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§. 2. Des désavantages.
D’après ce qui. vient d’être dit,, il est évident que le, type
des mollusques n’a d’utilité bien certaine que comme nourriture,
mais aussi on va voir que ces animaux nous nuisent
encore moins qu’ils ne, nous sont utiles.
Les poulpes sont peufcêtre les seules espèces qui par leur
instinct carnassier puissent nous nuire sous le rapport de notre
nourriture animale. Il est en effet bien copnu qu’ils causent
beaucoup de tort aux pêcheurs du crustacés par la grande
destruction qu’ils font de ces animaux, parce que 5 ,comme eux,
ils habitent les endroits rocailleux.
Notre nourriture végétale éprouvé des pertes indubitablement
plus grandes par la voracité des limaces et des hélices
qui habitent nos champs et nos jardins mais c’èst un inconvénient*
proportionnel au développement de notre industrie
agricole ou horticole qui accumule dans un petit espace, les
substances dont ces animaux sont le plus friands.
Nos habitations en pleine, terre ne paraissent éprouver
aucun dommage de la part des mollusques ; mais il n’en, est pas
demême de nos constructions sur les bords delà mer ou de pelles
qui sont destinées à flotter à sa surface. Les vénus lithophages,
et surtout les dails ou moules lithophages et les pholades, pour
se logerdans les pierres qui constituent nos digues ,les percent
dans tous les sens ; et, quoique cela ne soit jamais très-profondément,
elles peuvent cependant en hâter la destruction.
Gela est beaucoup plus évident pour les tarets qui choisissent
le bois pour y creuser leur demeure; les pays qui ont
employé dans la construction des digues qui les mettent à
l’abri des invasions de la mer, des pilotis de bois, les ont,
au bout d’up assez petit nombre d’années, vus tellement percés
au-dessous du niveau de l’eau, qu’il a,fallu les renouveler. Les
vaisseaux qui séjournent long-temps dans les ports et dans les
bassins sont aussi exp osés .a l’hction destructive de ces animaux,
surtout, à ce qu’ilpâroît, dans les mers<des. pays chaud s ; enfin il ;
n’est pas jusqu’aux arbres vivahsadqntdes racines ou la tige sont:
submergées qui ne puissent être attaqués par les tarets, comme
Adanson le rapporte dès mangliers des bords du Niger,«au
Sénégal.
§. 3. Manière d’obtenir ou de détruire les malaaozoaires.
Les différenis avantages ou dommages que. les mollusques
peuvent Occasionner à l’espèce humaine ont dû la déterminer
à imaginer quelques moyens d’augmenter les uns et de
diminuer les autres. v
G’est dans la première catégorie que doivent être?rangés,
i.° l’art d’élever les hélices dans des lieux favorables à leur
développement, de leur fournir abondamment les substances
qui leur servent de nourriture habituelle j bt mêmé-celles dont •
l'usage produit en eux certaines qualités recherchées-, comme
il paroît que les Romains l’a voient fait; an.® l’art de parquer
les huitres, c’est-à-dire d’introduire dans lès lieux choisis
dans lesquels ôn les place , une.certaine quantité d’eau douce
provenant delà pluie ou d’une .rivière,-delalaisser en stagnation,
afin que les huîtres perdent l’àcreté,. la dureté quelles
avoient en sortant de la mer,'et même que par le développement
d’une espèce de. vibrion, comme l’a démontré M. Gaillon,
dans cette espèce d’eau stagnante, ces mollusquéSen même temps
qu’ils s’attendrissent encore davantage, prennent avec la couleur
verte une.saveur piquan te plus ou moins poivrée ;-3<.p l’art
de disposer les moules dans des. lieux également déterminés1,
d’y faciliter leur développement et leur multiplications
Il faut aussi rapporter à cette première division les moyens
que l’homme a inventés pour découvrir , saisir , ramasser et
conserver les espèces de mollusques qui peuvent lui être
utiles.