coquilles comme faisant partie d’un, animal mollusque, c’est-
à-dire , quant à leur structure anatomique, à leur composition
chimique, à leur mode d’accroissement, ilfaufrîrecourir
à la partie de la section première de ce Manuel^ où il est
question de la peau dont elles sont un produit et une dépendance.
D’après cette explication, que j’ai crue nécessaire, on
voit qu’il ne sera question ici que des enveloppes seules qui
ont été conservées indépendamment de l’animal, et qui peuvent
en effet avoir appartenu à des animaux de classes et
même de types très-diflférens; et que par conséquent c’est,
sous ce rapport, le système de Linnæus et d’un grand nombre
d’autres zoologistes que nous nous proposons de suivre, quoique
nous le regardions comme totalement artificiel.
Long-temps cette partie de l’histoire naturelle, qui n’avoit
pour ainsi dire été imaginée que pour satisfaire les yeux des
amateurs de choses rares et brillantes, fut regardée comme
une étude presque oiseuse et inutile par les véritables zoologistes,
et cela avec d’autant plus d’apparence de raison, qu’il
étoit souvent plus nécessaire de connoître les coquilles à l’état
artificiel, où on les amenoit, en employant l’émeri, la meule,
la lime, pour leur enlever non seulemènt ce qu’on nommoif
drap marin, mais souvent une ou deux couches plus ou moins
épaisses, et qui en cachoient l’éclat, qu’à leur état vraiment
naturel, où elles étoient souvent rejetées : on rebutoit par
conséquent des collections toutes celles qui naturellement, ou
par l’art, n’offroient pas quelque chose de remarquable, quelque
singularité. Les zoologistes méthodistes auroiént même
fini par faire disparoître presque entièrement cette étude superficielle,
en ne considérant jamais les coquilles que comme
dépendantes et encore placées sur les animaux, si la géologie,
par le grand essor qu’elle a pris dans ces derniers temps, n’avoit
eu besoin de caractères extrêmement minutieux pour
comparer entre elles, ou avec les espèces vivantes, les nombreuses
dépouilles d’animaux conchylifères qui existent dans
1« sein de la terre. Cfeçt réellement à cette cause que la conchyliologie,
proprement dite ,,jdoit encore son existence et
les efforts.' touj ours croissant des naturalistes qui cher-
ch eht à y ••■ établir’ des principes, 'des règles sûres, àu moyen '
desquels lés gëoléjjiîstes puissent se guider dans les recherchés
délicates et lés prd'blèineé extrêmement difficiles qu’ils se proposent
de,résoudre. La confchyliologïe, ou mieux, peut-être,
l ’ostracologie, formé* donc !païmi‘ lès sciences naturelles une
branchëÿoùt-à-fâ'it à part, qui’peütavoir ses règles propres,
particulières, et qui n’auroit rien de comparable ,.que si l’on
vouloit aussi connoître en détail les poils, par exemple, des
animaux mammifères , les plumes des’ oi'sèaux dü les ëëàilles
des poissons. Il mq#semble dépendant que Si l’on pouvoit, tout
en étudiant la conchyliologie d’une manière parfaitement indépendante,
la disposer de telle sorte qu’elle pût être prise en
entier par la malàcologle /on seroït à la fois utile à la science»
des’énimaux et à celle de la géologie ou palæontdlogie (i).
Crestle but qu’on dôît se proposer ', mais en admettant touj ours
que là prédominance doit évidemment être pour la géologie.
Tout art, qüel qu’il soit, a nécessairement uii plus ou moins
grand nombre de termes qui lui sont propres, Ou dé termes
communs, dont les acceptions lui' sont particulières ; c’est là
ce'qu’on nomme termes techniques, qu’il est très-important
de bien définir, afin de les bien fàirë connaître ,r:ët que l’on
emploie pour éviter les trop longues circonlocutions auxquelles
il faudroit avoir recours si l’on se servoit'deà termes
ordinaires. Nous allons faire connoître ces téfcmes tëchnique^
ou la terminologie dés coquilles5, avant d’exposer l’histoire de.
la conchyliologie’et la méthode qüe nous proposons, et que
nous aurons soin de faire marcher avec de bonnes figures.s
(i) Il me semble utile de créer un mot composé ' pour désigner la
science qui s’occupe de "l’ étude:'des corps organisés fossiles, '