pholades, celles-ci étant presque à une extrémité des testacés et
ceux-là à l’autre; de manière qu’il, faut penser que Linnæus.
qui paroît s’être toujours fort peu occupé des mollusquès ,
puisqu’en effet on ne trouve dans ses Aménités aucune dissertation
qui les ait pour suj et, ne connoissoit.pas les, ouvrages
de* Guettard et d’Adanson ou n’én sentoit pas l’importance.
Quant aux coquilles,-il vendit de créer une nomenclature,
c’est-à-dire, de donner des noms courts, expressifs, quelquefois
même trop, aux différentes parties dont il tiroitses caractères;
en un mot, il.venoit de former son système.de. conchyliologie,
que Murray, Fuh de ses élèves, a commenté dans
sa dissertation latine, intitulée : Fundamenta testacologioe , publiée
d’abord à part, et ensuite insérée dans.le. tome 8 des
Aménités académiques.
Les zoologistes françois créateurs de la malacologie, n’avoient
eu pourtant égard qu’aux parties extérieures des anima ux des
coquilles, et d’ailleurs ne parlèrent pas des mollusques nu$.
Cependant l’impulsion donnée à l’Histo|re naturelle dans
toute l’Europe par le Système de Linnæus, et en France parles
écrits de Buffon, fut cause que plusieurs naturalistes publièrent
l’anatomie ebla description d’un assez grand nombre d’animaux
mollusques; c’est ce que firent Boadsh,-Baster, Forskal, Fabri-
cius, Muller, etc. En outre, l’application aux différentes parties
de la zoologie des principes si heureusement imaginés pour .la
botanique par le célèbre Bernard de Jussieu et par Adanson,
changea peu à peu la manière d’envisager la classification des
animaux. Voulantles disposer de manière à rompre lemoins de
rapports naturels, on sentit la nécessité de la connoissance de
leur structure intime, et Pallas peut être regardé comme le
chef de cette nouvelle école, que les naturalistes'françois ont
soutenue avec tant de succès, et qui commence à se propager
dans le reste de l’Europe.
Ce fut en èffet dans ses Misoelianea Zoologwa, publiés en 17 66,
que Pallas jeta en homme de génie le germe des améliorations
J
dont étoit susceptible la disposition méthodique des. malaco-
zoaires. On n’a besoin pour s’én ;cjbnvaincre que de lire ce
quece grand observateur dit à l’article des Aphrodites, p. y3
çt/suiv. ; il y montre que Linnæus, dans la disposition de ses
vers mollusques , s’est considérablement éloigné de la nature ;
que sa subdivision des testacés, telle qu’elle étojt admise par-
lui et par les conchyliologues de son temps î en ne considérant
que la coquille et non les animaux, nepouvoitêtre conservée,
et qu’en général c’étoità tort qu’il avoitséparé cës deux
ordres; aussi propose-t-il de.réunir dans celui des univàlves,
comme formant un ordre naturel, non seulement tous les
testacés univàlves, mais encore les limaces ••( et sous cé nom i l
comprend les doris, les thethyS, les scyllées),, ainsi que les
sèches, et peut-être, àjoute-t-il, les méduses, mais évidemment
à tort. Dans le second ordre il pense qu’on doit placer
tous les testacés bivalves (en y joignant le taret, comme il
se plait à avouer qu’Adanson l’avoit si judicieusement fait},,
dont les ascidies lui paroissent l’analogue, et, pour mieux dire,
le type nu.
Malgré cela Brêguière, l’un des auteurs qui ont le plus contribué
peut-être, dans les derniers temps aux progrès de la
conchyliologie, convaincu avec raison des grands avantages
que le Systema Naturoe de Linnæus a s apportés dans l’histoire
naturelle , n’a profité que d’une manière très-incomplète ÉÉ ce
que la malacologie avoit acquis par les travaux des prédé-
cesseurs de ce grand naturaliste; et même il l’a presque com.-
plètement imité. Ainsi iladmet encore la division des vers mollusques
et des vers testacés en deux ordres. Le premier, qu’il
partage en deux sections d’àprès l’absence ou la présence des
tentacules, réunit des animaux de types très-différens. En effet
dans l ’une avec les ascidiès^, les théthys et les Hphores,,
(genre nouveau) qui sont de véritables malaco?oaires de
classes différentes, il met les lernées ,et les mammaires sur
lesquelles il étoit possible d’avoir quelques doutes; mais sur—