§. 4. De la respiration.
La théorie de la fonction de la respiration paroît être aussi
à peu près la même que dans les types d’animaux plus élevés.
On sait en effet que les.mollusques absorbent l’oxigène de
l’air_ dans lequel on les retient : mais est-ce seulement par
l’organe de la -respiration ? Cela n’est pas probable , 1 enveloppe
général^ étant par sa nature si absorbante; mais, comine
cet organe contient une bien plus grande, quantité de vaisseaux
qqe toute autre partie, l’absorption aérienne doit y être
beaucoup plus forte-
On sait aussi par expérience que-les espèces qui sont pourvues
d’une cavité pulmonaire meurent au bout dè peu de
temps, après qu’elles ont été retenues a unp certaine profondeur
sous l’eau , sans qu’il leur fût possible de remonter
à sa surface; et qu’au contraire les especes a branchies ne
peuvent vivre long-temps à Pair libre, surtout quand les branchies
sont à découvert : car lorsqu’elles sont internes, l’animal
le peut quelque temps, à cause de Peau,qui les humecte, et
qui s’évapore difficilement (i). ;
Le,mécanisme par lequel, le fluide ambiant est amené au
contact du .fluide à élaborer, ou dusang,est en général assez
simple.
Dans les espèces dont les branchies sont extérieures, comme
les tritonies ^les scyllées, les phyllidi.es, et.c. j |l suffit a 1 animal
de nager pour respirer.
Celles au contraire qui ont l’organe respiratoire fqfméparles
parois mêmes d’une cavité, comme les pulmobranches, ou contenu
dans la cavité, comme presque tous les autres mollusques pa-
racéphalés, le fluide ambiant (Pair ou Peau) estintroduitouchas- 1
(1 ) Nous avons en effet gardé vivante pendant l’automne plus d’un mois e&
demi hors de l’eau une grosse huître pied de cheval.
sépar 1^dilatation ou la contraction delà cavité etdeson orifice
simple ou tubuleux; et ces deux effets sont facilités dans toutes
les espècesjjf et surtout dans celles qui sont pourvues d’une
coquille , par l’extension ou la contraction donnée à la partie
antérieure du corps où est l ’appareil, et par son avancement
dans la partie la plus large de la coquille. Mais, dans aucun
cas, il n’y a de régularité dans l’inspiration et l’expiration. U
n’en existe pas même chez les brachiocéphalés où l’eau, intro?
duite dans la cavité du manteau où sont .les branchies, sert
en même temps à la locomotion.
Les malacozoaires acéphalés, qui tous sont* aquatiques ,
offrent à peu près tous le même mode dé respiration ; les appendices
labiaux dont la bouche est pourvue , paroissent, par
leurs mouvemens continuels, déterminer une sorte de courant
dans l’eau ou l’animal est "plongé. On le distingue très-
bien surtout dans les espèces dont l’extrémité postérieure du
manteau' est prolongée en deux tubes plus bu moins longs ;
l’eau entre par l’inférieur et sort par le supérieur.“ Il en est
de même dans les ascidies, et peut-être aussi dans Ies biphores.
C’est lors de la traversée du fluide dans la cavité branchiale
que les effets de la respiration ont lieu.
X On soupçonne que ces effets sur le sang qui remplit’ lés
artères branchiales ou pulmonaires, sont analogues à ce qu’ils
sont dans les animaux plus élevés ; mais c’est ce que l’on né
sait pas positivement, parce qu’il n’ÿ a aucune différence
physique entre lé sang veineux et lé sang artériel dés mala-
cozoaires.
; §. 5 . D e la circulation. <
La marche du sang dans les veines paroit être à peu près
aussi lente que dans les artères ; aussi n’y a-t-il pas dans*celles-ci
de véritables pulsations, quoique le coeur offre des mouvemens
évidens et réguliers de systole et de diastole. Ces mouvemens