sorte que sir l’on vient à casser une partie d u bord de la
coquille, le morceau qui est reproduit est noir vis-à-vis tïe la
partie noire du limbe du manteau, et jaunâtre sur le reste;
Quoiqu’on n’ait pas de preuves directes que Cela soit ainsi
pour toutes les autres coquilles qui sont colorées par zones
déeurrentes du sommet à la'base, d’analogie permet de
conclure que cela doit être ainsi, mais dans les espèces dont la
coloration est par taches ovales,, carrées, irrégulières, et sur-
toutpar bandes transverses dans la direction des stries d’accroissement,
il faut convenir que l’analogie devient moins évidente,
à moins que d’admettre avecBruguière qu’il y a changement,
déplacement, irrégulièrement ou non, dans les parties du
bord du manteau, qui produisent le dépôt coloré, phénomènes
dont il est bien plus difficile de se rendre compte ,
et qui auroient besoin d’être soumis à de nouvelles observations.
Nous avons dit tout àl’heure que la coloration des coquilles est
constamment superficielle': il en est cependant un groupe Ou,
à une certaine époque, malgré l’existence de celle-ci, il y en a
encore une profonde non visible, et toujours fort différente;, non
seulement dans l’espèce, mais encore dans la forme ; ce sont les
porcelaines et quelques olives. Bruguière a parfaitement expliqué
ce fait. Pendant une assez longue durée de la vie, cés animaux
sont revêtus, comme nous l’avons vu plus haut, d’une coquille
fort mince j à bords non dentés , a spire,visible, etc., et j[ui est
surtout colorée à sa superficie comme le sont la plupart des. coquilles,
cette coloration, due aux bords du manteau, se,fait
peu à peu avec l’accroissement de la coquille; mais plus tard,
peut-être, quand l’animal est adulte, les appendices cutanés
qui, de chaque côté du corps, se relèvent sur le dos de la coquille,
quand il rampe, déposent la matière*vjtrée , éburnée ,
qui l’épaississent peu à peu , et en même temps une matière
colorée qui offre constamment une tout autre disposition que
la première. Il faut donc admettre que la face supérieure de
ces lobes cutanés présente des espaces où le pigmentum est
coloré, ce qui colore la matière crétacée qui s’en exhale ; et
comme, dans le développement de ces lobes, il est rare que
ces espaces tombent justement sur.les lieux çje premiers dépôts
, on conçoit, comment cette nouvelle.ççdoratiqn| non seulement
n’est jamais par.baudqs déeurrentes, iqais est toujours
par taches assez irrégulières.
Nous avons déjà fait l’observation que la lumière semble avoir
une influence de grande valeur dans la eoloration des coquilles,
puisque celles qui sont tout-à-fait intérieures ou déposées dans
quelque grande logé du derm e, sont toujqursblanches, de même
que celles,des animaux qui vivent constamment dans des trous
dont ils rie sortent pas; mais une autre prguve de ççfait, p^est
que, dans certaines coquilles bivalves , qui vivent fixées plus ou
moins.horizontalement, la valve fixée est constamment blanche,
eitla sup érienre est souvent colorée d’unèmanière très-vive .Les
spondyîes et un assez.;grand nombèe jle peignes en offrent des*
exemples. Il faut donc admettre ici qu’un lobe du manteau ne
recevant pas l’action excitante de la lumière, ne produit pas
de pigmentum coloré, au Contraire de L’autre; ou mieux, que
le pigmentum ne se colore que par cette action : en sorte que ,
si artificiellement on venoit à retourner une dé cès coquilles, il
y auroit un renversement dans la coloration des valves, comme
cela a lieu pour les côtés de certains pleuronèetes.
r Eq -général la coloration, des coquilles est d’autant plus vive
que les animaux dont elles proviennent sont plus exposés à
l’action de la lumière. Les hélices, animaux terrestres, sont
en effet ceux dont la coquille varie le plus en couleur ; les
tubicoles, parmi les biv&lVes.,, ont au contraire leur coquille
constamment blanche. Olivi qui a fait des recherches à ce
sujet, a remarqué également que coqui l le s jjui sont enveloppées
par des éponges ou des alcyons, ou qui vivent dans le
sable, ou même dans des lieux constamment ombragés, sont