ruïnées.
Nous n'étions pas â un coup de fufil de ces Villages, qu'il nous arriva un acci-
dent. qui nous fit connoître le caraTére de leurs Habitans. A huit heures du foir,
on nous cria, que la Barque devoit mettre -i terre. L e Reys eu demanda la raifon.
On lui répondit, qu’on vouloit voir les Francs qu’il conduifoit, & qu’ils donnaflênt
quelque chofe des riehelfes qu'ils portoient avec eux. L e Reys s’en moeqiia. & die
qu'il n’approeheroit point du bord. Lâ-defliis on nous tira deux coups de fufil. un
de chaqne eêté du Fleuve; & quoiqu’il fît alTcz fonibre, on vifa aftèz bien pour que
nous pulfions entendre fiffter les balles. Nous répondîmes fur le champ -â cette infulte
par deux décharges de fept fufils, en tirant vers les endroits d'où les voix étoient venues.
Mais nos Ennemis s’étoient cachés dcrtiére des pierres: ainfi nous ne leur
flmcs pas grand mal. Ils gardèrent quelque tems le filence; mais ils reprirent courage
& recommencèrent -à ti:'er. & è nous dire des injures. Ce jeu ne noos plaifoit
point; de forte que nous leur criâmes, que s’ils tic fe tenoient pas tranquilles, nous
inettrions cffeaivemcnt -â terre & les exterminerions entièrement. Nous ne les enten-
dîmes plus & nous ne laill-âmcs pas, quelque tems après, faute de vent. & par cc qu’il
étoit nuit, d’attacher notre Barque aux environs de
BERBETUUD,
Village fitné fur le bord Occidental du Nil.
S.A M E D I, 28- Décembre.
D u r a n t toute la nuit nous avions fait bonne garde. Vers le matin, il fc leva un
peu de Ven t; & nous mîmes à la voile; mais le calme ayant recommencé, peu dc
_teins après, nous approchâmes de la Rive orientale, & nous nous arrêtâmes devant un
Village nommé
SCHERCK ABOHUER.
Son Diih-iit a près de deux licuês d’étenduë. Notre Pilote étoit de cet endroit-
là. Il nous alTura que nous trouverions fes Compatriotes honnêtes-gcns ; & que nous
pouvions defcendre chez eux en toute fureté. L ’événement le confirma ; & je puis
leur rendre cette juftiee.
D IM AN CH E , 29. D é c em b r e .
C o m m e le calme nous retint à Scherck Ab ohuer, jusqu’à midi, j’en vifitai les environs;
& du côcé du N o rd , à la portée du fufil, je trouvai, le long du N il, un Quai
antique. Il eft fait de quarreaux de pierres, toutes taillées en prisme, & fi bien jointes
func avec l’autre, qu’il n y avoit pas le moindre efpace encre deux. L e côté qui
bordoic le Nil, écoic tout uni.
A quelque diftance de-là, il y avoic cinq à fix Cabanes bâties de pierres entièrement
couvertes de Hiéroglyphes. Je cherchai, dans le voifinage, fi je ne pourrois
pas remarquer l’Edifice d’où on les avoic cirées; mais je n’apperçus qu’un amas de
pierres. T o u t étoit détruit. L e s pierres de ces ruïnes étoient aulfi couvertes de
Hiéroglyphes, tous d’une bonne main; mais qui n’avoient jamais été peints. Un
Barbarin, qui me voyoit attentif à examiner ces pierres, me fit figne de le fuivre,
comme s’il vouloit me montrer quelque chofe de curieux. J ’allai à lui ; & il me mena
vers un gros caillou, qui, par la chute qu’il avoic faite des rochers voifins, s’ccoic
caffé , ou partagé en deux. Il écoic brun ; & le merveilleux que le Barbarin y trou-
voie ; c’eft que le milieu, qui avoic la forme d’un noycau, écoic tout rouge.
L a plus grande largeur du terrein, depuis les montagnes jusqu’au bord du Nil,
n’eft dans cc diftriêt que dc lOO. pas. Si dans quelques endroits il a un peu plus
d’écenduë : il en a dans d’autres beaucoup moins.
Nous achect'âmes à Scherck Abohuer une Genifiê, pour quatre Sevillans. Elle
nous avoic paru en aficz bon état; mais quand on l’eùc tuée, nous y trouvâmes plus
d’os que de chair.
Après midi, il fembla qu’il fe levoic un peu de vent ; Sc nous mîmes à la voile.
H h h 2 Ce
Voyez la
C arte du N il, PClXanLIcXh.e