DES MALADIES ET ANOMALIES.
cristallisation, conservent elles-mêmes la forme de la,coquille ;
la structuse dans ce cas est perdue , mais non la forme, ce
qui constitue une coquille spathifiée, et prolonge , à‘ ce.qu’il
nous semble, presque- d'une manière indéfinie , la preuve de
l’existence de l’être organisé à travers la-série des siècles , jusqu’à
ce qu’erifin elle se fonde, pour ainsi dire", par la pression
continuelle, par le mouvement moléculaire des parties
qui l’entourent dans la roche elle-même qu,’ellfe contribue a
former. Au sujet de cette fusion des coquilles dans les roches
qu’elles contribuent à former, M.Defrance a observé que certaines
parties des coquilles se fondent ou disparoissent beaucoup
plus tôt que d’autres, et qu’il en est de même pour certaines
coquilles.
Art. è. DES MALADIES ET ANOMALIES,
Les maladies desmollusques sont sans doute peu nombreuses,
mais certainement elles sont très-peu connues, du moins quant
a l’animal lui-même : doit-on regarder comme telle cette altération
particulière qu’offrent les huîtrçs quand elles passent
à la verdeur? C’est ce qui n’est rien moins que certain. Cependant
, en faisant l’observation que les huîtres qui passent, à cet
état vivent dans une sorte d’eau stagnante, qu’elles restent en
général plus petites, moins charnues, etc., nepourroit-onpas
admettre que le vibrion particulier auquel elles doivent leur
couleur verte, d’après les observations de M. Çaillon, ne les
nourrit qu’incomplètement, et que l’eau à moitié douce, peu
renouvelée, dans laquelle elles sont, n’ excite pas assez leur
activité organique?
Les maladies des coquilles sont peut-être plus nombreuses
et plus connues. La première est la chute ou brisure de la
pointe de la spire. On l’observe dans plusieurs espèces d’uni-
valves, et entre autres, danslebulime décollé. Quoique cela n’ait
fieu que dans des coquilles déformé turriculée, cependant ce ne
peut être cétte circonstance seule qui détermine1 cette brisure,
puisque la très-grande partie des coquilles de cette forme ne
l’offre pas. Il est plus probable que cela tient à ce que l’animal
croissant très-vite abandonne promptementle commencement
de la spire, et que la matière vitreuse, déposée pour remplir
la cavité abandonnée , est plus cassante et moins lamelleuse.
L’espèce d’altération qu’oti remarqué'aux sommets ou croquets
d’un grand nombre des «coquilles bivalves fluviâtiles,
qui composent les genres Moulette et Anodonte , a peut-être
quelque analogie avec ce que-nous venons de voir dans les
univalves ; mais cela n’est pas certain : et en effet plusieurs^
auteurs ont pensé que cette espèce de carie, qui semble ronger
d’une manière irrégulière, non seulement le sommet, mais
même les natèces des unios, et cela souvent assez profondé-,
ment, étoit due à l’action destructive d’animaux qui se nourrissent
de mollusques. Quoi qu’il en soit, on sait que cette
carie augmente en largeur et en profondeur avec l’âge, et que
les moulettes de tous les pays offrent ce singulier caractère.
1 Une autre maladie des coquilles, et peut-être même de l’animal
, est celle qui produit les perles. On a observé depuis
long-temps que la matière nacrée qui les forme est tout-à-
fait analogue à celle qui revêt la face interne de beaucoup
d’univalves et d’un certain nombre de bivalves : aussi a-Lon
vu qu’elles pouvoient être produites par une sorte d’extravasation
de cette matière qui prend une forme plus ou moins
régulière ( t) : on a même cru qu’on p ourroit forcer le mollusqu e
à en produire, si l’on faisoit un troü>de deSorsen dedans à la1
coquille ; parce qu’alors, pour boucher ce trou , il seroit
forcé d’y accumuler de la matière nacrée'.ï'è’èst en effet ce
que Linnaeus a démontré pour les unios des rivières de Suède:
en sorte qu’U avoit ainsi créé une espèce de perlière artifi-
(i) M. de Bournon pense qu’une perle conlieiittéujouis un corps
étranger dans son intérieur.