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P R E F A C E .
partie des plus beaux Monumens de l’Antiquité. Sen-
iibles à un empreffement, qui fait honneur aux Lettres &
à ceux qui les cultivent, nous n’avons eu de notre part devant
les yeux, en dirigeant l’impreffion des Recueils de
notre Auteur, que l’intérêt du Public & la fatisfadion de
n'avoir omis aucun foin pour remplir entièrement nos en-
gagemens. :Nous eljrerons qu’on le reconnoîtra à la vûe
de cet Ouvrage & qu’en faveur de notre exaditude fur
tous les points eflèntiels, on ufera de quelque indulgence
pour un retard que diverfes circoirftances accumulées &
d’un trop long détail ont rendu malgré
nous inévitable.
EXEX
TR A IT
DES
N O U V E L L E S L I T E R A IR E S
publiées à Florence l’an 1 7 4 0 . T om . F ' N um. 30. 31.
col. 465-468. 4 8 1 -4 8 5 .
Traduit de l’Italien.
Num. 30. Florence le n . de Juillet
1740.
I r. le Baron de S. qui fe diftingué par tant de rares qualités, nous a communiqué
quatre Lettres qu’il a reçûes de Mr. le Capitaine N . Gentilhomme
Danois très verfé dans le DeiTein & dans la Mécanique & d’un goût raffiné dans
les Beaux-Arts, à q u i, en confideration de fa grande habilité & de fon incrice fin-
gulicr, S. M. le Roi de Dannemarc donna ordre il y a quelques années de faire le
Voyage d’E gj’pte, pour y obfcrver & deifiner les ]\Ionumens les plus remarquables, &
pour en faire enfuite une Defcription exacte & digne de foi. L e s Lettres, dont il
s’agit, contiennent des informations très curieufes, dont quelques unes tiennent lieu
d’une critique de la Defcription de Maillet, du quel on peut dire en confequence qu’il
n’a pas été un Obfervateur diligent & précis. Nous donnerons ici ces Lettres traduites
de leurs Originaux François, les partageant en deux Nouvelles. L a première
Lettre écrite de Mr. le Capitaine N . à Mr. le Baron de S. du Grand-Caïre en date du
28- de Juillet 173 7. contient ce qui fuit: ” En Alexandrie je me fuis occupé avec
’’plaifir à examiner les précieux rcftes de l’Antiquité, qui s’y trouvent. Ils vous feront
’’aifés connus par les diverfes Defcriptions, qui en ont déjà été faites, mais vous pou-
”vés ctrc pcrfuaclé qu’ils furpaifenc de beaucoup tout ce qu’on a jamais pû dire à leur
’’fujet. Vous avés la Defcription de Maillet, s’il in’cn fouvient bien ; mais c’eft là un
’’A uteur, qui fait des contes à dormir débout. Je ne faurois lui pardonner d’avoir fi
’’énormément eftropié la belle Colonne de Pompée. A voir le DeiTein qu’il en donne,
”on croiroic quelle n’eft qu’un rien, au lieu qu’en la voyant, on y obferve la plus belle
’’proportion qui fe puiffe imaginer. J ’en ai fait un DeiTein e x a ft, que j’aurai un jour
”le plaifir de vous montrer. Ce qu’il dit de la Bafc, quelle eft fort ruinée & que toute
”la Colonne ne repofe que fur une feule pierre, eft une fauiTecé infigne. Ce n’cft qua
”dun feu! coté que les Arabes l’ont fait crouler; les trois autres font quafi entiers &
’’foutienncnt fort-bien le grand poids de cette MaiTe magnifique. J’ai delfiné encore
’’les quatre Faces de l’Obélisque, communément nommé de Cléopatre, & déjà décrit
’’par Pline, avec l’autre, qui eft aftuèîlemenc à terre, & qui, comme le prémier,
f ’’étoit