tiles; c’est plutôt une sorte de glissement du pied, produit
par des ondulations extrêmement fines de tous les petits faisceaux
longitudinaux qui lè composent, et qui se succèdent
du premier au dernier; chacun étant alternativement point
d’appui, ou point' fixe pour le suivant- Il en résulte que ce
mode dp. locomotion dans lequel l’animal touche l’une après
l’autre toutes les éminences, toutes les anfractuosités du sol
sur lequel il se meut, est en général fort lent. Cependant les
espèces dont le pied est large, épais, étendu, n’a.pas dp
coquille à traîner, et surtout dans lequel les fibres contractiles
distinctes ont une direction fasciculaire évidente, comme
les limaces, les hélices, etc. » s’éloignent, avec une,rapidité
encore plus grande qu’on ne seroit porté à le croir©»au premier
aspect. D’autres, au contraire, dont le pied çst .cependant
fort large, comme les patelles, les haliotides , rampent'si lentement,
et changent si rarement de place, que quelques personnes
ont admis à tort qu’elles ne le.'faisoient jamais; elles
peuvent en outre adhérer avec une très-grande«force par la
viscosité de leur pied et par le vide qu’il peut faire en totalité
ou par petites fossettes.
Les cabochons, et surtout les hipponyces, restent fixés aux
corps sur lesquels ils sont tombés en naissant; aussi leur pied
est-il à peine musculaire et ressemble-t-il beaucoup au muscle
en fer à cheval du dos, servant d’attache à la coquille.
Lesscyllées, dont le pied est extrêmement étroit, et comme
canaliculé, ne peuvent se mouvoir que le long des tiges et des
pédoncules des plantes marines, et c’est toujours en glissant.
Un assez grand nombre d’espèces peuvent aussi ramper à
la surface de l’eau , en prenant pour point d’appui une légère
couche de ce fluide; mais alors elles sont obligées de le
faire dans une situation renversée, c’est-à-dire la coquille en
bas, et la surface inférieure du pied en haut; c’est ce que
l’on voit dans les limnées, les planorbes, les paludines, les
glaucus,lesdoris,lesthéthy8, etc. La théorie de ce mouvement
est du reste absolument la même que celle de la reptation des
gastéropodes ordinaires.
On trouve rarement ce dernier mode de locomotion dans les
mollusques acéphalés; cependant, d’après ce que m’a rapporté
M. Mathieu , qui a beaucoup observé les mollusques pendant
son séjour à l’Ile-de-France , un petit mollusque bivalve dont
M. de Lamarck a fait sa psammobie orangée, rampe ainsi', les
deux valves de sa coquille très-étalées sur son dos, et les bords
du mantçau les dépassant de toutes paris.
On peut concevoir quelque chose d’analogue dans les riu-
cüles, du moins d’après la disposition de leur pied.*
Le mouvement de cette classe de mollusques est souvent
borné à l’ouverture peu considérable dès valves et à leur occlusion
complète.
La première circonstance estja position naturelle où de
repos dfe l’animal; et en effet ce n’est qufalOrs qu’il peut recevoir
lVàu qui fui apporte la nourrituré, surtout quand son
manteau n’ëst pas pourvu de tubes extensibles ; elle .. est produite
par la disposition du ligament dé la charnière dont les
fibres perpendiculaires à chaque valve sont tiraillées ou corn -
primées, suivant leur position’ en dehors ou en dedans du
point d’appui ; lorsqu’on cherche à faire toucher les deux
valves. Leur fermeture est au contraire entièrement active ,
c’est-à-dire due à là contraction de.4 fibrès des muscles adducteurs,
qui sont les antagonistes du ligament. Willis , et dernièrement
M. le D.r Leach , ont pensé que dans les huîtres , une
partie du muscle central adducteur étoit formée dCsubstançe
élastique, antagoniste de l’autre partie qui seule seèoit contractile;
mais cela paroît assez douteux.
La famille des palliobranches contient plusieurs genres dans
lesquels, au lieu de ligament, les deux valves de la coquille
sont réunies à leur sommet par un long tube élastique qui
est fixé aux corps sous-marins, et qui pourroit même bien
être un peu contractile; cependant l’animal n’a pas d’autre