CHAPITRE Y.
HISTOIRE DE L A MAJLA.COLO GIE.
Toys les auteurs anciens comme Aristote, .pliue et leurs
abréviateurs, paroissent avoir assez peu connu les animaux
mollusques : Us les plàçoient parmi ceux qu’ils désignoient sous
le nom d'exsanguia, diyision qui copreisp9n4i(ton,t-i.-fait à celle
des animaux à sang blanc de Rirmæus, et des animaux ?ans vertèbres
des naturalistes,modernesmourpaa-squ’ils»pensassent
que ces animaux n’ont pas de sang ,mais apàrtfompaïaison
avec ceux qui ont le sang rouge. Ils se contentèrent de les subdiviser
en deux sections : les Mollusques et les Testacés; c’est
ce qu’imitèrent plus ou moins complètement les naturalistes
de la [renaissance des lettres , Belon, Rondelet, Aldovrande,
Jonston, sans ajouter beaucoup de faits à ceux que nous devons
aux anciens ; mais bientôt la collection facile des enveloppes de
ces animaux, souvent de-la plus grande beauté , devenues un
objet de curiosité, et même de.rivalité eutre -lesgens riches,
on oublia presque entièrement, l'animal, pour ne s’occuper
que des coquilles ; c’est ainsi qu’est née cette partie, de
l’histoire naturelle , qu’on nomme conchyliologie proprement
dite, sur laquelle nous avons de superbes ouvrages de luxe,
presque chez toutes les nations , et dont nous avons traité avec
détailsdans laseconde section de ce manuel de manière à former
des élémens de conchyliologie.En vain Lister, célèbre médecin
ef naturaliste anglois, avant lui Fabius Columna, et, après lui,
"Willis, Heyde, Swammerdam, etc., donnèrent-ils l’anatomie de
plusieurs animaux mollusques, on ne songea nullement à établir
leur classificatiou.sur leur organisation extérieure, ou sur
leur forme, et encore moins sur leur structure profonde.
Il est bien'yMïque Linn^us, dès tes premières éditions de
( dç llknimâl- de yses testàteés,»ayant
d’exposer les caractères des'genres ; mais il se borne à citer le
îiom ideîcélui de ses mollusques avec lequel il a le plus de rapports
, ët le genre n’est réellement établi que sur la terme
de la: coquille.
La très-grande partie des naturalistes du d erriiersièele suivît
l’exemple de ce grand homme, comme nous le verrons
plus loin ; et déjà des naturalistes François avoieïit senti la
nécessité de recourir aüx animaux pour parvenir à une
bonne classification des - coquiltes. ^ Ainsiv d?ès r^43 , Daube
» ton lut à l’Académie des Sciences , dont.il n’étdit pas encore
membre, ; un mémoire" ' sur la distribution méthodique
db ces enveloppes, dans lequel, après avoir prouvé que
leur connaissance peut-sufiire, il fait cependant remarquer
que celle des animaux est indispensable pour former un système'complet
de conchyli'ôlogie,'une distribution naturelle
des'boquilles. Nous rne voyons cependant pas qiiÜl' àit inis *c'e
principe en exécution : du moins il n’en est pas question dans
l ’extrait que le secrétaire de1 l’Académie a donné du mémoire
de ï)aubcnton.
Eà 17&6., Grfettard, membre.Ile la mêmeîSÔciété,1'fut
donc, le premier qui ait fait ce que paroît n’avoir pas fait Dau-
benton; car, dans un mémoires fort étendu, inséré dans les
Actes de l’Académie, et qui semble avoir pour but non avoué
la critique de ce qu’âvoit dit Buffon au commencement de
sdn article de l’ane, sur l’espèee et sa distinction ; non seulement
il établit sur des principes indubitables la nécessité,
dans la classification des coquilles, d’avoir récours à l’animal
qu’elles renferment , et dont elles font partie. mais il carac -
té ri se fort bien, d’après l’un et l’autre, un certain nombre de
genres, du moins parmi les univalves, et en y comprenant les
limaces , lés aplysies, les huilées ; ces genres sont les suiyans :
Limace, Limaçon (Hélice des zoologistes modernes) ; Buccin