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;s notre route. Vers
MA RDI, 18. F iv r ie r .
D è s la pointe du jour, nous mîmes au large, & nous continuâmes n
k s dix heures, nous padâmes devant SCHECH ABADE.
C e ft dans cet endroit qu’étoit autrefois la "Ville d’AntinopoIis. I! en refte quelques
Edifices. Nous les apperçûmes en partie de la barque; mais il n'y avoit pas
moyen de mettre è terre. Nous paflimes à la gauche de l’Isle de
ELL MOTTA GHARA.
Elle eft vis-à-vis d’im Territoire de même nom, qui a tout le long dn Nil un
excellent Bosquet, dont le Fleuve avoit pourtant emporté, cette année, une grande
partie. Nous vîmes plufieurs Grottes pratiquées dans les montagnes, & furtout vers
Sauuada. Il y en a qui ont de grandes portes par lesquelles on y entre. L e foir à
huit heures, nous nous arrêtâmes devant k même Village de
SAUUADA.
Il eft fitué fur la Rive orientale du Fleuve; & , tout auprès, il y a un Moulin à
fucre.
MECREDI, 19. Février.
L o r s q u e le jour fe leva, nous travcrPamcs le N il, pour nous rendre à
MENIE.
Notre Reys y paya la Douane de fes Dattes. Cette douane n'eft pas forte.
Elle n'cft deftinée qu’à faire fubfifter un A g a , que le Bacha tient dans cc lieu, afin de
ramaflcr le bled néceiTaire pour la fubfiftance des Soldats dn Cayre. Il eft auffi chargé
d’envoyer le tribut -à Conftantinople.
Quand nous arrivâmes -à Mcnie, il faifoit un brouillard fi épais, qu’on ne pou-
voie rien appercevoir de trente pas. Nous mîmes pied à terre pour voir la V ille, qui
eft maintenant défenduë d’une bonne digue de pierres, contre les débordemens du
Nil. Cette Digue n’écoic achevée que depuis quelque tems.
En reprenant notre route, nous pailâmes devant le Couvent de
S'^: MARTHE.
Il eft fitué au fommec d’une Montagne. Nous y vîmes des milliers de Cormorans,
& une grande quantité de Poules de Pharaon. A u nord, & aflèz près, il
paroîc qu’il y a comme des ruïnes d’une Ville entière, qui avoit été creufée dans le roc.
L e foir nous mîmes à terre à COLOSSANO.
JEU D I,
JEUD I, 20. Février.
A . l’aube du jour nous quittâmes ce lieu, & nous fìmes bonne route à la faveur d’un
grand calme. Nous nous arrêtâmes un peu à
BENEMHAMMED.
Cétoit pour y faire quelques provifions ; & nous y trouvâmes ce que nous fou-
haitions.
A quatre heures après midi nous pafiâmes
SCHERONA.
V EN DRED I, 21. Fevrter.
N^ous mîmes au large de grand matin; & nous fîmes encore bonne route. Mais
en approchant de Beneibcf, ncus nous trouvâmes enibarrafies au milieu d’une petite
Flotte dc barques, chargées de bled pour le Cayre. Quelques-unes d’encre elles étoient
aggravées; & il nous en iêroic arrivé de même fi nous n’avjons trouvé le moyen de
gagner le Courant, qui nous conduifit dans peu â
BENESOEF.
Il nous falut mettre à terre dans cet endroit, pour y payer 25. Paracs, fomme
que l’on exige de chaque Barque. Nous n’y reftâmes qu’une heure; après quoi nous
continuâmes notre route. Nous rencontrâmes, fort près de Bencibef, une autre
Barque aggravée. Elle avoic été -attaquée ia nuit précédente par des Voleurs; &
comme elle n’étoit pas en état de fe défendre, elle avoic coupé fa corde, Sc s’étoit laific
emporter par le Courant, qui Tavoit jetcée fur le fable. Nous g-agn-âmcs après cela
ESCHMEND ELL-ARAB.
Nous jettâmes le grapin au midi dc cette place, & nous pail-âmes la nuit dans
Tendroic.
SAMED I, 22. Février.
^N^ous partîmes avec le jour, & nous arrivâmes à Midi à
SAUVIED ELL MASLUUB.
L e Caymakan écoit de notre connoiffance: nous envoyâmes pour le faluer;
mais nous apprîmes, qu’il avoic depuis quelque tems quitté cet endroit avec fa famille,
& qu’il s’étoic rendu au Cayre, pour fe mettre au fervice d’Osman Bey , qui devoit
conduire la Caravane \ la Mecque. Nous remîmes donc d’abord à la voile, Sc nous
pallâmcs les fcpt Isles. Nous approchâmes de la terre dans un endroit, d’où on voyoit
dc bien près les Pyramides de Sakarra. Nous continuâmes enfuite à faire route jusqu’à
neuf heures du loir, que la barque donna rudement fur des pierres, où elle demeura
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