DBS RAPPORTS M)0 AVEC 1/ESPÈCE HUMAINE.
la fumée, ce qu’dn nomme boucaner, ou même seulement en
les exposant à un air chaud et sec; et souvent les mollusques
ainsi préparés deviennent des objets de commerce , susceptibles
d’être transportés, comme Mol ina nous le rapporte d une
espèce d’ascidie aggrégée qu’il a nommée pyura.
Mais ce n’est pas seulement comme objets de nourriture
que les malacoioaires peuvent être utiles à l’homme. Quelques
uns, en petit nombre à la vérité', lui fournissent des matériaux
de vêtemens; tels sont les pinnes-marines ou les jambonneaux
dont les filamens, qui constituent leur byssus , sont
employés, de temps immémorial, par les habitans des rives
de la Méditerranée, et surtout par ceux de la Sicile, à former
des tissus aussi remarquables par la beauté et la fixité de leur
couleur naturelle, que par leur légèreté et leur propriété
de retenir la chaleur.
La demi-transparence qu’offrent les valves du genre Pla*s
cune, est cause que les habitans de la Chine et des Philippines,
les emploient pour garnir leurs fenêtres, ou pour remplacer
les carreaux de vitres.
La propriété dont jouissent certaines parties de coquilles
univalves et bivalves, de réfléchir les rayons lumineux en
les décomposant, ce qui caractérise la nacre irisée, les
a fait employer comme objets de parure ou d’ornement.
C’est ainsi que nous recherchons une disposition maladive de
cette partie développée , soit au contact de la coquille , soit
dans le tissu même de l’animal, et qui accidentellement prend
avec une couleur plus ou moins blanche, plus ou moins transparente
, une forme régulière globuleuse, ovale ou de poire,
ce qui constitue les perles. Nous enlevons aussi artificiellement
de ces coquilles des morceaux plus ou moins épais de la nacre.
et, suivant leur forme plane ou courbe, épaisse ou mince,
nous en faisons l’ornement d’une multitude d’instrumens, des
tables et des panneaux de meubles , enfin des bijoux à l’usage
des femmes, notamment les pendans d’oreilles en coques qui
sont formés avec des cloisons du fond deda coquille de 1 argonaute.
Nous avons déjà fait remarquée que l’espèce humaine tire
encore des animaux du type des mollusques plusieurs objets
utiles à l’art de la peinture et à celui de la teinture * en effet,
s’il n’est pas absolument prouvé que l’encre de la Chine soit
formée avec la matière déposée dans la vessie d espèces de
cryptodibrànches, cela est au moins certain pour la sépia qui
a même reçu ce nom de ce qu’on obtient cette matière colorante
si finement etsi également divisée, des sèches de nos pays.
" i n’est pas moins hors de doute que les anciens, textraydient
la belle couleur pourpre dont ils teigàoient les vêtemens
presque exclusivement consacrés aux princes , d’une espèce de
mollusques subcéphalés de la famille des pourpres quihabitoit
les bords de la Méditerranée, surtout vers les rivages de Tyr,
et qu’il sëroit sans doute aisé de retrouver où de remplacer
par quelques espèces de nos mers, Comme l’tiht proposé Réau-
mur, Templeman et plusieurs autres âuteursr; mais la petite
quantité de cette couleur que l’on retiroit de chaque individu,
et par conséquent la grande difficulté de la teinture, ont dû
porter à abandonner cet emploi des mollusques^ surtout quand
onaeu trouvé à remplacer la pourp reparla couleur également
belle que fournissent en abondance le kermès et la cochenille.
Nous ne nous arrêterons pas long-temps à exp oser lesproprié*-
tés thérapeutiques que l’ancienne médecine attribuoit à certaines
parties des mollusques, parce que le temps ne les a pas
respectées et les a àpeu près détruites successivement. La seule
peut-être qui ait résisté est celle de calmant, d’adoucissant
dans les maladies de poitrine, que l’on cherche encorè dans
l’emploi des bouillons de limaces et d’hélices, qui, cependant,
n’est rien moins que spécifique; et enfin la propriété
légèrement purgative des huîtres, des peignes, mangés crus,
et probablement, comme il a été dit plus haut, a cause de
l’eau de mer qu’ils contiennent.
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