retirer notre barque, par le moyen d'une corje. Ils y rcuffirent. Nous fîmes route
alors, & nous eûmes bientôt padé
R E JE YN A .
J ’avois accordé avec le Reys, qu’il s’arrêteroit à
G A U -S C H E R K IE .
Je voulois >• voir un ancien T em p le, qui eft dans cet endroit. L ’imprudence
de nos Matelots me fruftra dc cette cipérance, dont je m’ctois flatté. Les Habitans
des divers Villages, fitnés le long du N il, ont nn flobriquct, dont ont fc fert pour les
railler. En approchant de Gan-Scherkie, nos Rameurs raillèrent de cette forte quelques
Habitans dn Lieu, qu’ils appercevoient au bord du Nil. Ceux-ci picquès de fin-
fuite, en appellèrent d’autres; & , eu moins de rien, il parut au bord du Fleuve, plus
dc cinquante .ûrabcs, armés de bous bâtons. Ils nons invitèrent à defcendre chez
eu x , & nous dirent tout net, de quelle manière ils avoient intention d cnou s régaler.
Nos Rameurs, qui ne trouvoient pas la partie égale, & qui fçavoient que les Arabes
dc Gau-Schcrkic n'entendent pas raillerie, ne voulurent, jamais y mettre à terre. Je
ne les prcflai pas non plus de le faire. J e n'avois pas grande envie dc me mêler de
leur querelle. Nous paiîâmes donc au-delà, & nous arrivâmes, de nu it, à
N E C H C E IE E L E .
Nous eflavâmes presque auffi-tôt d’en partir. Mais nous ne connoiffions pas le
fonds du Nil. Il avoit changé cette année. Nous donnâmes d'abord fur quelques
pierres, & peu après fur d’autres. Nous nous en dégageâmes néanmoins; & pour
éviter de pareils inconvéniens, & peut-être quelque malheur plus grand, nous jettâmes
le grapin, à environ un quart de lieuë de-là, aiin d’y attendre que le jour vînt.
DIM.ÔNCHE, iS . F é v r ie r .
N o u s levâmes le grapin, dès que le jour commença à paroître: nous continuâmes
notre route, & nous padâmes devant
C A T E A .
Nous rcmarquâme-ç que presque la moitié du Village avoit été emportée par le
N i l , cette même année. Nous appercevions, en quelques endroits les cimes des Palmiers
& lestoics des maifons, qui perçoicnc au deifus dc Tcau. Il paroît, que les Arabes
ne fe foucieiit pas beaucoup de la perce dc leurs maifons. Il n’cn eft pas de même
des terres, que le Fleuve leur enlève, & qu’il va pofer ailleurs. Ils les regrettent
beaucoup, & cela caufe de grands procès, & quelquefois même des guerres encre les
Piànces Arabes.
A dix
A dix heures du matin, nous arrivâmes à
S IO U T H .
Il devoit s’y tenir un Bazar. Nons y allâmes; mais il étoit encore de trop
bonne heure ; & le tems d'ailleurs étoit trop beau pour le perdre. Nous retournâmes
donc fur nos pas, & nous fîmes d’abord mettre au large.
A folcil couchant, nous nous trouvâmes entre deux Isles, & le paffiage y eft
aflez dangereux, tant à caufe du Courant, qui s’y trouve très-fort. que parce qu'il s’y
rencontre divers bancs de fable. Nous y vîmes une barque, qui y avoit péri depuis peu.
A dix heures du foir, nous étions près de
M O N F A L U T H .
Des que la Barque de la Douane nons apperçut, elle tira un coup dc fufil, pour
nous avertir dc mettre à terre. Si nous n’avions point eu de marchandifes, dans
notre barque, nous aurions été expédiés fur le champ; mais les raalheureufcs dattes
nous arrêtèrent jusqu’au lendemain.
LU N D I , i j . F é v r ie r .
L e matin, les droits de la Douane étant payés, nous mîmes au large; & uous gagnâ-
mes bien-tuc
U M E L -G U S U E R .
L e s Habitans de ce lieu ne paflent pas pour de fort honnctcs-gens. Il ne fait
pas fort fàr avec eux.
L e Reys voulut mettre à terre à
G A L A N IS C H .
Son dcflein étoit d’y attendre quelques barques, afin depaflcr en compagnie devant
S T A B L E A N T O R .
II craignoit les Habitans de cc L ieu , qui font renommés pour leur piraterie.
Nous avions en eftit laiüé plus de 20. Barques à Gahnifeh, qui attendoicnt le jour,
pour paflèr l’endroit en queftion. Nous le paflâmcs néanmoins, fans que perfonne
nous dit mot; & , à onze heures du foir, nons mîmes i terre au bord Occidental du
N il, près dc
N E Z L E T E L L R A R AM U .
Nous vîmes, dans cet endroit, plus de trente barques, qu i, comme celles que
nous avions hnlfccs à Galanifch, atcendoient ie jour pour paifer devant Stableancor.
Tom. JI. Z z z MARDI,
!!!<=[
'iU ;