Cependant M. Cuvier, continuant ses recherches anatomiques
et zoologiques sur les mollusques céphalés, venoit de
publier un ouvrage important sur ces animaux, .dans lequel
il réunissoit non seulement tous ses mémoires publiés successivement
dans les Annales du Muséum depuis un assez grand
nombre d’années, mais encore de nouveaux sur l’baliotide,
les$èches,lescrépidule», les cabochons, les fissurelles, etc. Le
résultat général parut dans son ouvrage intitulé : Le Règne
animal distribué d’après son organisation, publié en pd17.
Les subdivisions que M. Cuvier avoit établies sous la dér
nomination de chapitres ou d’ordres,: sont ici élevées à l’importance
tie classes qui sont au nombre de six , céphalopodes $
ptéropodes , gastéropodes, acéphales , braahiopodes et cirrhi-
podes; en sorte que les ptéropodes qui diffèrent si peu des
gastéropodes, n’en forment pas moins une division de même
degré que les acéphales dont l’organisation est au contraire
si différente.
La classe des céphalopodes n’a du reste éprouvé d’autre»
changemens que l’introduction des genres de coquilles poly-
thalames , établis par MM. de Lamarck et Denys de Montfort.
Celle des ptéropodes n’en a pas éprouvé davantage ,; si ce
n’est l’établissement du genre Limacine que nous avions aussi
proposé sous le nom de Spiratelle pour le clio helicina^Xinn.
La classe des gastéropodes est subdivisée en sept ordres essentiellement
d’après la nature et la position des organes de la
respiration, mais aussi secondairement d’après une nouvelle
considération, la réunion ou la séparation des sexes sur un
ou deux individus, quoique M. Cuvier, dans ses généralités,
eût dit que les variétés relatives à la génération se trouvent
dans un même ordre, quelquefois dans une même famille.
L’ordre des nudibranches ne renferme que deux genres
nouveaux, Polycère et Tergipes , tous deux démembrés des
doris.
Les inférobranches ne renferment plus, et avec juste raison',
ni lés patelles, ni les oscabrions, mais seulement, comme
nous l’avions proposé, les phyllidies, avec le genre nouveau
Diphyllidier, qui paroîtfort rapproché de notre genreLinguélle.
Les tectibranches n’ont éprouvé d’autre changement que
l’établissement d’un nouveau genre, sous le nom de Notdrche.
Les bulles et les huilées sont réunies sbus la dénomination générique
d’acère, imaginée par Muller.
L’ordre des pulmonés est divisé en deux sections, suivant
que les mollusques sont terrestres ou aquatiques. Dans la première
section, les scarabes sont à tort placés entre les maillots
et une petite subdivision nouvelle de ce même genre , que
M. Cuvier nomme Grenaille, car l’animal des scarabes est tout
semblable à celui îles auricules, placé plus loin dans la section
des pulmonés“ aquatiques. Dans celle-ci, outre ce genre
et ses démembremens, se trouvent assez artificiellement réunies
les bnchidies de Buehanan , comprenant les espèces marines
que M. Cuvier eh a rapprochées peut-être à tort , suivant
nous, avec les planorbes et les limnées.
L’ordre des pectinibranches, a peu de chose près divise
comme dans les tableaux des Leçons d’anatomie comparée ,
contient, et à juste raison, les cyclostomes terrestres qui
ont cependant une véritable cavité pulmonaire , tout-â-fait
conformée comme dans l’ordre piécédent. On y remarque
aussi le rapprochement artificiel sous‘tous les rappoTts des
ampullàires j des mélanies, des phasianelles, avec les janïhines,
qui q e sont pas operculées, shus la dénomination générique de
Conchylium. '
L’ordre des scutibranches est nouveau ;.’ il contient dés
genres assez artificiellement rapprochés, comme, lés halio-
tidés^ïes stomates, les cabochons , les crépidules, les fissu-
relles; le» émarginules et les septaires ou navicelles qui sont
évidemment des nérites , et même les carinaires auxquelles
M. Cuvier réunit les firoles , qui sont des animaux hermaphrodites.