l’introduire dans la cavité buccale ; ce sont les brachiocép h alés.
Pour eela, les singuliers appendices dont leur tête est pourvue
s’enlacent, s’attachent, d’une manière serrée, à l’aide des
ventouses qui les garnissent, à l’animal vivant qu’ils doivent
englou tir.
§. u. De la mastication.
Les mollusques dont l'orifice buccal est garni de dents ,
pareissent pouvoir saisir etmâcher leur nourriture avec elles;
quand il n’y en a qu’une en haut, elle sert de point d’appui
sur laquelle agit le renflèïnent lingual dans sâ partie antérieure,
ce que l’on voit très-bien dans les limaces, les hélices
et genres voisins.
On ne connoît pas aussi bien le mode d’action de la trompé
dans les mollusques qui ën sont pourvus : on croit cependant
que les dents dont elle est souvent arméé à son extrémité,
quand elle est déroulée suffisamment, peuvent servir à tarau-'
derla coquille des autres mollusques, à y faire un trou par
lequel cette trompe va ensuite déchirer ou sucer leurs parties
molles ; mais cela est-il hors de doute?
Quelques espèces qui n’ont qu’une sorte de langue spirale ,
comme certaines patelles, et même les oscabrions : comment
s’en servent-elles? c’est ce qu’on ignore.
On ne sait pas beaucoup davantage Comment les acéphalés
saisissent leur nourriture; Il paroît même qu’elle doit être a
l’état presque moléculaire , suspendue dans l’eau que lès appendices
buccaux font parvenir jusqu’à la bouche; car il n’y
a aucun indice d’appareil masticateur ni salivaire.
Les palliobranches, à l’àide de leurs longs appendices labiaux,
doivent mieux saisir la nourriture, puisqu’ils peuvent
les sortir de la coquille et les agiter en tous sens. Les ascidies
et les biphores n’ayant aucune trace d’appareil à la bouche-
doivent être dans un cas entièrement opposé.
La déglutition, du moins dans les céphalés, doit se faire
comme dans les animaux plus élevés.
.Ç,;- ‘3’. ' De la - digestion. J
Quant à la digestion qui doit aussi-présenter à peu près les
mêmes phénomènes que dans ceux-ci, il est probable qu’elle
est assez lente; cependant les limaces, les hélices, les seuls
mollusques que nous puissions un peu étudier, mangent beaucoup
dans la saison favorable, ce qui fait supposer une certaine
activité digestive. /
Elle est sans doute augmentée par l’action de la bile qui
doit être abondante, si l ’on en juge d’après la grosseur du
foie, lâ, quantité de vaisseaux qu’il reçoit, et la grosseur des
canaux hépatiques. En effet le fluide biliaire est souvent versé
dans l’estomac lui-mêmé, ou à l’orifice pylorique.
S’il est certain que dans les acéphalés l’aliment soit* pris à
l ’état moléculaire, ou tout au plus composé d’animaux microscopiques
, la digestion doit être facile et ne doit avoir besoin
de l’action de labile que d’une manière très-secondaire. Le
foie dans cë groupe d’animaux paroît en effet fort peu considérable;
mais à quoi servent les stylets crystallins que nous
avons vus remplir les énormes pores biliaires ouverts dans
l ’estomac? C’est ce qu’il est à peu près impossible de dire.
Le résidu delà digestion ou les fèces sont connus un peu
davantage, du moins physiquement; et il est assez remarquable
qu’il en existe dans les mollusques acéphalés , comme dans les
autres, céqui prouve que leurs alimens ont encore quelque
consistance.
Quant au chyle, produit principal de cette fonction , il est
sans doute absorbé dans le canal intestinal par lës radicules
veineuses ; mais nous ne le connaissons pas.