-Quant aux nucléobranches, il paroît qu’ils se nourrissent de
petits animaux; les servi cobranches sont peut-être daris le
même cas, mais il est plus probable que.leur nourriture doit
aussi se composer de matières en décomposition.
Dans toute la-classe des âcéphalophores cela est endore plus
nécessaire , puisque la bouche de ces animaùx, entièrement
molle, dans toutes ses parties, ne pourroit avoir la moindre
aetion sur des corps de la plus foible solidité r aussi est-if probable
qu’ils se nourrissent de particules animales et peut-être
même végétales, résultat de la décomposition d’êtres de Fün
ou de l’autre de ces règnes, et qui sont entraînés avec le fluide
qui entre dans la cavité^lu manteau pour la respiration; il se
pourroit aussi que leur nourriture fût composée des animalcules
innombrables que le microscope fait apercevoir dans
Feau où vivent ces animaux, et qui sont d’une mollesse
extrême. Les nuculesse nourriroiént-ellës de substances plus
solides, comme on pourroit le suppôsèr ; d’après la disposition
de leurs appendices labiaux?
D’après la nature de l’aliment et.l’état sous lequel ils le
saisissent, il est évident que les moyens que les mollusques
emploient pour l’atteindre doivent être très-différens.
Les espèces qui, comme lesbrachiocéphalés{5<ÿiavLiïin.)et
même les testacelles, se nourrissent de proie vivante fugitive ,
sont obligées ou de la poursuivre quand elles en ont les moyens,
comme les sèchesetles calmars, ou de l’attendre enembuscade
pour se jeter subitement dessus; c’est le cas des poulpes parmi
les premiers, et peut-être de la testacéllê.
Celles qui au contraire mangent des animaux vivans, mais
immobiles, se fixent, s’attachent dessus, percent leurs enveloppes
de quelque nature qu’elle soit, à l’aide des crochets
dont leur trompe est armée, et par conséquent n’ont pas
beaucoup de peine à trouver leur proie qui souvent même
est immobile.
Les mollusques qui se nourrissent de substances animales
m
ou végétales en décomposition, les cherchent sans doute guidés
esséntiellement par l’odorat, et n’ont pas besoin de grands efforts
pour les atteindre!
Il en est de même de ceux qui, comme la très-grande partie
des limacinés, composent leur nourriture de substances végétales
vivantes et plus ou moins solides ; il ne s’agit que de les
chercher et de les couper par petits morceaux.
Enfin pour les espèces dont la nourriture consiste en molécules
déjà désunies ou en corps microscopiques, suspendus
dans les fluides où elles vivent, il n’y a plus besoin de recherches,
de préhension quelconque ; il suffit à Fanknal de produire
dans Feau un mouvement presque circulatoire de ce
fluide qui doit apporter avec lui la substance nutritive, et
probablement d’avaler Cette substance et le véhicule à la
fois» '
Art. 4. DES RAPPORTS DES MOLLUSQUES ENTRE- EUX.
•f Les rapports d’un plus ou moins grand nombre d’individus
d’une espèce de mollusques n’indiquent jamais la moindre
apparence de société même parmi les espèces les plus élevées,
comme les poulpes et lès sèches, mais seulementun ensemble de
circonstances favorables à leur propagation, à leur multiplication,
à leur nourriture, ou enfin à leur conservation pendant
la saison de-torpeur.
Le mode de reproduction et quelquefois un courant du fluide
qu’ils habitent, ou l ’époque peu éloignée de leur sortie deFoeuf,
peuvent aussi déterminer la réunion d’un assez grand nombre
de mollusques; c’est ainsi que parmi les bivalves, etsurtout dans
les espèces fixées, on rencontre souvent des bancs immenses en
longueur, en largeur, et même en épaisseur, qui ne sont composés
que d’individus de la même espèce ; ce que l’on voit surtout
pour les huîtres et les moules, et même pour les jambonneaux.
Aussi sont-celes coquilles que l’on trouve le plus fréquemment