M.de Lamarck, de son eôté, avoit aussi été conduit à l’établissement
de quelques nouveaux genres, et entre autres, de
ceux qu’il a nommés Tubicinelle et Coronule séparés des ba-
lanes de Linnæüs.
On trouve aussi dans le prodrome, publié eu i 8o3, d’un
grand travail de Draparnaud sur les mollusques terrestres et
fluvîatiles de France qui n’a paru qu’après sa mort, en 1808 ,
les preuves d’une marche rationnelle et convenable à la malacologie,
non seulement dans l’établissement ou l’adoption de
quelques genres nouveaux comme Vitrine, Ambrette, Clausilièj
Physeet Valvée, mais encore dans la manière dont il à proposé
d’envisager les coquilles en général, et surtout les coquilles
bivalves, comme si elles faisaient partie de l’animal marchant
devant l’observateur. Il abandonna donc le . premier la manière
arbitraire dont Linnæus et ses ifbmbreux sectateurs
avoient placé les coquilles pour les décrire, et revint à celle
que Réaumur avoit proposée dans soif Mémoire sur le mouvement
progressif des coquillages» ( Acad. des. Sc. 1711.) Son
système de classification est dp reste celui de M. Cuvier.
Le premier ouvrage qui put recueillir ces nouveaux travaux,
fut l’Histoire Naturelle des mollusques, commencée à peine par
Denys de Montfort, et exécutée en piresque totalité par M. de
Roissy, ouvrage qui fait partie de l’édition de Bufîbn, par Son-
nini, et qui développa d’une manière fort convenable le système r
de malacologie de M. Cuvier. Les genres assez naturellement
groupés en général, caractérisés soigneusement d’après l’animal
et d’après la coquille, sont exactement ceux que M. de
Lamarck avoit donnés dans ses Animaux sans vertèbres. Le peu
de changemens qu’on y remarque consiste presquè à proposer
de remplacer les noms d’ancille et de galathée, l’un déjà
employé par Geoffroy pour un genre de mollusques, par
celui > d’Anaulaae, et l’autre qui étoit déjà employé par
les entomologistes, par celui d’Egérie. Il croit aussi que le
nom de paphie devroit être préféré à celui de crassatelle qui
pourroit induire en erreur. Tout en admettant la classification
de M. Cuvier, M. de Roissy pensoit, ce nous semble, avec
raison, que lasection qui contient les anodorites ne devoit pas
suivre immédiatement la seconde ou celle des huîtres, mais
en être séparée par 4a section des espèces qui ont un pied
propre à filer;, enfjn, contre l’opinion du meme zoologiste,
M. de Roissy croit que dans les biphores, l’ouverture que
M. Cuvier a regardée comme l’antérieure est la postérieure, et
vice versât, opinion de MM. Bosc, Pérou, de Blainville, qui a été
confirmée par les. observations de MM, de Chamisso et Kuhl,
faites sur 4a nature vivante.
Oû trouve encore dans cet ouvrage leapremières idées développées
de l’analogie des coquilles polythalames avec les
céphalopodes, appuyées sur la eonnoissance de l'animal de la
spirule que Péron et Lesueur venoient de rapporter, et
que M. de Roissy avoit examiné. Il avoit également entrevu
le passage des mollusques uni valves aux bivalves par les
patelles, quoiqu’il-rangeât toujours»celles-ci avec les phylli-
dies. Enfin c’est également M. de Roissy qui le premier a rapproché
les arrosoirs des fistulanes , rapprochement qui
depuis a été adopté par tous les zoologistes.
Un autre ouvrage général qui recueillit aussi ces nouveaux
travaux est la Zoologie analytique de M. C.Dumérit , publiée
en 1806. Adoptant presque complètement la manière de voir
de M. Cuvier, M. Duméril partage la çlasse des mollusques
qu’il met encore avant les insectes, en cinq ordres, les céphalopodes,
les ptéropodes* les gastéropodes, les-acéphales
et les brachiopodes**
L’ordre des céphalopjpdbs ne contient aucune innovation.
Celui des ptéropodes est adopté absolument comme M. Cuvier
vènoit de l’établir.
Mais celui des gastéropodes offre une nouvelle division
d’après une nouvelle considération,. celle des organes de5’ la
respiration , en trois familles : les dermobr anches , les siphono*