CHAPITRE IIHISTOIRE
DE LA CONCHYLIOLOGIEQuoique,
dans un ouvrage de la nature de celui-ci, nous
ne puissions pas accorder autant de développement a la partie
historique de la conchyliologie, que dans un traité t± pto-
fesso, nous croyons cependant devoir en donner un abrégé
suffisant pour faire connoitre ce qüe’ rious devons aux meilleurs
auteurs dans cette partie, et..les principaux ouvrages
auxquels les personnes qui désireroient s’occuper de cette
espèce d’art, doivent avoir recours.
Aristote, le premier dans cette partie dqs sciences, comme
dans tant d’autres, nous offre, sinon une^dispositionsystématique
des coquilles, qui n’étoit.pas son but, au moins la base
de plusieurs divisions qui ont été. établies par la, suite. Ainsi
l’on trouve, dans son Traité des Animaux , qu’il a envisagé les
coquilles sous les principaux rapports que nous étudions maintenant
: en effet, sous celui du nombre des pièces de la coquille,
il les divise en monoihyra ou univalves, et en dithyva
ou bivalves; il prend ensuite parmi les premières en considération
leur forme turbinée ou non turbinée, leur séjour
sur la terre ou dans l’eau; il envisage aussi leurs habitudes
sur les bords des rivages ou dans la profondeur de la mer ,
et même leur immobilité ou leur mobilité, ce qùi fait les
cinetica et les acineta. •
Pline, Oppien, etc., n’ajoutèrent rien ou presque rien à ce
qu’Aristete avoit consigné dans ses écrits, même sous le rapport
des simples faits, et à plus forte raison sous celui de leur
distribution. Il faut donc de suite passer aux auteurs de la
renaissance des lettres.
Le premier auteur qui se soit réellement occupé de la distribution
des coquilles, ou d’établir un véritable système con-
chyliologique, est évidemment, comme tout le monde en
convient, Daniel M^jor, dans une sorte d’appendice qu’il mit
à la suite d’une édition allemande du Traité dp là Pourpre,
de F. Columna, sous le titre de Ostracolô^içti inprdinem re-
dact'a, imprimé à Kiel en; 1 6 7 5 ce séfrit des tablçs.synoptiques,
qui conduisent à des genres assez naturels, mais peu
nombreux, et établis seulement sur les espèces observées par
Columna. C’est à lui que nous devons la division des uni-
valves et des multivalves , parmi lesquelles ilplace les bivalves.
En 1681, Çrew, dans son Musceum regium, ou Description
dii cabinet de la ’Sëciéèé royale, dont i l étort'secrétaire, a
publié une tablé systématique et synoptique des genres ?d es
coquilles, dans laquelle il renferme tous les têts ou enveloppes
testacées, et où, sans employer les termes actûellement reçus,
i l établit les divisions- des coquilles en simplès ,1 doubles et
multiples, ce qui correspond à nos univalves, bivalves et multivalves.
Parmi les premières il sépare celles qui ne sont pas
enroulées, de celles qui le sont, et danà%ëïles*ci lès'-è^èees
dont les tours de spire sont apparens , de celles chez lesquelles
ils ne le sont pas, comme les nautiles efc leMeyprëes* S’il
nous eût été possible de donner cette table synoptique, on
auroit, vu que Grew arrive à la plupart des genres admis
aujourd’hui,“ et que beaucoup d’auteurs onfrpu puiser dans
sén ouvrage d’excellentes indications.
Sibbald, èn 1684, dans sa Scotia illustra ta, revint à peu près à
la division d’Aristote, c’est-à-dire qu’il prit en première considération
le séjour, d’où il tira la division des coquilles en terrestres
et en aquatiques, et de celles-ci en fluviatiles et en marines.
\ C’est aussi ce que fit Lister, qui, arrivé à une époque où
le commerce avoit apporté un bien plus grand nombre de co