
 
		CHAPITRE VUPHYSIOLOGIE  
 DES  MALÀ.COZOAIR.ES. 
 *  Art.  l . er  SENSIBILITÉ  GÉNÉRALE. 
 L’intelligence desmalacozoaires, d’abord assez évidente dans  
 les premières  espèces,  comme les poulpes,  qui usent de rusés  
 pour atteindre et saisir leur proie vivante,  décroît très-rapidement  
 ,  et sans  doute  arrive  à son minimum  dans  celles  dont  
 tous les mouvemens se bornent à l’ouverture et à là fermeture  
 des  valves  de  leur  coquille,  comme  les  huîtres,  et  qui  recueillent  
 leur nourriture sous  forme  de molécules disassociées  
 et déjà presque à l’état fluide. 
 La sensibilité  générale,  ouïe sens  du  toucher,  est au contraire  
 toujours  très-grande  dans  presque  tous  lès animaux  de  
 ce  type; mais elle  l’est surtout sur  les  bords du  manteau  qui  
 sont  souvent-garnis  d’organes  tentaculaires  d’une  sensibilité  
 exquise: c’est ce que l’on voit très-bien au collier des  para-  
 céphalés conchylifèrés que forme la partie antérieure des bords  
 du manteau,  et encore mieux à la circonférence des.dèuxlobes  
 de celui  de tous les acéphalés ;  aussi une secousse un pe,u forte  
 imprimée  à l’eau  dans  laquelle  se  trouvent  des  huîtres, par  
 exemple, suffit  pour leur faire  fermer  leur coquille.  Ce sens  
 est déjà moins délicat dans un  certain nombre  d’espèpes  dont  
 l ’enveloppe extérieure, étant toujours à découvert, est plus ou  
 moins tuberculeuse,  et il  devient  presque  obtus  dans  celles  
 dont  l’enveloppe s’est plus  ou  moins  solidifiée,  comme  dans  
 certaines ascidies  et dans  les biphores. 
 §.  i.cr  Du  sens  du  goût. 
 Les  sensations  spéciales  sont  assez  souvent  en  rapport  inverse  
 de  développement  avec  la  sensation  générale  du  toucher; 
  ainsi le  sens du goût est probablement nul  dans toute  la  
 classe  des acéphalés,  et  il  est  probable  qu’il n’est pas  très-fin  
 dans les  autres classes. 
 §.  à.  Du  sens  de  l'odoèht. 
 Il en .est à peu  près  de  même  du sens dé  l’odorat;  il paroît  
 en  effet  que les  acéphalés n’odorent pas,  tandis  qu’il  est certain  
 que les  céphalés  et les subcéphalés,  etsurtout les espèces  
 qui  Vivent  dans  l’air,  jouissent  d’une  faculté  oïfacfiye  assez  
 forte, puisqu’on voit les limaces  et les hélices  rechercher telle  
 ou  telle  plante et  être  évidemment  attirées par son  odeur au  
 milieu de la plus profonde obscurité. Il seroit curieux de savoir  
 si en  coupant.lapremière paire  de tentacules à l’un de  ces animaux, 
   il pourroit encore  choisir aussi bien  qu’ils le  font, les  
 fruits les plus Voisins  de  la maturité. 
 §.  3.  Du  sens  de  la  vision. 
 Le  sens  de la  vision  si étendu,  si vif dans les poulpes et les  
 sèches,  doit  être  déjà  beaucoup  diminué  dans  le  très-grand  
 nombre desparacéphalés, d’abord si l’on enjuge d’après la structure  
 de l’organe, mais même d’après les faits  aussi  une limace,  
 une hélice semblent ne voir qu’infinimentpeu ; du moins elles  
 n’aperçoivent pas plus  tôt le  doigt qu’on  en approche avec les  
 tentacules oculaires qu’avec les autres. Les porcelaines, d’après  
 ce qu’en  dit Adanson, se  servent  fort bien de leurs  veux qui,  
 il  est  vrai,  sont  plus  grands, mieux  conformés  que ceux  des  
 autres paracéphalés. 
 Il  n’y a  pas de vision dans  aucun des mollusques acéphalés. 
 §.  4-  Du  sens  de  l'ouïe. 
 Ils ne jouissent pas davantage de la faculté d’entendre ; mais  
 îe plus grand nombre  des céphalés est flans le même cas, et il