cette coquille en elle-même ; mais, jusqu’à un certain point, lorsqu’on
compare les coquilles d’animaux marins avec celles
d’animaux d’eaux doutes ou terrestres, comme on pourra le
voir dans notre Conchyliologie.
Les espèces qui se trouvent habituellement dans 1 eau salée,
peuvent-elles finir par vivre dans l’eau douce, et ||g|;
versa ? Cette.question à laquelle On a attaché une grande importance
en géologie, semble fort pouvoir être résolue par
l ’affirmative en consultant l’analogie. En effet., on sait d’une
manière indubitable que certains poissops quittent les eaux
de la mer pour les eaux fluviatiles , et d’autres celles-ci pour
celles-là, comme les anguilles , et cela presque subitement!
pourquoi les mollusques ne pourraient-ils pas en faire apr
• tant?Aucun fait positif ne prouve cependant cette possibilité,
du moins pour la même espèce (1). Car il n’en est pas de
même pour les genres : on sait en effet que des especes du
même genre peuvent vivre dans les eaux douces , et d autres
dans les eauxsaléei. On connoit, par exemple , une espèce de
véritable moule dans le Danube , et plusieurs cérithes qui se
trouvent également dans l’eau douce. Mais si les especes de
mollusques ne peuvent subitement passer de l’eau salée dans
l’eau douce, et de celle-ci dans celle-là, ne le*peuyent-elles
pas graduellement ? Ne voit-on pas en effet dansner tains étangs
• qui ne communiquent que rarement avec la mer, et dont les
eaux pluviales diminuent peu àpeu la salure , des mollusques
véritablement marins y vivre, et paroître y exercer toutes
leurs fonctions? Le fait est certain, et M* Beudant a obtenu
par l’expérience les mêmes résultats; mais est-il également 1
(1 ) Adanson dit positivement dans son Mémoire sur les Tarets ( Acad,
des Sel, année i 7 8 9 ), que pendant la moitié de l’année le Niger ne roule
que des eaux douces, et que cependant on y trouve des tarets, des pho-
lades, pétoncles, balanes, telljne», qui dans lès autres six mois vivèrit
dans les eaux salées.
certain que:lès animaux habitués à vivre dans Beau salée, et
qui se trouvent ainsi forcés par des cir c onstan ces nà tu relies ou
artificielles , ù vivre dans l’eau presquê douce , ou toub4 i£ait
douce , puissent s’y reproduire ? # ’est ce qui n?est pas encore
hors de doute. Le fait observépar M. de Fréminville, qui a vu
dès mollusques marins et fluviatiles: vivant à la fois dans les eaux
peu salées du golfe dé Livonie ,est cependant en faveur de
cette opinion, et encore plus celui de M. Nilson, qui rapporte
dans son Histoire des Mollusques de Suède, que sur les bords
de la mer de Norwége, dans des lieux où il rBÿ a pasfi’embouchure
de rivière, il a trouvé des unios , des aftoioïites-et des
cy cia des vivant pêle-mêle avec des venus, des bucardes et des
cythéréés.
: Les mollusques aquatiques , marins oü fluviatiles, ne vivent
pas non plus absolument dans les mêmes Circonstances ;
eèux-ei peii nombreux n’offrent cependant pas beaucoup de
différences sous ce rapport, <juoiqûè'-lefc uns restent fixé# a la
surfaeè ;du sol, comme 1 es huîtres ; telles sont dès éthéries, -d’â-
près la découverte de M. Caillaud ; d’autres adhèrent aux
corps submergés par un byssus, comme la moule - du Danube
; d’autres se meuvent dans la vase et à sa surfacecommé
les: unios et les ânodontes ; et enfin d’autres y yivent plus pro-
fondément, et s’y meuvent encore, comme les cyclades j mais
jamais on n’a remarqué'de mollusques fluviatiles des autres
familles, et surtout dès espèces de palliobranches, de pylo-
ridés, d’hétérobranches, encore moins du sous-type des mol-
luscarticulés.
Les circonstances de la vie des mollusques marins sont
beaucoup plus variables: ainsi la plupart-vivent sur les bords
de la mer, sur les rochers, dans les lieux .de. remous et a l’embouchure
des fleuves, ce qui eqnstituè les espèces littorales;
mais il fen est un certain nombre d’autres qui paroissent n’exister
qu’à des distances plus ou,moins considérables du rivage et à fie
grandes profondeurs, ce qui les a fait distinguer sous le nom