CHAPITRE XDES
PRINCIPES DE CLASSIFICATION DES MALACOZOAJRES.
Lçs principes généraux de la distinction des espèces de
mollusques et de leur classification, afin d’en faciliter la
connoissance, sont absolument de même sorte que ceux qui
sont appliqués aux autres types du règne animal. La, facilité
que l’on a eue de recueillir et de conserver les coquilles ou
les enveloppes deces animaux, la beauté déformé et de couleur
qui les distingue souvent, et surtout la considération
qu’elles existent seules dans la composition de certaines couches
de la te rre, ont fait penser quelquefois que non; mais
c’étoit véritablement à tort. Ainsi le principe par excellence,
que c’est l’ensemble de l’organisation qui doit servir de guide
au malacologiste, et que ce sont les organes extérieurs qui
doivent la traduire et fournir les caractères distinctifs, est
admissible dans cette partie de la zoologie, comme dans toute
autre. Mais comme l ’ensemble de l’organisation est quelquefois
assez rigoureusement traduit par la coquille, et que celle-ci
est évidemment une des parties extérieures les plus saillantes,
et dont on a le plus besoin dans l ’application accessoire à la
géologie, il en est résulté que l’on a pu se tromper dans l’application
4“ principe et croire que l’on pourroit arriver à la
classification méthodique des mollusques par la considération
seule de la coquille ; ce qui nou$ paroît une erreur.
Art. i# d a n s l'établissement des coupes sec on d a ir es ,
TERTIAIRES, etc.
T-a. considération du séjour, e t encore moins celle de la
patrie, ne doivent avoir aucune importance dansla classifiea-
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tion des mollusques, parce qu’elles ne fournissent jamais de caractères
qui soien.t inscrits sur l’animal ou sur sa coquille.
Celle de l’espèce de nourriture ne le doit pas beaucoup
davantage, parce que, quoiqu’il soit possible de concevoir
une certaine corrélation d’organes visibles avec la structure
de l’appareil digestif plus ou moins modifié pour telle ou telle
substance alimentaire ^cependant cela h’a jamais lieu : aussi
trouve.t-on des espèces essentiellement carnivores* comme
les testaeelles, auprès d’espèces herbivores, comme les limaces.
L’existence ou l’absence d’un corps protecteur est d’une
importance évidemment déjà’ plus grande, puisque c’est un
caractère tout-à-fait apparent ; cependant il est aisé de voir
que quoique le nombre des exceptions soit assez-peu considérable
* fl est vrai de dire que dans le même genre on peut
trouver des espèces uoncbylifères, et d’autres complètement
nues : c’est ce que#l’on vo it, par extmple , parmi les bulles,
les aplysiés, les sigarets, etc.
L a fo rm e particulière du corps dont la partie viscérale ,
faite en un tortillon plus ou moins élevé, est encore de
moindre importance.
Lesappendices, lès lobes, lescirrhes,quibordentlemanteau,
n’importent pas non plus beaucoup à considérer, si ce n’est
peut-être dans les lamellibranches , chez lesquels la considération
des lobes tubuleux , qui prolongent eu arrière le
manteau, présente des caractères.de valeur réelle.’ •
La distinction complète , incomplète ou nulle, de la tête
du reste du çorps, conduit à des divisions fie premier ordre
dans le type des mâlacozoàires, mais c ’est un caractère qui
n’est pas toujours bien tranché.
Le nombre, la forme,- la position des appendices tentaculaires
qui accompagnent la tête , ont peut-être quelque
chose de plus constant encore, et par conséquent de plus
essentiel à étudier pour l’établissement d’une classification
parmi les mollusques. On trouve cependant quelquefois des