peau des malacozoaires rejette toujours, une quantité suffisante
de matière .crétacée ; sans cela, il seroit impossible d’expliquer
pourquoi parmi les siphonobranches , il y a des espèces
dont le tube cutané a produit un tube à la coquille comme
dans les siphonostomes*et seulement une échancrure, comme
dans les, entomostomes ; c’est ainsi que l’on peut expliquer
non seulement la formation du siphon et des épines quand il
en a , mais encore celle des pointes pu découpures plus ou
moins nombreuses du bord droit de l’ouverture d’une coquille
, etc. En thèse générale, il est certain que les épines*
tubercules et piquans d’une coquille, quelque solides qu’ils
soient, ont d’abord été canaliculés; eeux dont le canal ou la
scissure est en dedans, et c’est le pljLs grand nombre , ont
été produits par des digitations du manteau, ceux dont la
scissure est en dehors comme la corne des pourpres fipornes,
et les épines du corselet de la yénus dionée, paroissent au contraire
l’avoir été par la concavité d’un appendice du manteau
qui sailloit au dehors.
Mais ces lobures, ces découpures du manteau n’ont pas eu
lieu , à ce qu’il parolt, à toutes les époques de la vie active
de l’animal, et alors la-coquille n’a pu être pourvue des, déc
coupures correspondantes : c’est ce que l ’on voit t'rèsfbien
dans les ptérocères et genres voisins dont la coquille , dans le
jeune âge, ressemble beaucoup à celle d’un cône. Il faut
donc penser que dans ces. genres le lobe latéral droit du
manteau se dilate* s’élargit, et même quelquefois se digite
d’une manière assez irrégulière avec l’âge , et c’est alors que
la coquille offre l’aile ou les digitations qui les caractérisent.
Il faut aussi nécessairement admettre que cette disposition du
manteau diminue peu à peu à l’époque de la décrépitude,
puisque les digitations de Jja coquille, d’abord évidemment
canalieulées, se remplissent, se solidifient complètement, et
que, comme nous l’avons vu sur un individu de ptérocère, il est
vrai, conservé d^ns l’esprit de vin , le lobe droit du manteau
n’offre aucune trace de.division aux endroits correspondons
aux digitations-deveftues solides de la coquille.
Dans un assez grand nombre de mollusques, il paroît que
la durée de la vie active dans l’époque de l’accroissement
est sans interruption, ce' qui,: probablement, dépend de la
réunion constante de circonstances favorables, et surtout
dans la température^ et? la nourriture; aïor? l ’accroissement
de la coquille plus ou. moins lent eàt cependant uniforme
jusqu’à ce qu’elle ait atteint le^u^tmurn de* son dévëlbppe*-
ment ; mais il en est aussi plusieurs autres dans lesquels , j>àr
l’intermittence des ‘ circonstances favorables, l’animàl étant
fbreé dè diminuer l’intensité de son activité vitale à de certaines
époques de Tannée ou de in durée de sâ vie, la coquille
offre des indices de ces intermittences périodiques dans lè renflement,
l’épaississement du bord droit de l’ouverture dans les
univalves, on de tout le bord libre dans lés bivalves, qui stëst
coriseïvé à des intervalles très-différens dans l’étendue du cône
spiral et par l’état plus mince et lissé des intervalles. Ces intermittences
sont-elles déterminées par' celles de l’activité Ses'
organes digestifs ou par celles des organes générateurs P c’est ce
qu’il est difficile d’assurer, mais ce que l’on pourroit admettre.
On pourroit concevoir en effet que pendant l\ctïvité génératrice,
la congestion vitale portant sur les organes dé fà généré-
lion, diminueront proportionnëllèMénf celle dé la jîëaü et de
F excrétion crétacée, et qu’alors Fac’croissement delà coquille
se feroit comme à Fordinaire', d’où les espaôes intermédiaires
aux bourrelets; mais que lorsque cette congestion viendroit
à cesser, elle se porteroit vers la peau, d’où une âccumula-
tion dé matière calcaire au bord de l’ouverture, ce qui pro-
duiroit les bourrelets simples ou ramifiés , suivant la' simplicité
ou la^subdivision des bords du manteau producteur. La
rareté ou la fréquence de ces intermittences déteruiineroitJe
nombre et la distance des bourrelets, quelquefois très-serrés,
comme dans les scalaires, les harpes et certaines èspècesïkc