bien plus pâles que celles qui sont constamment à découvert
dans des lieux bien exposés ; la même coquille est même plus
colorée dans ses parties découvertes que dans celles qui sont
cachées. *
On trouve presque toutes les espèces de couleur à la surface
externe des coquilles, le plus communément cependant
le-brun ut le fauve, le moins souvent le vert, et un grand
nombre de systèmes de coloration, quelquefois uniforme, souvent
piqueté ou tacheté, rayé longitudinalement ou verticalement.
Enfin, une dernière partie qui entre dans la composition
des coquilles, est l’épiderme qui recouvre le pigmentum colorant,
et que l’jon nomme souvent Drap marin ou Epiphlose. C’est
évidemment l’épiderme de la peau dans laquelle la coquille
s’est déposée; cet épiderme est formé d’une matière muqueuse
ou cornée desséchée , quelquefois produisant une* co.uche
plus ou moins épaisse et lisse à la surface de la, coquille, et
d’autres fois se relevant en lames ou en productions pilifor-
mes aplaties ou coniques et prolongées de maniéré a ressembler
à des espèces de poils. Dans les bivalves, cette partie est
de la même nature quele ligament, et elle enveloppe les valves
quelquefois toul-à-fait comme dans les solens , certaines myes :
c’est cette partie qui commence àse formerdans l’accroissement
d’une coquille univalve ou bivalve, qu’elle doive rester avee
un épiderme ou non.
D’après ce que nous venons de dire sur la structure de la coquille
des malacozoaires, il est certain qu’elle est composée
chimiquement de deux substances, 1 d’une matière muqueuse
animale, plus ou moins abondante, suivant l’âge du mollusque,
la partie de la coquille analysée, et suivant sa structure;
2.° d’un sel calcaire beaucoup plus abondant en général, mais
qui varie cependant en quantité, suivant l’âge des mollusques
conchylifères. Quoique l’analyse des'coquilles donnée
par les chimistes soit fort incomplète, en ce qu’elle porte sur
toutes leurs parties à la fois, sans distinction d’âge, on re-
cônnolt cependant que lés différences dans !e§ résultats Sont
assez bien en rapport avec les différences de structure.
Les espèces qui contiennent en généraHe plus, de matière
animale, paroissent être celles qui ont la structure fibreuse
et nacrée. Suivant M. Hatchett, elles sont formées de sous-
carbonate de chaux et d’albumine coagulée. La nacre de
perle élle-même est composée, sur 100 parties, de 66 du premier,
et de 54 de la seconde.
Les coquilles d’huîtres contiennent beaucoup moins, de
matière animale , et cette matière ressemble davantage à une
substance gélatineuse. M# Vauquelin y a trouvé, outre la
matière organique, du sous-carbonate et du phosphate de
chaux, du sous-carbonate de magnésie et de l’oxide de fer.
La coquille des patelles qui offre une structure lamelleuse
fort serrée, se rapproche encore davantage dans sa composition
chimique de celles dont la structure est en général
Vitrée. Celles-ci, d’après M* Hatchett, qui les nomme coquilles
porcelaines , ne renferment qu’une très-petite quantité de matière
azotée; on y trouve au contraire beaucoup de sous«
Carbonate de chaux, mais sans traces de phosphate et de
sulfate de la même base.
D’après ce que nous venons de dire, il est évident que-Ja
coquille des animaux mollusques, matière mucqso-crétaeée,
n’est pas un endurcissement- de la peau par le dépôt de
molécules calcaires dans les mailles» d’un tissu- cellulaire,
mais bien un dépôt d’une matière mueoso-calcaire, non pas
cependant excrétée à la superficie de la peau, mais bien entre
deux de ses parties , le réseau vasculaire et l’épiderme , et
quelquefois même dans le derme lui-même ; et en effet elle
tient organiquement avec le reste de l’animal, et surtout
avec la fibre musculaire ou contractile, tandis qu’un simple
tübe calcaire, comme celui qui existe dans les tubicoles,
ü’est réellement qu’un dépôt, qu’une exhalation tout-à-fait