A r t . I er. — DE» COQUILLES EN GÉNÉRAL.
jSfous n’avons réellement point d’autres termes génériques
pour indiquer les corps durs* calcaires, cassans, qui font 1 objet
de cette partie d’histoire naturelle, que celui d’enveloppe,
ou mieux de corps protecteur ou de têt; car par le nom de coquilles
on entend seulement le têt des animaux mollusques.
Les Grecs avaient le mot ostraca, d’où ostracodermes et
ostracés; et les Latins celui detesta, d’oii la dénomination de
testacés, c’est-à-dire d’aniniaux couverts d’un têt ou d’une enveloppe
dure. Cependant c’est l’acception vulgaire de coquilles
que l’on emploie •. c’est ce qui fait que nous traitons de
cette partie de l’hjsteire naturelle sous le nom de Conchyliologie,
s$m cela il eût été, je crois, plus convenable de le faire
X s celui d’Oslracologie ou de TestaçeolQgie.
Quoi qu’il en soit, nous entendons par coquilles ou corps
protecteurs, des corps de forme très-variable, crétacés, plus
ou moins minces, durs, cassans d’une manière nette, se con-
servant aisément , et qui sont constamment en rapport avec la
peau d’un animal.
' Il est deux manières de faire connoitr.eles différentes parties
que l’art observe, décrit et nomme dansles corps protecteurs
ainsi définis, l’une qui consiste à adopter, dans l’explication
des termes, l’ordre alphabétique, comme l’a fait le premier
Daniel Major, imité depuis par beaucoup d’auteurs; et l’autre,
à suivre un ordre méthodique quelconque. C’est celle-ci
quJ nous adopterons ici, l’autre étant nécessairement dans la
’table qui termine ce Manuel, Mais, pour suivre cet ordre méthodique,
et pour ne rien donner à l ’arbitraire , nous croyons,
malgré ce que nous avons dit plus haut , devoir considérer la
coquille comme ayant été placée sur ranimai, quand ce ne
seroit que pour faciliter la fusion de la conchyliologie dans la
malacologie. Linnæus, Bruguière et plusieurs autres suivent
une autre marche, que nous exposerons bientôt , et étudient
cette coquille dans une position arbitraire qu’ils ont soin de
définir, en la regardant presque comme un corps artificiel.
En considérant d’abord ces Corps d’umé ntanière générale
et sous le rapport de là structure, on aperçoit une premièrfe
division des coquilles; en celles qu’on peut a p p e l e r e t
vraies. v
1 Une coquille fausse {pseudotesta) est celle qui n’appartient
pas a un animal mollusque, ou mieux celle qui est composée
d un très-grand nombre de petits polygones’.appliqués les
uns à côté des autres, et dont l’ensemble forme une enveloppe
.calcaire, dure, cassante; c’est ce que l’en volt dais le têt des
êchinifès ou oursins. *
Une coquille vraie est celle qui est formée de lames appliquées
les unes en dedans des autres; la plus nouvelle,,la pins
grande étantla plus interne, et la plusancienne, là plus petite,
la plus extern e , quels que soient sa forme et le nombre de pièces
qui la composent.
L’étude générale de cette forme donne ensuite une division
en celles qui sont tubuleuses, et en celles qui ne le sont pas.
On appelle, coquille» tubuleuses , lesta: tuhulosoe‘f celles dont
le diamètre transversal est considérablement plus petit que le
longitudinal, et qui ne sont pas enroulées, ou du moins ne le
sont que d’une manière fort irrégulière et jamais en spirale ; tels
sont les tubes de certains genres de chétopbdes,. qui ont un autre
caractère distinctif, en ce que le sommet reste toujours ouvert
ce qui n’a jamais «lieu dans les coquilles des malacozoaires ou
mollusques proprement dits, si ee n’est pourtant dans les fis-
sureliés, les dentales,Tes hÿales, cléodores, et peut-être même
dans la spirule.
Les coquilles non tubuleusesse divisent énsuitê^|n coquilles
composées, i° d’une seule pièce, ce sont les unimtves; 2°d’une
pièce principale et d’une pièce accessoire, ce sont les subli-
valves; 3° de deux pièces, ce sont les bivalves; 40 de deux pièces