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les bras croifés, Sz qui tient à la main droite une efpèce de croc. On leur a abattu la
tête; mais il refte encore aux épaules une partie de la coëffure ordinaire aux figures
Eg)'ptiennes. A u deffus de chaque terme, il y a une efpèce de maffuë.
Trois grands blocs de pierre couvrent ces quatre pilaftres, qui de même que
le refte font remplis de Hiéroglyphes; mais le tems ne me permit pas d’en faire un
deffein particulier.
Sous la Lettre E . font marqués quatre autres pilaftres, pareils à ceux qui
viennent d’être décrits, & donc les faces regardent celles des prémiers.
Derrière la Gallerie, il y a une muraille, marquée lit. F. Elle eft fort délabrée.
On y remarque pourtant qu’un bouc dc cette muraille étoit joint en haut, à la
Colonnade par de larges pierres; de force que c’écoic une promenade, à couvert des
cayons du foleil. On s’apperçoic de la même chofe à la pierre, marquée Lit. D. Sz
pofée fur les quatre prémiers pilaftres.
L a diftance encre les Pilaftres D. & E. eft trop large pour avoir été couverte,
ïl s’en fuit, que fi c’écoit la place, où l’on avoit mis la Statue de Memnon, elle devoit
être découverte Sz en plein air; ce qui paroîc d’autant plus vraifeinblable, qu’elle pouvoir
de la forte mieux recevoir les rayons du foleil.
Sous la Lettre G. eft repréfenté le fragment d'un Coloffe renverfé, & à demi
enféveli. A peine en dccouvre-c-on affez, pour juger qu’il a étéa.ffis, & dans la
même attitude, que ceux que j’ai décrits dans la Planche CX . L a partie fupérieure y
manque; & il paroîc, qu’on a employé la violence, pour la féparer. Les marques
en font encore vifibles. T o u t le corps de ce Coloflc étoit d’une feule pièce de marbre
granit noir. Son picdeftal eft en quelque façon entier ; & l’on y voit quelques Hiéroglyphes,
comme des couteaux, des demi-cercles & d’autres figures.
L e refte de ce Coloiîè eft tellement défiguré & démembré, qu’il ne me fut pas
poffible d’en prendre une mefure exaéie. 11 me femble pourtant, que fa hauteur
devoit être d’environ 20. pieds.
T ou s ces indices femblent dire, que c’eft ici qu’il faut chercher ia Statue vocale
de Memnon, dont Scrabon, Paufanias, Philoftrate, Lucien, Juvenal, Tacite & divers
antres anciens Auteurs, Grecs & Latins, ont fait mention. Cependant je ne fuis pas
affez préfomptueux, pour rien déterminer de mon chef. Je laiffe à d’autres, plus
éclairés que moi, à prononcer fur ce point.
Gomme
Comme la plupart des Auteurs racontent, que la Statué de Memnon rendoic
un certain fon au lever du Soleil, je fus curieux de frapper, avec une c lef, fur ce qui
rcftc dc cette figure Coloffale; mais comme tout y eft folide, elle ne rendit pas plus
de fon, qu’un autre bloc de granit, qui eft enfoncé dans la terre. L ’urne Sépulcrale,
qu’on voit dans la prémiére Pyramide, quoiqu’elle pofe toute fur fa bafe, fonne pourtant
comme une cloche; mais il faut faire attention qu’elle a du creux.
Il y a outre cela, dans cet endroit un autre Coloffe, marqué Lit. H. II eft
entier & d’une feule pièce de Marbre granit; mais fa hauteur n’eft que médiocre. Il
eft maintenant renverfé, couché fur la face, & à demi enféveli dans la terre. Ce
qu’on en peut voir, ne paroît nullement endommagé; & par rapport à l’attitude, elle
eft la même que celle des autres Coloffes, dont j’ai parlé.
J e vis encore une tête Coloffale, coëffée à l’Egyptienne, & qui eft repréfentée
fous la lettre I. Elle a deux pieds de hauteur. Elle eft faite de granit noir, dans le
goût des Anciens, & finie avec beaucoup d’art & de patience. Cependant elle eft
avec cela d’une fimplicitc qui charme, & qui fait juger, que le refte de même doit
a\'oir été de la main d’un grand Maître. On n’cn trouve pourtant point d’autres
reftes préfentcment: à moins qu’ils ne foient cachés fous le fable, qui cou\Te tant
d’autres Antiquités.
Enfin j’ai trouvé à propos d’ajouter à cette defcription un Plan particulier des p ig j- jc J - jg
ruïnes remarquables du Palais de Memnon, dans l’ancienne Thébes. C X lI I .
Lorsque j’eus achevé de confidérer tout ce qui me parut digne d’attention, je
pris, avec les perfonnes qui m’accompagnoicnt, ma route le long des montagnes ; & ,
d’eipace en eijjace, j’encrai dans plufieurs Grottes. Après quoi nous arrivâmes à
MEDINET HABU.
C c ft une Ville ruïnce préfentcment, Sz qui avoit été bâtie à l’Occident du Nil,
environ à crois quarts de lieuës dans les terres, Sz fur une partie des ruïnes de Thébes.
Nous y rencontrâmes un Portail antique & magnifique. Les Arabes en
avoient fait une porte de la Ville. Il faifoit face au Nil ; & comme il s’eft bien con- p l a n c h e
fervé, & qu’il eft d’une beauté extraordinaire, j’en pris le deffein. X CIX.
Nous furniontâmes enfuite quelques petites collines formées par des ruïnes &
par le fiable; & nous arrivâmes à un quarré, qui étoit comme une efpèce d’anti-cham-
T om . I L X x bre